Les beaux jours sont de retour du côté du Québec, la chaleur nous fait revivre. Revient donc le temps de se planifier des escapades estivales ! Qui dit escapade en partant du Québec, dit forcément un passage du côté de la Nouvelle-Angleterre et ses charmes à la tonne. Je suis en amour avec cette région, on y retrouve cette ambiance surannée de l’Amérique des premières années, des villes somptueuses comme Boston, des petits villages à croquer, des routes magnifiques, des îles renversantes, mais surtout on retrouve la mer … ! Avec la mer viennent les phares, les criques, les plages et aussi … les ports de pêches de Nouvelle-Angleterre ! Aujourd’hui je vous emmène découvrir la petite péninsule de Cape-Ann dans le Massachusetts, ou se cachent des villes à l’histoire aussi vieille que les États-Unis et dont les couleurs font partie des clichés immanquables de la région. Cape-Ann c’est l’alternative au Cape-Cod, une escapade au bord de l’eau à quelques miles de la grande Boston. Par ici on va prendre une bouffée d’air marin
C’EST PAR OU ?
Cape-Ann se situe dans l’état du Massachusetts, en Nouvelle-Angleterre. Le meilleur point d’accès se fait depuis la métropole de Boston, on atteint Cape-Ann après environ 45 minutes de route. Ici aucune autoroute, les petites villes dans la banlieue nord de Boston se succèdent, des petites routes à une voie se fraient lentement un accès au bord de la mer. En passant dans la région vous croiserez la route de … Salem ! Si vous avez le temps vous pourrez démystifier LA ville des sorcières Un endroit facile d’accès donc, avec une belle route côtière qui fait le tour de la péninsule.
GLOUCESTER : UNE HISTOIRE DE PÊCHE
Le breton en moi est aimanté par le bord de mer, l’idée de découvrir les petits ports de pêche du Massachusetts m’excitait au plus haut point ! Après avoir découvert Cape Cod et les environs directs de Boston, j’ai jeté mon dévolu sur Cape-Ann et ses villages historiques. La plupart des voyageurs ne s’arrêtent pas à Gloucester, ils filent directement à Rockport le beau village de carte postale. Mais pourtant malgré son petit port tristounet, Gloucester mérite qu’on s’y attarde, ne serait-ce que pour son histoire. C’est par une franche matinée d’avril que nous nous sommes garés sur le bord de la grève à Gloucester. Rien que le nom du village sonne en écho à son homonyme marin d’Angleterre et nous promet des histoires légendaires. Samuel de Champlain, l’homme qui a fondé notre ville de Québec, s’est aventuré au large de Gloucester, il l’appela alors le « Beau Port » en 1604. La ville de Gloucester est finalement fondée en 1623, et dès le départ elle est tournée vers la pêche grâce à ses eaux exceptionnellement poissonneuses et sa proximité avec Terre Neuve. Gloucester est le plus ancien port de pêche des États-Unis ! Au bord de la promenade de bord de mer, un monument est dédié à tous les marins qui ont perdu la vie en mer depuis la fondation de la ville il y a près de 4 siècles. C’est un mémorial émouvant qui s’articule autour de la statue : la liste de tous les marins disparus. Un mémorial aux marins qui ont donnés leur vie à l’un des plus grands ports de pêche d’Amérique, une histoire tragique pas si ancienne qui nous rappelle les dangers de la mer. La liste des noms est émouvante : à ne pas manquer !
Notre marche continue le long de la mer, le port est vide, c’est dimanche. Sur la plage quelques mouettes piaffent, des bateaux de pêche rentrent au port. Ici chaque détail nous rappelle la pêche, des barques aux détails architecturaux sur les toits des bâtisses. Quelques boutiques de souvenir sont encore ouvertes, tristement vides en cette saison.
J’aime notre balade le long de ce vieux port, il a presque l’air abandonné, plié en deux sous le poids du passé. Les vieux bâtiments en bardeau de bois jalonnent le port, quelques bateaux de pêcheurs sont ancrés, les vieilles manufactures en bois rouge semblent fanés, les cages à homards jonchent la promenade. C’est toute une ambiance qui se dégage de ce port, Gloucester me rappelle la Bretagne l’hiver.
