Cet article, je l'ai écrit d'un seul jet. Puis après lectures et relectures, je l'ai trouvé brouillon, ça partait dans tous les sens. Pas facile en effet pour moi de mettre des mots sur ma passion pour la Nouvelle-Zélande. Je ne sais pas par quel bout prendre tout ça.
Et en même temps, j'ai une furieuse envie de vous présenter ce petit coin du bout du monde, vous transmettre cette envie débordante d'y aller, de le découvrir, de le vivre ce pays!Alors même si cet article n'est pas parfait dans cette version, je ne peux résister à ce besoin de le partager avec vous, là, tout de suite! 😉
Bonne lecture!
Je vous avais déjà parlé de mon amour pour la Colombie. C'est un pays que j'appréhendais (Colombie = FARC, narco trafiquant donc danger) et pourtant, il m'a comblé!
Et bien, pour la Nouvelle-Zélande, tout était différent! 😉
Tout d'abord, il faut savoir que la Nouvelle-Zélande ne faisait pas parti de notre itinéraire initial mais comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis nous avons décider de zapper l'Asie du Sud-Est et de profiter de notre proximité avec l'Océanie pour partir découvrir 3 de ses plus grosses îles : l'Australie et la Nouvelle-Zélande. 😉
Une fois ce choix confirmé, j'avais la sensation de ne voir surgir sur la toile que des photos sur la Nouvelle-Zélande. Coïncidences?
Toutes ces photos me mettaient dans un état fébrile. C'était si magnifique, les couleurs étaient si denses. Pas possible, ils ont dû tous photoshoper leurs images, c'est ça l'astuce! Je serais bien curieuse de voir ça en vrai!
Je rajoute également que malgré la beauté des Philippines, j'étais en grand manque de verdures, de montagnes, des grands espaces. Et donc forcément, ces belles photos de paysages me fascinaient d'autant plus.
Bilan, la Nouvelle-Zélande, à l'inverse de la Colombie, je l'attendais, je la désirais.
Fantasmer un pays c'est risquer d'être déçu
Pourtant, quelques jours avant d'arriver, un doute m'envahit: parfois, à trop désirer un pays, on arrive sur place avec des attentes, des fantasmes si forts, si parfaits, et finalement si loin de la réalité que l'on finit frustré et déçu. C'est bien connu, plus tu as des attentes et plus tu risques de tomber de haut!
Autre précision: cela va bientôt faire un an que nous ne sommes pas allés dans un pays dit développé. Alors même si nous venons de la France, un pays riche et stable et que nous en sommes bien contents, il est vrai que nous nous sentons un peu déconnecté de ce monde. Cela fait un an que nous vivons avec peu d'un point de vue matériel (3 tee shirts Quechua, qui dit mieux?!!) mais avec tellement de riches expériences... J'avais déjà abordé ce thème dans cet article: qui sont les vrais pauvres? Bref, j'avais par conséquence des appréhensions à rejoindre un pays d'opulence et de sur-consommation. J'ai beaucoup de mal à écrire à ce sujet car je dois avouer que j'ai peur du jugement. C'est bête hein? Du jugement des autres mais aussi du mien. Car je dois reconnaître que je me sens à la fois écoeurée et enivrée par toutes ces choses modernes à acheter, tous ces beaux vêtements. L'opulence et le matérialisme ne me correspond plus totalement c'est vrai, mais je les ai bien aimé et une partie de moi y reste accroché!
C'est ainsi chargée de toutes ces émotions contradictoires que je quitte les Philippines direction Nouvelle-Zélande. Mais avant, un 1er stop à Sydney et son riche aéroport, et ma boule au ventre ressurgit. Un aéroport, ça déborde de tout, c'est l'empire de la consommation par excellence.
Mon estomac se resserre. J'ai peur pour la Nouvelle-Zélande.Et si j'étais déçue? Je réalise à quel point j'ai misé sur ce pays, à quel point je l'ai fantasmé et avec des images très floues. Pas un lieu en particulier, un monument précis comme on voudrait aller en Inde voir le Taj Mahal ou découvrir le Machu Pichu au Pérou. Non. Une atmosphère, la couleur des arbres, la clarté des ruisseaux, la douceur du temps qui passe. A la fois très tangible et subtile.
Pourquoi avoir placé tant d'attentes dans ce pays? Pourquoi autant et pourquoi ce pays là? Je ne le sais pas moi-même!J'ai juste cette certitude au fond de moi que l'on est émerveillé quand nous ne sommes pas sur nos gardes, quand on est prêts à être surpris par un pays et ses beauté, et non pas dans l'attente de quelque chose en particulier.
Bref, j'ai hâte de découvrir ce pays, c'est sûr, mais encore plus peur d'être déçue, par ma faute, en raison de toutes ces attentes.
