Un jour j'irai à New York avec toi #Jour1

Publié le 18 mars 2016 par Chacha Aventurière @latribudechacha

Il suffit de quelques notes pour que toute la chanson me revienne en tête ... Un jour j'irai à New York avec toi ... pour ceux qui ont moins de 30 ans, l’effet sera le même avec Alicia Keys...Empire State of Mind ...En réalité, en ce qui me concerne, la moindre note sur les ondes radio d'une chanson faisant référence à la ville mythique me transporte immédiatement là bas.
Pendant que j'écris ces quelques mots, Alicia entame sa chanson dans mon casque audio, j'en ai la chair de poules. Les souvenirs se bousculent dans ma tête, mes yeux s'embrument. Je me revoie enfant au côté de mon papa, il me faisait part de son rêve de s' envoler un jour vers l’Amérique. Malheureusement, cela ne sera resté qu'un rêve pour lui.  Adolescente au côté d'Heito, nous rêvions ensemble d’un avenir made in US, et puis la vie nous a happé.

C'est finalement en mai 2012 à 42 ans, en qualité de maman de LoLipopo (10 ans ½ ) et épouse d’Heito que j’arrive à New York que notre rêve devient réalité, mon papa est là avec nous dans mes pensées. Ready to live our american dream !
Bon, mes collègues m'ont prévenu le gate 4 est moche. (oui la boite pour laquelle je bosse à une unité de production à New York) Effectivement quand t'arrive de Bruxelles International, l'aéroport JFK c'est un autre monde.
Honnêtement, ils n'avaient pas exagéré. Heureusement d'être après 7h de vol enfin à l'air libre, de respirer à nouveau de l’air « frais » (j’ai le mal des transports, associé à de l’air pas vraiment renouvelé, plus le stress, je finie en général la tête au-dessus de la cuvette au bout de 4h de voyage). Je disais donc …ah oui … le choc est terrible. 

A la sortie de l'avion, une série de long couloir terne s’enchaîne, le tout au pas de course. Nous arrivons ensuite dans une pièce au plafond bas, joliment décoré par de grosses taches d’humidité, une moquette verte datant des années 70.  
O M G ............... that's New York !  
C’est la course, la bousculade, toute le monde s’engouffre dans l’unique file d’attente … let’s go to the border control !
Ça piétine, çà avance lentement, un officier nous oriente vers le guichet d’un US Customs and Border Protection agent. Là commence une seconde file d’attente, l’agent est rigoureux, la personne devant nous pose problème (ben tiens, je veux de l’air … please … faut que je sorte…je sens la migraine arriver)... Enfin notre tour arrive.
Bien sûr, je speake english...mais ... like a spanich cow with a french touch. (comme dirait le mec de la pub Renault). L’anglais de notre US Customs and Border Protection agent est “100% US”… les « sorry can you repeat ??!! « hein ? » (rappel je suis du Nord) les « hein ? » s’enchainent …… photo, empreintes, tout est ok pour moi & Lolipopo.
Arrive le tour d’Heito … « what’s your job ? » Heito parfaitement bilingue répond d’une traite : cash manager.  Mauvaise réponse, tous les voyants dans la tête de notre interlocuteur passent au rouge. Nous sommes partis pour une batterie de questions. Combien d’espèce avec vous sur vous? Combien allez-vous dépenser ? etc, etc …. Je ne sais toujours pas si ces questions étaient finalement vraiment intéressées ou un show.
En tout cas, nous sommes les derniers à passer la douane. Nous retrouvons nos 3 malheureuses valises abandonnées sur le tapis qui a fini par s’arrêter de tourner.
Et maintenant ? Ma tribu est loin de chez elle, c’est la 1erfois.
Et bien, nous allons appliquer la régle du :démerdenzichiste
Il nous faut trouver un taxi pour rejoindre notre hôtel. Nous suivons des flèches dans un sens, puis dans l’autre, on finit par arriver à l’extérieur de l’aéroport. Enfin … nous sommes dans un tunnel sous une lumière orange, c’est d’un glauque. Il est où le New York carte postale ? Le skyline ?
Un sympathique monsieur lève la main, un taxi jaune s’approche, (pas un noir, Chacha pas de limo noire, j’ai lu beaucoup avant de partir, et je sais qu’il NE faut PAS prendre de limo noir). Nos valises sont jetées dans le coffre sans ménagement. Je me pousse dans le fond, suivie de Lolipopo, puis d’Heito, la portière claque. Une vitre nous sépare de notre chauffeur, on lui montre l’adresse de notre hôtel (j’ai abandonné l’idée de parler anglais pour aujourd’hui, des gestes accompagnés d’un smile simplifient bien les choses).
Dans tous les cas, New York tient toi bien, nous voilà !
Le choc est rude, pendant un instant dans ce taxi nous nous sommes crus en Inde. Notre chauffeur porte un joli turban, sa barbe est grisonnante, sa radio diffuse une musique folklorique indienne assourdissante, on se regarde, on sourit, et puis soudain la lumière du soleil nous aveugle, New York s’offre à nous.
Notre premier réflexe est de tourner notre regard vers l’extérieur. Fouiller dans mon sac, sortir ce satané appareil photo. Mais en réalité, on est loin, très loin, des clichés avec des building immenses et clinquants. Non rien de cela, seulementdes maisons avec du grillage aux fenêtres, des terrains de baskets entourés eux aussi de grilles, des graffitis un peu partout. Nous ne sommes pas du tout en mode carte postale. Je veux faire des photos, mais notre chauffeur me brouille la vue avec ses mains, et me fait comprendre qu’on ne prend pas de photos depuis son taxi.(what a f***k ! Tiens mon meilleur anglais resurgit)
Manhattan se fait de plus en plus proche, on passe le péage du tunnel, le noir teinté d'orange. Voici la lumière du jour à nouveau… on est à Manhattan. Voici le New York tel qu’on le rêve depuis l’Europe.
Dans le taxi, personne ne pipe un mot, on observe, on ne réalise pas vraiment où on se trouve. Bon les rues sont immenses, elles nécessiteraient d'urgence l’intervention des ponts & chaussés. Les nids de poules ne sont aucunement évités, on est balloté d’un côté à l’autre de ce foutu taxi, ses amortisseurs n’en peuvent plus, viiiivement que cela s’arrête.

