Les trucs étonnants du Vanuatu ( Partie 2)

Le Vanuatu est notre nouveau « chez nous » pour une année et on est arrivés à l’aveugle, sans aucune connaissance de ce pays! Un peu risqué, non? Oui, c’est vrai! Sauf que ce pays ne nous a réservé que de belles surprises! Dans mon article précédent, je vous ai  parlé de plusieurs trucs étonnants : c’est un pays avec peu d’habitants mais 120 langues, 80 îles, des risques naturels très importants mais aussi avec une extraordinaire beauté naturelle : terre et mer. Aujourd’hui, je veux vous parler de ses habitants, de leurs modes de vie et de leurs attitudes vis à vis de nous. Là encore, il y a des trucs étonnants!

Le Vanuatu : le pays plus le plus heureux du monde!

Eh oui, ce tout petit pays très peu développé et soumis aux aléas naturels a été reconnu en 2006 comme le pays le plus heureux du monde! C’est une étude de la  fondation britannique « New Economics » (NEF) qui publie le « happy index planet ». C’est un indice mondial de bien-être humain et d’impact environnemental. Les critères principaux sont la satisfaction du style de vie, l’espérance de vie et l’empreinte écologique. Les nations avec un fort P.I.B. ne sont pas les mieux placées! On en déduira ce qu’on veut! Allez jeter un œil ici si ça vous voulez en savoir plus!

Pour info, cette année-là, la France était classée 129°. Elle est 50° en 2016: un grand bond de bonheur!!! Vous l’avez senti? Quand je regarde la télé française, c’est bizarre, je ne sens pas trop le bonheur inondant les Français, mais bon! Bref! Pour en revenir au Vanuatu, ce classement a été assez médiatisé et toujours aujourd’hui, les rues de Port-Vila l’affichent avec fierté sur ses bancs publics!

Vanuatu

Les sourires illuminent tous les visages!

Une des choses les plus frappantes pour moi au quotidien, c’est que les gens sont hyper souriants dans leurs échanges. Je ne parle pas d’un sourire béat en permanence, non! C’est seulement quand on entre en relation avec eux et les gens ont un sourire vraiment rayonnant! J’ai toujours l’impression que les gens sont absolument ravis de me voir et croyez-moi, ça fait vraiment bizarre! En France, j’aurais un tel sourire seulement de la part d’une amie très proche que je n’ai pas revue depuis des années. Ici, au Vanuatu, ce sourire vous est offert de la part d’inconnus: sur la route, au supermarché, dans les bus, etc.. Imaginez un homme sur la route en plein soleil, avec sa machette à la main et un chargement sur le dos. Il n’a pas forcément l’air très sympathique de loin ( surtout avec sa machette!). Eh bien, quand il vous croise, il vous fait un sourire radieux, comme s’il revoyait sa propre fille après une longue absence! Et ne croyez pas que c’est de la drague! Pas du tout! Ici, il n’y a pas du tout de regards appuyés ou de sourires dragueurs! C’est de la courtoisie! Hommes, femmes ou enfants, c’est la même chose! Et ce ne sont pas les sourires automatiques de gens qui se sentent obligés parce qu’ils sont dans un échange commercial. J’ai fait des expériences dans tellement de situations que je peux l’affirmer: les gens vous sourient toujours comme ça, sans raison particulière! C’est très agréable et c’est contagieux. On a envie de sourire face à un sourire, c’est automatique! Quand on est en voiture avec Benoit, tous les piétons nous sourient et nous saluent d’un geste! Donc forcément, on répond et on passe notre temps à faire des gestes et des sourires! je ne compte pas le nombre de fois où on s’est dit: « qu’est ce qu’ils sont adorables! ». Benoit se fait les mêmes réflexions dans le travail: les gens sont super gentils, charmants et souriants! Le bonheur, non?

Ils refusent les pourboires!

