Mon Brésil n’existe plus

Publié le 03 juin 2016 par Jenny_myglobestory @jenny_myglobestory

Ce n'est plus un secret - et ça ne l'a jamais été, en fait - j'ai vécu au Brésil (São Paulo exactement), expérience que j'ai plus qu'aimé. Pourquoi ça ? Pour plusieurs raisons... tu en retrouveras une partie ici , mais aujourd'hui je mettrais en avant les rencontres. On a fait tout un tas de rencontres formidables au Brésil, des brésiliens, des français, des portugais, des espagnols, des argentins... et nous avions ainsi notre cercle d'amis que nous adorions rassembler autour d'un bon repas chez nous, ou à l'occasion d'un week-end organisé par mes joyeux soins... Nous avons partagé des moments très forts, qui resteront à jamais gravés dans mon coeur et mon esprit. Ces gens font partie intégrante de cette expérience, et ont pleinement contribué au fait que nous ayons gardé un excellent souvenir de notre vie sur place.

Pour les non brésiliens, il s'agissait beaucoup de gens de passage pour quelques années. Ça a alors été une chance que notre chemin croise le leur ! Mais qui dit arrivée dit départ... Alors que nous étions encore là-bas, nous voyions déjà des gens repartir, d'autres arriver... Puis nous sommes nous-mêmes partis, à contrecoeur, profondément tristes de devoir quitter cet endroit où, pour ma part, j'étais si bien. Et les départs derrière nous ont continué, les uns après les autres...

Je ne me suis jamais vraiment remise de cette " rupture " avec le Brésil, à tel point que depuis que j'en suis partie, je ne rêve que d'y retourner... J'aimais tant le Brésil, j'aimais tant ma vie là-bas. Oui, j'aimais ma vie, j'aimais le fait d'être épanouie comme jamais ; j'en arrivais même à aimer ce que le Brésil avait fait ressortir de ma personnalité...

En fait, au-delà du Brésil lui-même, c'est donc ma vie au Brésil qui me manque, et c'est très certainement un peu ça que j'ai envie de retrouver en retournant là-bas... (conclusion de nombreuses heures d'auto-analyse😉 ) Or, la façon dont on vit dépend de beaucoup de choses : la situation professionnelle, l'âge, le conjoint, l'entourage, le pays lui-même... Et parmi tout ça, il n'y a qu'une seule chose qui n'a pas changé depuis mon expérience brésilienne : le conjoint ! Ma route professionnelle a évolué, mes priorités ont évolué, j'ai vieilli, mes amis du Brésil se sont éparpillés, le pays traverse une grave crise qui le déchire...

Ces derniers temps, en l'espace de quelques semaines seulement, quelques dernières personnes de notre entourage " brésilien " ont quitté le Brésil, les unes après les autres... Seuls les brésiliens restent, pour ceux qui n'ont pas encore claqué la porte à la situation chaotique de leur pays. Bref, chacun de ces départs m'a véritablement touchée, m'éloignant de mon utopie pseudo-consciente de retrouver ma vie " brésilienne ", et me rapprochant chaque fois un peu plus de la réalité qui est que mon Brésil, tel que je l'ai connu et aimé, n'existe plus ... Quand-bien même on retournerait vivre à São Paulo, c'est certain que nous ne retrouverons jamais la vie que nous avions, la vie que nous avons laissée pensant qu'elle resterait telle quelle pendant notre absence... Ouais, rien ne sera jamais plus comme avant là-bas😦

Il m'en aura fallu du temps pour accepter de voir la réalité en face. Sûrement parce que je savais que celle-ci me ferait souffrir, et je préfère éviter les souffrances tant que je le peux. Mais c'est nécessaire pour pouvoir avancer, pour pouvoir enfin fermer un chapitre qui semblait inachevé, et se plonger pleinement dans le suivant.

Même en ayant conscience de tout ça, si un jour on retourne vivre à São Paulo, le risque est que nous cherchions, consciemment ou non, à retrouver tout ça. Et forcément, nous allons tomber dans une désillusion destructrice, parce que ce sera juste... pas possible ! Quelle solution, donc ? Très simple en fait : gardons un heureux souvenir de notre expérience de vie à São Paulo, et si notre projet de revenir au Brésil un jour prend vie, tentons la découverte d'autre chose. Autrement dit, sauf immanquable opportunité, c'est préférable que nous ne retournions pas vivre à São Paulo ; nous viserons un endroit où nous n'avons pas vécu, et ce n'est pas ça qui manque dans ce vaste pays-continent.

De manière générale, et pour conclure, je dirais que c'est mieux de laisser le passé où il est. Vivre dans le souvenir du passé rend le présent imparfait et le futur conditionnel... Eh oui, la vie, une histoire de conjugaison😉

***