Le printemps est bien installé et un des rares grands weekend de l’année se profile, 4 jours en petit budget à Belle île en mer.
Je pars en covoit le mercredi 4 mai en fin d’après midi de Nantes en direction de Quiberon. Arrivant le soir, je passe ma première nuit sur la côte sauvage à 2km de la gare maritime, c’est magnifique et sauvage. Un chemin de rando et une route longent la côte, je plante ma tente derrière une butte qui me rend plus discrète.
jeudi 05 mai
Je prend un des premiers bateaux pour 9,25€ (tarif -19 ans) et arrive à Palais. Je me paye la visite de la citadelle Vauban qui me déçoit finalement un peu, j’ai plutôt soif de nature et d’extérieur, le musée m’ennuie et je pars vite en stop jusqu’à Sauzon où je commence ma rando… objectif : aller à Locmaria à pied par le chemin côtier puis revenir à Palais Dimanche matin en stop (le stop marche très bien sur l’île), mon bateau de retour est réservé pour dimanche midi (affluence oblige). Il fait beau, et la partie Sauzon-pointe des Poulains est paradisiaque : l’eau est turquoise, quelques petites criques et le chemin n’est ni trop plat ni trop accru. Le seul bemol est le nombre de randonneurs sur le sentier mais forcement un tel weekend, il fallait s’y attendre !
Après une longue pause à la pointe des Poulains durant laquelle je met les pieds dans l’eau et regarde la plage reliant l’île et la pointe disparaître vaguelette après vaguelette sous la marée montante, je pars vers la grotte de l’apothicaire. Rapidement, la côte change et je la découvre sauvage, à pic et battue par le vent, c’est plus impressionnant.
La grotte est majestueuse : les vagues, énormes, s’y engouffrent dans un fracas d’écume. Je reste longtemps subjuguée devant ce spectacle. Parfois on est touché spécialement par une œuvre ou un paysage, et aujourd’hui c’est mon cas devant la grotte, il n’y a pas assez de mots pour définir ce sentiment. C’est grandiose…
Ce soir là, je m’arrête à côté des ruines d’un ancien sémaphore, 1 km après la grotte et m’étire, respire devant le Soleil qui descend. Je rencontre ensuite Jean-Michel qui arrive du Palais à pied (crevé) et nous bivouaquons ensemble, super soirée durant laquelle nous avons discuter tard sous les étoiles (sans pollution lumineuse!).
vendredi 06 mai
La journée commence par un détour d’un bon kilomètre vers les maisons les plus proches : besoin d’eau oblige ! Je reprends ensuite plus sereinement ma route vers Port Coton : rendues célèbres par Claude Monet, ces magnifiques pics sont violemment façonnés par le vent et les vagues.
« C’est sinistre, diabolique mais superbe et je ne crois pas retrouver pareille chose ailleurs ».
Monet
Après une brève contemplation du lieu, je retrouve avec plaisir Jean Michel et ensemble nous quittons le chemin côtier pour l’intérieur des Terres où nous trouvons épicerie et bar : Pain, fromage, frites et chocolat chaud… Un vrai festin de marcheurs ahah !!
Nous marchons ensuite vers Banghor en coupant par les pistes cyclables (plutôt que de retourner sur le chemin côtier), la route n’est pas désagréable et nous plantons les tentes au camping municipal : l’occasion de prendre une douche bien chaude et de jouer à la pétanque…
Samedi 07 mai
Le temps est moins bon mais se maintient. Aujourd’hui nous reprenons le chemin côtier vers Locmaria. Arrêt déjeuner à l’abri du vent derrière un rocher au bord de la falaise ! Le coin parfait pour allumer les réchauds et se faire une bonne soupe chaude. Nous marchons de bon pas et enchainons avec plaisir longues côtes et descentes raides mais en fin de journée, nous profitons de pauses de plus en plus longues, de plus en plus fréquentes… On discute et on profite de la moindre vue en s’arrêtant un quart d’heure !
Bivouac 2 km avant Locmaria : Le terrain est idéal, c’est une forêt de pin (sol plein d’épines sêche isolantes et confortables…), à l’abri du vent et en hauteur (donc avec vue sur la mer), une petite plage en contrebas. Encore une fois nous passons la soirée à discuter, un moment riche et rare.
Dimanche 08 mai
Après un super petit déjeuner de roi et 2 km jusqu’à Locmaria, je dis au revoir à Jean Michel, nous nous reverrons c’est sûr, à la prochaine marche en Bretagne ! Je rentre en stop presque jusqu’à Palais avec une vieille et adorable Illoise avec qui je ris tout le trajet et effectue la fin du trajet avec un touriste suisse psychanalyste : que de rencontres surprenantes !! Il m’invite à une de ses conférence de à Nantes à la fin du mois et me laisse au centre de Palais d’où je prend le bateau du retour.
Le bilan de ces 4 jours : C’est bien peu de dépenses, des joues rougies par le grand air et le soleil, des plaisirs simples et décuplés, des rencontres, des paysages à couper le souffle…