SE REMPLIR LES POUMONS AU CAPE ANN
La route qui nous sépare de Rockport, à la pointe de Cape-Ann, n’est pas très longue, une quinzaine de minutes tout au plus. Mais dans ce laps de temps, la route longe l’eau, le ciel est immense, rempli de stries de lumière. La côte rocheuse abrite de petits phares, les maisons sont parsemées dans les criques, la route serpente sous des arbres tortueux. À l’entrée d’un hameau, ce sont les dindons sauvages qui essaieront de stopper notre course, jusqu’à ce qu’un résident tente vaillamment de les sortir du chemin !
ROCKPORT : UN AMOUR DE VILLAGE
Rockport est un des plus beaux villages de toute la Nouvelle-Angleterre, un de ceux qui apparaissent sur les cartes-postales. Elle fut nommée « Cap aux Isles » par Samuel de Champlain, avant que celui-ci ne mette le cap sur Gloucester. Elle fut aussi fondée en 1623. Depuis une centaine d’année le port est surtout utilisé pour la construit navale … et les locations estivales ! C’est aujourd’hui un haut lieu de plaisance estivale, et lorsque je m’y suis baladé elle m’a fait un peu penser à la ville fictive d’Amity dans « Les dents de la mer »
Se garer proche du Boardwalk fut chose très facile en ce mois d’avril frileux. La plupart des magasins sont fermés, nous sommes hors saison, mais l’ambiance demeure. les petites boutiques en bardeaux de bois se succèdent, les couleurs des magasin et des panneaux illuminent la rue. Un petit village dont on tombe facilement amoureux, j’aimerai me l’imaginer en plein été, la cohue des touristes estivaux en plus.
Le petit port de Rockport vit encore aujourd’hui un peu de la pêche au homard, vous pourrez en déguster dans de nombreux restaurants. Le boardwalk rempli de boutiques est surnommé « Bearskin Neck », il se situe à l’endroit ou un certain « Babson » aurait tué un ours armé de son seul couteau à la fin du 17ème siècle. Entre les boutiques restent toujours les accès à l’eau pour les pêcheurs de homards, jalonnés des inévitables casiers de couleur.
Les magasins du Boardwalk sont petits et se jouent des coudes, leur déco colorée font de l’endroit une vraie carte postale, un cliché vivant du Massachusetts. Sur les plages alentours en été, vous pourrez ramasser du « Verre » de toutes les couleurs, les artisans locaux en font même des bijoux !
La vue sur le port et le Boardwalk est magique, le petit port en bois et ses quelques bateaux sont l’emblème de toute une région. L’entrée du port est gardée par une bâtisse en bois rouge devenue l’un des bâtiments les plus reproduits en peinture ou sur des souvenirs, dans toute la Nouvelle-Angleterre, avec le phare de Portland ! Pour avoir une telle vue, quelques boutiques donnent accès à leur terrasse et vous laissent admirer le panorama.
Nous avons adoré notre passage par Cape-Ann ! Des villages pittoresques, l’histoire de la pêche et ses morts, le décor coloré de Rockport … une balade à ne pas manquer. Si vous voyagez autour de Boston et que vous connaissez déjà le fameux Cape Cod, n’hésitez pas à rouler du côté de Cape-Ann et ses histoires de pêche
CONNAISSEZ-VOUS CAPE ANN ET SES VILLAGE ? QU’EN AVEZ-VOUS PENSÉ ?
CÔTÉ PRATIQUE
- Un film à ne pas manquer : EN PLEINE TEMPÊTE (Wolfgang Petersen – 2000) – Hommage aux pêcheurs du Cap avec G.Clooney !
- Un livre à emporter : CAPITAINES COURAGEUX (Rudyard Kipling – 1897) – Suivez les pêcheurs sur les bancs de Terre-Neuve
- Un produit à déguster : UN LOBSTER ROLL – Quoi de mieux au pays du homard
- Nous y avons dormi 4 nuits : Crowne Plaza Woburn – Une chaîne à bon prix dans la banlieue de Boston
- Un restaurant à essayer : Roy Moore Fish Clams – Sur le boardwalk de Rockport pour un bon Lobster Roll !
- Un souvenir à ramener : Et pourquoi pas une reproduction sur toile du port de Rockport par l’un de ses nombreux artistes
- Une saison à privilégier : De Mai à Septembre, la belle saison
- Un autre article à lire : « Portland : Surprenante capitale du homard »
- Étape précédente de ce voyage : City-trip au coeur de Boston
- Étape suivante de ce voyage : En route vers les montagnes du New-Hampshire