Un coup de frein, la portière s’ouvre … un portier nous fait signe des descendre (comme dans les séries américaines, tout pareil avec un long manteau, et une casquette) puis il descend nos bagages, les portent à l’intérieur. Heito & Lolipopo ont déjà le nez levé vers les grates ciels newyorkais.
Je règle la course, dans les 70$ (glups ! ), vu la conduite, le pourboire se fait radin (glups pour le chauffeur cette fois) .Il me fait comprendre que cela ne lui convient pas, je fais mime de ne pas comprendre (honnêtement, j’ai rien compris à ce qu’il me disait, j’avoue, je plaide coupable). Un smile de ma part, il part fâché, on ne se verra plus, notre histoire n’aura duré que le temps d’un trajet... adieu man !

Ma tribu est sur le trottoir, il fait chaud, s’est bruyant. Rapidement on s’en gouffre dans le hall de notre hôtel, le Affinia Manhattan. Un peu de fraîcheur, de silence cela  fait du bien. L’accueil est courtois, simple, rapide, et agréable. Direction notre one suite bedroom, on nous dit que nos bagages suivront. On ne peut même pas jouer avec leur trottinette géant toute cuivrée (la loose).
Of course on merdouille avec la clef électronique, un cousin éloigné d’un rasta roquette vient nous sauver. On s’installe dans notre suite, on a de l’espace, une kitchette à notre disposition, une vue directe sur Madison Square Garden. Le temps de réaliser où l’on se trouve, et y a un « j’ai soif » qui tombe, suivi d’un « j’ai faim »  (...qui a parlé ??!!...)
On se mets donc en quête d’un truc à manger (là je rêve d’un hotdog,  faut que je m’en fasse un), après avoir visité un Walgreen qui se trouvait à proximité, fait le plein d’eau pour les prochaines 24h, nous n'avons toujours rien à nous mettre sous la dent. Çà chouine, çà râle.
Que Dieu bénisse l'amérique, on finit dans un Mcdo (oui nous sommes des McDOvore), on mange sans plaisir, c’est crade, vieux. Le Sunday bof, bof. (le pire de ma life)Le seul truc top ... ON EST A NEW YORK !!!
On rejoint l’hôtel, puis très vite les bras de Morphée avec le sourire aux lèvres. Le décalage horaire a eu raison de nous. Demain matin aussi d’ailleurs il aura raison de nous, mais çà c’est une autre histoire, une nouvelle aventure que je vous raconte au plus vite.
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@+ kiss U ... Chacha