Donner un pourboire au restaurant et remercier quelqu’un d’une pièce quand ils nous a aidés est devenu pour nous une habitude car c’est attendu dans la plupart des pays du monde (et carrément exigé aux Etats-Unis). Eh bien, au Vanuatu, ce n’est pas attendu, voire mal perçu. La première fois qu’au supermarché, une dame a rangé pour nous les courses dans les sacs, on a eu le réflexe de la remercier et de lui donner une pièce. Elle nous a regardés interloquée et a refusé la pièce. Elle nous a dit qu’il ne fallait rien lui donner! Au restaurant, des serveurs ont couru derrière nous plusieurs fois pour nous rendre le pourboire. Maintenant, on ne donne que quand on est très contents et on dit clairement que c’est un pourboire et pas une erreur! Leur attitude est étonnante car on pourrait imaginer qu’ils veuillent profiter un peu du fort pouvoir d’achat des étrangers. D’ailleurs, il n’y a jamais de tentative de nous faire payer plus. Par exemple, un jour, au marché, une dame n’avait pas la monnaie exacte pour me rendre. Elle a cherché dans toutes ses affaires sans succès. Je lui ai proposé de garder la différence (l’équivalent de 10 cents seulement). Elle a refusé choquée. Alors je lui ai dit que j’allais prendre une patate douce de plus pour compenser et elle a encore refusé. « Vous ne devez pas acheter ce que vous ne voulez pas! » et elle est allée chercher la pièce manquante auprès de sa voisine de marché! Incroyable! Les femmes du marché gagnent vraiment très peu et passent plusieurs jours et nuits sur place, mangeant et dormant sur une natte au milieu des étals. On pourrait se dire que ce ne serait pas choquant que quand elles voient une étrangère ( et c’est pas très fréquent), elles gonflent un peu les prix…  Eh bien, non, et en plus, elles sont charmantes, m’expliquent les produits et me donnent des conseils de cuisine. Parfois, on ne se comprend pas et on part dans un fou rire! Je ne me suis jamais sentie un porte-monnaie ambulant malgré les grandes disparités de niveau de vie entre nous.

marché de Port-Vila Vanuatu

marché de Port-Vila

Le débarquement des Australiens

Une chose que je n’ai pas vraiment pu vérifier, c’est s’il y a un traitement particulier selon le type d’étrangers. Ici, parmi les expats, il y a peu de Français. La majorité des expats sont Néo-Zélandais et surtout Australiens. Ce sont les grands voisins, les voisins riches. Le seul lieu où je les croise, c’est le supermarché. Ils remplissent leur chariot de trucs super dégueu (pour une Française). Quand on observe nos chariots respectifs, c’est vraiment caricatural! On a vraiment 2 régimes alimentaires radicalement différents.

Sinon, les autres Australiens que je vois ici et que je fuis, ce sont ceux qui débarquent plusieurs fois par semaine de leur immense bateau de croisière! Des milliers de personnes au teint blanc-rouge, boudinées dans leur short, déferlent sur les trottoirs de la petite ville, avec leur clé magnétique autour du cou! Ils font des croisières de plusieurs jours en Océanie et s’arrête à Port-Vila juste pour la journée. Ils achètent des souvenirs dans les boutiques « spécial touristes », passent des heures à boire des bières et repartent le soir! Ils font peur et je fais tout pour ne pas être prise pour une Australienne en croisière! C’est pour ça que quand c’est un jour de croisière, je dis bonjour à tout le monde en français puis je place tout mon vocabulaire de bichlama, l’air de dire  » Eh, je suis d’ici, moi!! » Un jour, un bus dans lequel je suis rentré a raccompagné des touristes vers leur bateau en début d’après-midi et je me suis rendue compte que devant le bateau, il y avait des dizaines de stands de souvenirs avec plein de gens en train de faire du shopping. En plein milieu de leur escale, ils préféraient faire du shopping que de découvrir les plages et la nature sublimes des environs! Quel gâchis!

Bon, vous avez compris, c’est LE truc qui m’agace ici! Il en faut bien un!😉

croisière Vanuatu

départ du bateau en fin de journée!

