Notre séjour au Costa Rica commence par l’exploration de la côte caribéenne, beaucoup moins visitée que sa cousine pacifique, mais tellement riche et différente de ce que l’on peut trouver dans le reste du pays. Nous souhaitions absolument découvrir cette communauté afro-caribéenne, et vivre quelques jours au rythme des averses tropicales, des sons jamaïcains, et des dernières ethnies indiennes encore présentes. Longtemps isolée du reste du Costa Rica, la côte caribéenne est celle qui nous a paru être la plus « authentique ». Retour sur 2 petits jours dans le Sud de cette côte encore peu explorée, située à 2 pas de la frontière avec le Panama.
Premiers pas au Costa Rica dans le village de Cahuita
Dès notre arrivée, on a su qu’on allait adorer le Costa Rica. Son ambiance, ses paysages, sa faune, sa flore… et surtout ses habitants. Cahuita a su garder ses vibes caribéennes, et on s’y sent bien. Façades colorées, calme ambiant et habitants charmants et ultra souriants. Et même si, étonnamment, il y avait pas mal de touristes, tout ce mélange des cultures était plaisant. Bon, par contre, autant le dire tout de suite, dans le village, ça sent le cannabis à plein nez ! Vous voilà avertis !
Découverte de la faune du « Parque Nacional Cahuita »
A quelques centaines de mètres du village, il est possible de visiter le Parque Nacional Cahuita, petit mais très varié : plages de sable blanc, récifs coralliens à explorer, et forêt tropicale dense grouillante de vie. C’est donc avec un grand sourire qu’on pénètre dans notre premier parc national à la recherche d’animaux plus bizarres les uns que les autres. Et nous n’allons pas être déçus !
La randonnée dans ce parc est vraiment très facile. Impossible de se perdre, il n’y a qu’un sentier de 8 km à travers la jungle, qui longe la plage de temps en temps, appelé le Coastal Trail.
Dès l’entrée passée, ça commence à s’agiter au sommet des arbres, on entend du bruit… Nous découvrons ainsi nos premiers sapajou capucins (Cebus capucinus), qui semblent nous viser en nous balançant des fruits verts bien durs qui font bien mal ! Ces capucins, trouvés principalement en Amérique Centrale, sont la seule espèce dont la fourrure est noire sur le corps, les jambes et la queue. Ils ont également une toque noire sur la tête… Ils ont un regard très humain, c’est même assez déstabilisant par moment. Ceux qui nous connaissent savent que nous pouvons passer des heures à observer les animaux sauvages… La journée va être longue !
Un peu plus loin, nous tombons nez à nez avec des singes hurleurs bruns (Alouatta), ayant tendance à rester très haut dans les arbres, et qui sont du coup assez difficiles à observer. Par contre, si on ne les voit pas toujours, on les entend à près de 3 km ! Surtout le matin et en fin de journée, ils poussent des hurlements à vous glacer le sang… de quoi vous figer sur place la première fois que vous entendez ces cris et que vous êtes isolés en pleine jungle !
Au détour du sentier, nous voyons un petit attroupement de touristes observant ce qui sera notre tout premier paresseux à 2 doigts du voyage ! On s’apercevra vite qu’on a eu beaucoup de chance puisque celui-ci était vraiment très près de nous… et actif ! Il faut savoir qu’ils passent quand même près de 80% de la journée à dormir… Il faut avoir de la chance pour les voir bouger un peu ! Sinon, à part une masse endormie marron ou grise selon l’espèce, vous ne verrez pas grand chose.
Le temps passe et il fait de plus en plus humide… Au milieu de la journée, c’est là où vous verrez le moins d’animaux puisque il fait trop chaud. Ça tombe bien puisque la mer des Caraïbes et ses vagues nous appellent. L’endroit est vraiment pas mal du tout… (Parole de fins connaisseurs, ex-habitants de Nouvelle-Calédonie !) Un pur bonheur parce que je vous assure, au Costa Rica il fait vraiment très chaud !
En fin d’après-midi, les animaux recommencent à s’agiter et alors là, on redevient comme des gosses. Il y en avait partout. On était tellement excités qu’on arrivait pas à tout photographier. Armés d’un appareil et d’une GoPro, on courait dans tous les sens. Et tout cela grâce à 3 enfants costariciens (« Ticos » pour les intimes !), qui avec leurs yeux hyper méga aiguisés capables de détecter le moindre battement d’ailes, nous ont montré plein d’animaux ! Des petites bêtes qui, bien sûr, étaient juste sous nos yeux…
Nous avons donc très TRÈS longuement observés 2 magnifiques serpents : des vipères de Schlegel (Bothriechis schlegelii). Cette espèce de serpent ultra mortelle se retrouve spécifiquement en Amérique Centrale et au nord de l’Amérique du Sud. Leur principale caractéristique est un ensemble d’écailles modifiées sur les yeux, qui ressemblent beaucoup à des cils… Et je vous assure que si vous la regardez dans les yeux, vous aller flipper… Je vous laisse juger par vous-même !
Alors, flippant hein ?!