Et une fois arrivé en Nouvelle-Zélande, il se passe quoi?
Petit souci d'hébergement à l'arrivée qui nous conduit à dormir dans l'aéroport de Christchurch. L'accueil y est glacial car en soit, cet aéroport n'aime pas les squatteurs et des vigiles passent toute la nuit pour s'assurer que personne ne dort dans l'aéroport. En gros, il y'a une minuscule salle payante à dispo et sinon, tu à le droit de t'asseoir sur les sièges (encore heureux) mais pas de t'allonger. Quand on pense que dans TOUS les aéroports du monde des gens attendent une correspondance, on se dit qu'il a mieux comme accueil!
Quand je pointe ma tête en dehors de l'aéroport, je suis scotchée! La route est immense et propre, la circulation semble calme bref, ça fait un bail que je n'ai pas vu ça! Le bus qui nous mène en ville possède une remorque pour placer tous les bagages, l'organisation est carrée, pas de cafouillage, pas de négociation sur le prix ... Tout ça est nouveau pour nous!
Une fois le van récupéré et les courses faites, on part visiter Christchurch. Pour certains, cette ville en reconstruction a un aspect très fin du monde, pour moi, la voir renaître de ses cendres est au contraire très vivifiant. Il y'a peu de monde, c'est vrai, mais j'aime ça. Qui plus est, la ville est colorée, fleurie et dynamique. ça respire le renouveau! Mais je ne suis pas une fille des villes, et mes hommes et moi, on n'attend qu'une chose, partir découvrir les paysages promis et tans désirés!
Quand on part pour la Péninsule de Banks, je décolle du sol! Une plénitude m'envahit. Je suis au bon moment, au bon endroit! C'est assez spécial comme sentiment et ça fait un bien fou!
Je suis directement touchée par la beauté des paysages, émus par cette palette incroyablement riche de verts et de bleus. Il se passe en moi un chamboulement et qui met ma sensibilité à fleur de peau. Je contemple le paysage à chaque instant, scotché à la vitre. Avec ce sourire ému et un peu niais. Je suis dans mon élément.
J'aime la nature, la vraie, celle qui est brute, fière. Ce vide humain (parce que j'adore quand la trace de l'homme est nulle ou quasi imperceptible), rempli de pleins: plein d'animaux, plein d'arbres, plein de montagnes, plein de vies.
L'amour ça fait mal aussi
Je suis conquise par ce pays, c'est une certitude mais parfois je souffre aussi. En fait, ça me prends aux tripes, presqu'à en faire mal. Je le sens, au fond de moi. C'est un sentiment très bestial, très primaire et, je le sens : ce sentiment me dépasse.
Trop de beautés, trop d'émotions, j'ai le vertige, je suis à vif. Je me sens parfois happée dans un gouffre sans fin. C'est presque trop et en même temps, j'en veux encore!
La nostalgie me gagne, avant même de partir!
La douleur je la ressens aussi à chaque fois qu'il faut quitter un endroit qui m'a plu. Partir, je l'ai toujours vu comme l'occasion de découvrir de nouvelles choses. Mais ici, non. Enfin pas que.
J'oscille entre la curiosité de découvrir la prochaine étape, et la boule au ventre que me cause mes aurevoirs avec chacun des paysages enivrants de la Nouvelle-Zélande.
En réalité, mon angoisse tapie au fond de moi, je sais trop bien ce que c'est: j'ai peur de quitter chacun de ces lieux comme si je devais leur dire Adieu.
Car j'ai bien conscience d'être à l'autre bout du monde par rapport à la France. 12 heures de décalage, ça ne passe pas inaperçu! On ne vient pas ici par hasard, sur un coup de tête! Bref, je comprends au plus profond de moi que chaque moment vécu ici, chaque paysage admiré, c'est peut-être à la fois la première mais aussi la dernière fois que j'en profite. Cette sensation me plonge dans une torpeur totalement paralysante et il m'arrive de me sentir bloquer face à un paysage, d'hésiter à sortir du van pour le contempler tout à mon aise. Comme si je voulais faire pause sur cet instant magique. Et elle a aussi un effet très étrange, j'ai la nette impression que mes sensations ici en sont décuplées. Je vis tout très intensément.
Bref, je vis les montagnes russes des sentiments. Je me goinfre de superbes paysages, ( c'est pas ce qui manque) et parfois je sature presque mais je ne suis pourtant jamais rassasiée! Je suis sur le fil ici. Et toujours en parallèle, la douleur me ronge: je vais devoir dire aurevoir à ce pays, tôt ou tard. Et clairement, plus le temps passe, plus c'est une certitude: je ne suis pas prête et je ne le serais jamais.
Et les Kiwis dans tout ça?