Les coutumes du Vanuatu

Je me demande souvent comment les Ni-Vans perçoivent les coutumes des étrangers. Rien que notre manière de manger ou de nous habiller doit leur paraître bizarre! Les différences avec les Occidentaux sont vraiment importantes! Ici, chaque île a ses propres coutumes, ses propres langues. Ce sont des organisations sociales très complexes et il me faudrait toute une vie pour comprendre chacune des traditions. Je ne m’aventurerais pas encore à vous en parler ici mais ce que j’ai compris c’est qu’il y a des points communs entre les îles : la « coutume » est centrale dans la vie des habitants. La vie de la communauté prime sur tout. Ses règles sont plus puissantes que la justice civile. Les chefs de village sont essentiels et règlent les conflits.Il parait que les gens ont plus peur de la sanction de leur communauté que de la prison. On est très loin de notre mode de vie individualiste. Est-ce que ce sont ces régulations communautaires qui expliquent qu’il y ait si peu de criminalité et de mal-être? cabane dans les arbres

Un deuxième point commun très important est le mode de vie en harmonie avec la nature. La nature offre la nourriture, les éléments pour se loger, pour s’habiller, se soigner. Une petite anecdote : un jour, on va chercher chez elle une collègue Ni-Van de Benoit et elle semble préoccupée. Elle nous explique qu’elle doit aller apporter une herbe spéciale à une de ses voisines en train d’accoucher. Elle nous raconte le plus simplement du monde qu’elle ne pourra pas accoucher tant qu’elle n’aura pas pris cette herbe! Toutes les femmes la prenne en accouchant! Et là, on se dit qu’on a beaucoup à apprendre! Quand ma voisine va au fond du jardin pour cueillir des trucs pour mettre dans ses plats, je la regarde les yeux grands ouverts, essayant d’apprendre un truc. Elle répond gentiment à mes questions mais je vois bien que je parais complètement ignorante à côté d’elle! Ici, quand les gens ont besoin de quelque chose, ils vont le chercher dans la nature, nous, on va l’acheter! C’est un point de vue sur le monde complètement différent!

La beauté au naturel

La nature est omniprésente ici et la beauté se vit aussi beaucoup au naturel. Un des premiers trucs qu’on remarque ici, c’est que les femmes ont les cheveux crépus et en liberté! Pas de lissage ou de tressage! Coupe afro pour tout le monde et parfois avec une belle boule! Il y a une telle pression (voire une dictature) partout dans le monde pour domestiquer les cheveux crépus que je suis étonnée de voir un tel naturel!

Quand on est habitué aux normes occidentales de la beauté et des « soins de beauté », on est surpris de constater que personne n’utilise de déodorant ou de parfum. ici, il fait très chaud et les gens ont beaucoup d’activités physiques alors vous pouvez imaginer comme odeurs corporelles sont présentes! Si je veux être honnête, je dois dire que mon nez se sent assez souvent agressé, surtout dans les lieux clos. Autre chose qui n’existe pas ici: l’épilation. Je vous parlerai uniquement de ce que je vois : les jambes des femmes! Elles sont parfois super poilues! Quand je vois une jolie fille en jupe avec des poils noirs et crépus comme un homme, je ne peux pas dire sincèrement que je trouve ça beau! Et le plus bizarre et dérangeant pour moi, c’est la pilosité faciale des femmes. Il y a pas mal de femmes qui ont de la barbe et de la moustache, ni coupée, ni rasée! C’est assez perturbant, j’avoue! Une partie de moi se dit qu’elles sont libres d’être comme elles sont et une autre part a envie de leur tendre une crème dépilatoire! Eh oui, on est conditionné par nos standards! Pour ceux qui se posent la question, je précise que je n’ai pas changé mes habitudes:  j’utilise toujours tous ces trucs de fille pour me faire belle et sentir bon! Comme ce sont des produits rares ici, c’est hyper cher mais je ne me vois pas expliquer à Benoit que maintenant, je veux être belle au naturel comme les Ni-Vans. J’ai comme l’impression qu’il ne va pas apprécier ( et moi non plus, franchement!).

Voilà pour ce tour d’horizon des trucs étonnants du Vanuatu! Je pense que vous aurez compris avec ce billet que je me sens déjà très attachée aux Ni-Vans. Je sens que cette année va encore m’offrir de belles découvertes et surtout j’ai bien conscience que j’ai beaucoup de choses à apprendre d’eux.

Dans quelques jours, on part en vacances à Fidji. Je vous en parle à notre retour!

Vanuatu