Porquerolles à vélo

Publié le 14 juin 2016 par Ailleurstoujours @TjsEtreAilleurs
Porquerolles est l'une des trois îles d'Or (avec Port-Cros et l'île du Levant), ainsi que l'on surnomme cet archipel au large de Hyères, la plus grande et certainement la plus fréquentée des trois. Elle est propriété du parc national de Port-Cros depuis 1971 et a obtenu le statut de "parc national" en 2012, ce qui a permis de préserver son caractère sauvage. Celtes, Ligures, Phocéens, Grecs et Romains s'y installèrent en leur temps, comme en témoignent les sites archéologiques mis à jour. La perle des îles d'Or, comme on la surnomme aujourd'hui, est désormais prisée par les visiteurs pour la diversité des activités qu'elle offre : randonnée, VTT, plongée, navigation, farniente... le tout dans un cadre enchanteur.

J'avais longuement hésité entre Porquerolles et Port-Cros. Attirée par le côté plus sauvage de la seconde, c'est finalement la praticité (et le coût de l'aller-retour) qui m'a finalement décidé pour la première. Et histoire d'en profiter au maximum, c'est en vélo que j'ai choisi d'explorer l'île. Ça tombe bien, c'est une alternative plutôt plébiscitée et les loueurs de vélo sont nombreux : en haute saison, mieux vaut d'ailleurs réserver à l'avance. Mais pour le pont de l'Ascension, il y avait encore des véhicules de libre pour les décideurs de dernière minute (j'ai pour ma part loué chez Le Team, pour la simple raison qu'ils proposaient une réduction si l'on commandait en ligne : mais globalement les tarifs sont les mêmes partout, 15 € la journée pour un VTT classique). Si vous voulez découvrir l'île un maximum, c'est vraiment l'option idéale : même si elle ne paraît pas très grande, il y a une belle superficie à couvrir (plus de 7 km de long tout de même !) et les chemins, du moins le long du littoral, étant relativement plats, même sans être un habitué de la petite reine, cela permet un gain de temps non négligeable. Même si, je l'avoue, en fin de journée, j'étais plus souvent à côté que dessus ! Peut-être aurais-je dû envisager l'option "vélo électrique"...

LES PLAGES

Pour beaucoup, Porquerolles est synonyme de farniente sur le sable. Et on ne pourrait leur donner tort : la côte nord n'est qu'une enfilade de plages, plus ou moins grandes, plus ou moins faciles d'accès, plus ou moins grandioses. Bon OK : elles sont toutes plus belles les unes que les autres. J'ai commencé mon exploration par l'est et c'est à la plage Notre-Dame que j'ai fait un premier arrêt : la définition même du paradis. Immense arc de sable blanc, eau turquoise... Difficile de détacher les yeux du paysage. Si vous avez le temps de vous y rendre, préférez plutôt l'autre extrémité de le plage, un peu plus tranquille et qui offre un point de vue complètement différent.De l'autre côté de la plage Notre-Dame, là où les vacanciers se font plus rares.Pour la première fois depuis bien longtemps, j'avais prévu dans ma journée une pause plage et farniente (oui oui, je ne mens pas) et c'est de l'autre côté de l'île que j'avais jeté mon dévolu, du côté des plages du Langoustier, situées à l'extrémité ouest. Je dis "les" car d'un côté, orienté sud, se trouve une plage de sable noir. Et de l'autre, côté nord, une plage de sable blanc. Cette fois, la route comporte un peu plus de dénivelés et, malgré son éloignement, ça reste un endroit très fréquenté.

LES FORTS

Plusieurs forts jalonnent la côte de Porquerolles, témoins de son emplacement stratégique en Méditerranée et de son passé militaire, et ce dès le XVIe siècle. Le fort de l'Alycastre est l'un de ces vestiges, construit au XVIIe siècle par Richelieu. Il ne se visite pas, comme la majorité des forts sur l'île. Son nom provient de la Lycastre, créature légendaire, mi-dragon mi-poisson, qui terrorisait les insulaires avant qu'un vaillant chevalier ne vienne lui régler son compte.Le fort du Petit-Langoustier, isolé sur son rocher, veille sur la passe entre l'île et le continent. Le fort du Grand-Langoustier, sur l'île lui, se visite.À l'un des points culminants de l'île se trouve l'ancien fort de la Repentance, reconverti depuis 1995 en monastère (le monastère Sainte-Marie du Désert). Ouvrage défensif enterré, il fut construit entre 1882 et 1893. À défaut de pouvoir le visiter, on est récompensé à son arrivée d'une vue à presque 360° de l'île.On termine par le fort Sainte-Agathe, qui surplombe le village et est souvent l'une des premières images que l'on a de Porquerolles. L'ouvrage actuel est dû à François Ier, qui fit consolider l'édifice existant au XVIe siècle. Aujourd'hui, il abrite un lieu d'accueil et d'exposition, ouvert de la mi-juin à la mi-septembre. Je n'ai pas vérifié par moi-même mais la vue de là-haut doit être imprenable.