En Colombie, je l'avais clairement ressenti: mon coup de coeur venait à la fois du pays et de ses habitants. Voir surtout de ces derniers. L'un n'allait pas sans l'autre en tout cas.
Encore une fois, (oh la relou!!) la Nouvelle-Zélande a été différente. Certes, je suis profondément touchée (voir un peu bouleversée dans mon idée de l'individualisme dans nos pays développés) par les attitudes des Néo Zélandais (les Kiwis donc). Rien que la Honesty box en soit veut dire beaucoup. Cette confiance en l'autre, en cet inconnu dont on présuppose l'honnêteté plutôt que la malhonnêteté. Les Kiwis semblent aussi plutôt décontractés.
Mais en réalité, on en a pas rencontrés autant que ce qu'on aurait aimé de Kiwis. Et puis, on a aussi rencontré certains boulets pas très ouverts voir un peu psycho rigides. Mais nos belles rencontres, elles nous ont bien plus marqué!!!
Notre 1er super kiwi a été William, le mari de Marion (qui elle est aussi super, mais française!!). En toute honnêteté, assez dure de mettre des mots sur ce personnage très attachant. Super cuisiner, super passionnant, super gentil. On a tout de suite été à l'aise avec lui, c'est un amour!
On a quasiment enchainé avec une rencontre à la fois étrange et intense : Vicky et sa famille. Déjà sour le coup de pas mal d'émotions, ça nous a chamboulé!
La Nouvelle Zélande c'est aussi les Maoris. Ce peuple me fascine et j'avais hâte d'en découvrir un peu plus. Malheureusement, la seule façon " rapide " de les voir reste la visite d'un village géo thermique. J'ai été à la fois fascinée et mitigée. C'est une visite touristique donc ça biaise forcément la rencontre mais j'ai aussi admiré ce peuple fier et plein d'amour et de respect pour la nature. Leur danse et le plaisir visible qu'ils avaient à partager leur culture avec les touristes à un peu atténuer ma gêne à visiter un village encore habité. J'ai acheté un souvenir là bas. Et quant je tentais de répondre à la dame que leur peuple était beau, elle est simplement sorti de son comptoir, m'a pris dans les bras et m'a embrassé en me disant que j'étais chez moi ici. Rien que de l'écrire, j'en ai des frissons.
Et puis il y a Bab (Barbara) rencontrée dans le Northland. Elle voit Fred en train de faire un barbecue et lui parle rapidement. A son retour de promenade, elle nous invite à prendre un verre de vin chez elle. Comment refuser? (et pourquoi d'ailleurs!)
On se retrouver à passer 2 jours en sa compagnie, à refaire le monde, à profiter de moments magique avec une dame exceptionnelle, ouverte aux autres, dans le partage.
Et ensuite il y'a aussi le mari de Caroline (lui aussi Kiwi alors qu'elle est en française). Décontracté. Simple. Il te parle de son équipe comme on aimerait tous que nos boss parlent de nous.
Globalement, j'ai trouvé que les kiwis avec lesquels nous avons pu échanger suffisamment, sont à la fois fiers de leur pays mais sont aussi assez simples. Oui des gens simples, ça doit être ça la clé. Pas de compétition ou de comparaison. Pas d'apitoiement sur leur sort non plus. Alors je ne serais pas assez naïve pour résumer toute une nation par le spectre de nos quelques rencontres, mais je dois reconnaître que ce petit éventail de personnalités m'a bien donné envie d'en rencontre d'autres!
On pourrait aussi évoquer ces inconnus, qui nous ont spontanément donné des graines pour les enfants pour les donner aux canards, (avec des bonbons pour le reste du voyage!), qui nous ont offert des pains aux raisins et autres délicieuses pâtisseries ou encore de ce cuisiner qui a donné 3 fois plus de brochettes à Esteban simplement parce qu'il avait l'air gentil (et c'est vrai que notre Esteban c'est un amour!)
Et puis, il faut parler des caissières qui te font les sacs, en prenant leur temps, en triant tes affaires et en te demandant " comment vas tu ", tandis que les autres clients attendent patiemment sans émettre le moindre mécontentement car cette situation est juste normale en Nouvelle-Zélande.
A vrai dire, j'aurais aimé rencontrer encore plein de Neo Zélandais!
On a eu la sensation avec Fred que vivre en van, à l'inverse de voyager en sac à dos, ça nous donnait certes plus de liberté mais on avait aussi tendance à moins rencontrer de gens. A vivre plus souvent tous les 4. En sac à dos, tu cherches un hôtel, tu te renseignes pour ton bus, tu parcours la ville pour un resto, il y'a mille occasions spontanées qui t'amènent à parler, à échanger avec les gens. Et de fil en aiguille, tu fais des superbes rencontres.