Après avoir hurlé comme un dindon en plein électrocution tous les mardis et jeudis pour ne pas aller à la preschool quand il a commencé en février, maintenant, Toddler 5 pleure quand c’est fermé. Il adore et en redemande.
La preschool commence à 9 h 30. La sienne accueille les enfants à partir de trois ans, mais certaines commencent à deux ans, et toutes vont jusqu’à leur rentrée en primaire, c’est à dire qu’à 4 ans révolus en septembre. En arrivant, les parents signent le registre de présence, et les enfants sont répartis dans deux petites classes: les grands qui iront à l’école en septembre d’un côté, les plus jeunes l’autre. On fait l’appel, ceux qui ont un truc à raconter en profitent. A cet âge là on a toujours un truc à dire. D’une importance capitale. Entre ceux qui ont vu une chenille sur le chemin de l’école, celui qui a fait pipi partout sur le canapé, et veut le raconter ou celui qui vient d’apprendre à imiter l’hélicoptère, wizzzz et tient à faire une démonstration de son nouveau talent. La puéricultrice, quand elle arrive à placer un mot, leur explique les ateliers de la journée, leur parle des anniversaires si il y en a ou des événements particuliers (l’arrivée d’un nouveau tricycle, la visite d’une inspectrice, ce genre de chose…)
Ensuite, on lache les fauves les enfants vont tous dans la grande salle, il y a un coin lecture, une table découverte avec du sable, de l’eau et n’importe quoi d’autre de salissant, un coin déguisement, un coin peinture-coloriage -bricolage, des aires de jeux, c’est très bien fait et il y a une responsable pour chaque atelier. Ce qui me gêne un peu, c’est que les enfants choisissent n’importe comment ce qu’ils font et passent de l’un à l’autre quand ça leur chante. Il n’y a aucun parcours pédagogique, aucune routine, aucune règle d’apprentissage. Chaque activité prise séparément fait du sens, et pourrait être productive pédagogiquement parlant, mais comme les gosses les commencent en plein milieu, les laissent tomber quand ils veulent, y reviennent ou pas…si ils en retirent quelque chose, c’est par hasard. Enfin bon, c’est normal, puisqu’il s’agit d’une preschool. Ils n’ont pas le droit de se prendre pour une School. Mais quand même.
Au bout d’une heure de chaos total , joyeuse pagaille, la moitié de la troupe va jouer dehors, entre les tombes puisque la preschool est derrière l’église et donne directement sur le cimetière. Il y a une aire de jeux sécurisée, qui comprend pour la plus grande joie de Toddler 5 un bateau miteux pirate et surtout un panneau de basket a porté de tir d’un gamin de moins de 4 ans. C’est une joie pour cet enfant, qui traîne le malheureux assistant( il n’y en qu’un, format pilier de rugby, qui se retrouve régulièrement couronné d’une tiare en plastique rose, ou qui sert de tête à coiffer et finit avec des mini couettes à paillettes. Les enfants l’adorent) pour « play bassssskeuhball » même sous une pluie battante. Le reste du troupeau s’installe pour le snack, généralement des fruits et des céréales et on échange les groupes quand ils ont fini. Après le snack, chacun doit aller barboter dans une cuvette remplie d’eau pour « laver » son assiette en plastique. C’est un pur bonheur pour la pauvre fille en charge, qui se retrouve inondée jusqu’aux sourcils en moins de 5 minutes. Todlder 5 adore, il ruse même pour « nettoyer » les assiettes propres, et en profite pour tester l’étanchéité du bâtiment. Jusqu’à plafond. Il parait que c’est éducatif.
Son œuvre d’art du jour. C’est évidement un gâteau d’anniversaire, avec les bougies en plein incendie. Si.
A midi, tout le,po de revient dans la grande salle pour tidy up Time, le moment du rangement. Toujours dans un soucis de se compliquer la vie pédagogique, les animatrices demandent aux enfants de ramasser leur bordel infâme, ranger les jouets. Ils aiment beaucoup. Ils courent dans tout les sens, avec ces pauvres femmes et le rugby-princess-fairy derrière. Ils entassent les petites voitures dans la cuvette pour la vaisselle, noient les poupées dans le bac à sable, vident la bibliothèque en envoyant valser les livres partout, pour y ranger les legos, avec la logique et le sens de l’organisation de leur âge . Bref, ils rangent. Vous voyez une tornade qui aurait le syndrome de Gilles de la tourette? Ben, c’est pire. Les enfants repartent ensuite dans leur classe respective pour une histoire et chanson, avec une adulte ravie de se défiler, pendant que les autres tent’et d ère parer les dégâts dans la grande salle. Les parents viennent récupérer leurs petits chérubins à 12 h30.
Toddler 5 resort de là surexcité (alors que j’espérais naïvement que ça allait peut être le fatiguer). Il a fait des progrès fulgurants en anglais, devient de plus en plus social, mais n’a strictement rien appris d’autre. Les nombres et les lettre, c’est à la maison. Par contre, une fois que je lui ai appris , il est encouragé à étaler son savoir à l’école, c’est juste que la demarche doit venir de moi. En ce moment, je lui montre comment écrire son nom, ça l’intéresse vivement. La preschool est au courant et donc on lui demande aussi de signer ses œuvres si il veut, mais on ne lui apprend pas comment faire. En tout cas, il est ravi. J’ai donc déjà demandé si il pouvait passer à 4 jours par semaine en septembre. La responsable a été très polie, elle a bien noté dans son cahier, avec un sourire crispé et un air effondré. Il parait que Toddler 5 est très énergique…