L’INTÉRIEUR DES TERRES

Je l'ai dit plus haut, le moyen le plus facile de se déplacer sur l'axe est-ouest est par les chemins le long du littoral. Mais pour découvrir un autre visage de Porquerolles, et s'éloigner du flux des vacanciers, un petit détour par l'intérieur des terres s'impose : vignes, sous-bois, champs, et même quelques ânes... les paysages changent complètement. C'est l'occasion d'apprécier l'incroyable diversité de la flore sur l'île. Finalement, point de honte à mettre pied à terre quand la pente se fait trop forte, cela permet de mieux en profiter, n'est-ce pas ?L'île compte 200 hectares de vignobles.Vue depuis l'un des points culminants de l'île, proche du fort de la Repentance : des champs, des sous-bois... et le phare, tout au fond.

LES ENDROITS RECULÉS

Pour un peu de tranquillité, rien ne vaut s'éloigner des sentiers les plus empruntés au nord de l'île pour rejoindre les endroits plus sauvages. Mais ça, ça se mérite, car cela veut bien souvenir dire passer par l'intérieur des terres et affronter son relief ! C'est par exemple le cas de la pointe de la Galère à l'extrême est : après avoir attaché son vélo au bout du chemin, un petit sentier s'enfonce dans la végétation pour donner sur une petite crique sauvage et peu fréquentée (du moins lors de mon passage) d'où il est possible de partir en randonnée le long de la côte. Autre extrême, mais sud cette fois, on y trouve le phare du cap d'Arme, construit en 1830. Malheureusement, l'esplanade qui y mène est fermée, il est donc impossible de s'en approcher. Mais sa verrière reste un point de repère familier, surtout dès qu'on prend un peu de hauteur. Le phare en lui-même présente assez peu d'intérêt mais c'est une bonne excuse pour découvrir le sud de l'île, beaucoup plus sauvage. On y retrouve de nombreuses calanques, dont la calanque de l'Indienne et ses vertigineuses falaises. La vue y est impressionnante mais attention : il n'y a aucun garde fou avant l'à-pic alors... prudence.

LE VILLAGE

Il n'y a qu'un seul village sur Porquerolles, au niveau du port. Je ne m'y suis guère attardée : juste le temps de récupérer le vélo le matin et en fin de journée, en rentrant et découvrant les belles façades pour prendre quelques photos. La rue principale ainsi que la place d'Arme, où se concentrent restaurants et glaciers, sont vraiment bondées et limite impraticables : au moins je comprends mieux comment cette impression d'être seul sur une si petite île est possible. Mais dès que l'on s'éloigne un peu, on est récompensé par des ruelles plus tranquilles et une explosion de couleurs pastel et de fleurs, comme le Sud sait si bien nous offrir.Le petit plus : le village possède un distributeur de billets... bien pratique quand certains commerces n'ont pas de terminal CB.   Traditionnelle partie de pétanque sur la place d'Arme. Derrière moi : la foule !

Y ALLER

Les navettes de la compagnie TLV-TVM relient Hyères à Porquerolles en une dizaine de minutes plusieurs fois par jour, et ce toute l'année. L'embarcadère se situe tout au bout de la presqu'île de Giens, au niveau de la Tour Fondue. On y trouve trois parkings payants (j'ai payé 11 € en étant arrivée à 9 h et repartie à 18 h) mais un bus (ligne 67) y amène également. Attention pour l'obtention des tickets : il n'est pas possible de les acheter sur Internet ni de réserver en avance. Pour gagner du temps, il est donc nécessaire de venir acheter son billet avant... ou bien de faire la queue le jour même. C'est ce qui m'est arrivé en mai : arrivée à 8 h 50 pour la navette de 9 h, la fleur au fusil, mon enthousiasme a rapidement été douché quand j'ai vu le monde qui attendait... Heureusement, la file avançait assez vite et des navettes avaient sûrement dû être ajoutées – je ne sais pas si c'est toujours le cas mais vu l'affluence, il est possible qu'en été les fréquences des navires soient augmentées – car j'ai finalement embarqué vers 9 h 15. Idem pour le retour le soir où les horaires n'étaient pas respectés, avec quasiment des allers-retours en continu. C'est dire la fréquentation de l'île.
Côté tarifs : comptez 19.5 € l'aller-retour pour un adulte. Si vous voulez apporter votre propre vélo, il faudra vous acquitter d'un supplément, à peu près équivalent au prix de la location pour la journée, soit une quinzaine d'euros.
À noter qu'en saison, des départs depuis Toulon, La Londe et La Seyne-sur-Mer sont également effectués par la compagnie des Bateliers de la Côte d'Azur.

QUELQUES LIENS

Pour organiser votre séjour, voici quelques liens qui pourraient vous être utiles :