Tout près, se trouvaient également des crocodiles et un énorme iguane vert lézardant en hauteur sur une branche d’un arbre. J’avoue que ces petits enfants nous ont été d’une grande aide, parce que franchement, c’est vraiment pas évident de trouver certains animaux !
Le Parque Nacional Cahuita est l’un des parcs où nous avons vu le plus d’animaux différents, et il faut lui consacrer la journée entière, surtout si vous voulez également vous baigner ! C’est l’endroit parfait pour allier aventure et plaisir
Le « Refugio Nacional de Vida Silvestre Gandoca-Manzanillo »
Remontés à bloc par toutes nos découvertes de la veille, nous décidons de nous rendre encore plus au sud, afin d’atteindre le Refuge National de Manzanillo, un parc complètement sauvage, hors du chemin des touristes. Je vous conseille fortement de descendre la côte en vélo pour atteindre le parc, au moins vous serez autonome et vous ne dépendrez pas d’un bus qui ne passe que toutes les 2 ou 3h, s’il en a envie.
Arrivés de bon matin dans la ville attenante au parc, Manzanillo, on peine un peu à trouver des infos sur les sentiers à suivre. N’hésitez pas à aller demander dans les « tours opérateurs » du village une carte du parc… En même temps, c’est pas difficile, sans guide, il n’y a qu’un chemin d’accès ouvert, et s’en éloigner peut devenir très vite dangereux… Vous n’avez sûrement pas envie de vous perdre au milieu de dizaines de serpents mortels qui vous attendent la bouche ouverte… Pour une piqûre de rappel, (sans mauvais jeu de mots !) remontez voir les photos ci-dessus ! Nous partons donc sans guide, à l’assaut du parc. Tels des aventuriers de l’extrême, on s’enfonce dans la forêt de plus en plus dense, et là tout de suite, l’ambiance est très différente par rapport à la veille.
Il y a des bruits trop bizarres, on ne croise quasiment personne… jusqu’à arriver suffisamment loin pour ne croiser même plus personne du tout… et c’est devenu carrément flippant au bout d’un moment. Après pratiquement 2h de marche dans la boue, cela devenait de plus en plus difficile d’avancer, on s’enfonçait beaucoup et nous n’avions pas de bottes. Nous avons donc rebroussé chemin, et comme le bus de 14h n’arrivait pas, nous avons profité de la tranquille plage de Manzanillo, au milieu des locaux.
Le refuge de Manzanillo est vraiment très joli et sauvage. Par contre, nous n’avons pas vu d’animaux, si ce n’est quelques singes hurleurs bien cachés. Si vous souhaitez faire ce parc et observer la faune et la flore, il vous faudra un guide expérimenté. Sans guide, nous sommes un peu restés sur notre faim !
Escale dans la ville balnéaire de Puerto Viejo
Ayant encore un peu de temps l’après-midi, nous faisons un stop à Puerto Viejo sur le chemin du retour. Et à première vue, ce grand village a l’air très touristique, les rues sont remplies de boutiques et de vacanciers… On est donc bien contents de loger dans notre petit village de Cahuita ! Quoiqu’il en soit, Puerto Viejo a son charme, avec ses bateaux et ses habitants lézardant sur le bord de la route, et garde donc une certaine authenticité.
En revanche, nous n’avons pas retrouvé les plages paradisiaques décrites dans les guides, mais je pense que c’était sûrement dû au temps gris. Dans tous les cas, ça donnait pas envie de se baigner
On ne peut pas trop trainer non plus, il est temps de retourner dans notre guesthouse à Cahuita et de nous préparer pour notre expédition du lendemain : rejoindre le Parc Nacional Tortugero par bateau. Soit dit en passant, c’est l’un des parcs les plus isolés du Costa Rica, pour lequel on va complètement tomber amoureux !
INFOS & ASTUCES
#1 : Pour rejoindre le petit village de Cahuita en bus depuis San José, rien de plus simple. Il suffit de se rendre à la gare routière de Terminal Atlantico Norte et de prendre un bus de la compagnie Mepe. Prenez si possible le bus de 7h (venez tôt pour avoir de la place, à 6h30 il y avait déjà la queue !), comptez 4h30 de trajet. Prix : 4700 Cs/pers.
#2 : Nuit à Cahuita : Cabinas Secret Garden, très sympa, basique mais propre, au sein d’un environnement tropical. L’établissement est situé dans le village, à 2 pas de l’entrée du parc et de la « gare routière ». Prix : 13250 Cs/nuit.
#3 : Le Parque Nacional Cahuita est « collé » au village, et est donc très facile d’accès. Personnellement, je ne pense pas qu’il soit indispensable de prendre un guide pour ce parc. L’entrée se fait sur donation, il existe une autre entrée quelques kilomètres plus loin, de l’autre côté du parc, qui elle impose un prix de 10$.
#4 : Pour rejoindre la réserve de Manzanillo depuis Cahuita, si vous ne souhaitez pas le faire en vélo, prenez un bus local depuis la gare routière jusqu’à la ville de Manzanillo. Prix : 1300 Cs/pers. Prévoyez des bottes si vous voulez vous enfoncer profondément dans le parc et surtout : prenez un guide !