9 minutes
Qui n’a jamais rêvé de trouver de l’or ?
Mais, dans ma tête, c’était quelque chose qu’on ne voyait que dans les films, bien loin, de l’autre côté de l’océan.
Il se trouve qu’aujourd’hui, je suis de l’autre côté de l’océan, et ici en Australie, comme en Californie ou dans le Yukon, la ruée vers l’or, ça a existé ! C’est pour en savoir un peu plus à ce sujet que nous sommes allés visiter le musée vivant de Sovereign Hill à Ballarat (Victoria).
Encore un grand bout d’histoire, ici à Ballarat.
La ruée vers l’or a fait de Melbourne une des plus grandes villes du monde pendant longtemps et l’Australie ne serait probablement pas la démocratie qu’on connait aujourd’hui sans la révolte d’Eurêka !
Entrer dans Sovereign Hill, c’est un peu comme faire un saut dans le temps de 150 ans en arrière. La grand-rue, remplie de comédiens en habit d’époque, te plonge directement dans l’ambiance. Mais, nous n’y avons pas été tout de suite, nous avons préféré commencer par le début et suivre le fil de l’histoire.
D’abord quelques informations pratiques :
Ballarat se trouve à une grosse centaine de kilomètres de Melbourne. C’est une petite ville agréable (avec un free camp très spacieux), connue pour ses bâtiments à l’architecture victorienne très typée.
Le billet d’entrée pour le village de l’or de Sovereign Hill coute 54 $/personnes (avril 2015). C’est cher, mais cela en vaut vraiment la peine. En plus, il est valable deux jours si tu le fais valider au bureau de poste (tu auras bien besoin de ces 2 journées, si tu veux voir toutes les animations).
Il comprend aussi l’accès au musée de l’or, de l’autre côté du parking.
Nous ne respecterons pas le sens de notre visite dans ce récit. Pour que les choses aient plus de sens, je commencerai par te présenter ce qui concerne l’or (la recherche, les mines et la fonte) et ensuite ce qui parle de la vie a l’époque, comme elle est montrée à Sovereign Hill (la grand-rue, les habitations et les multiples fabriques).
Nous sommes arrivés, juste à temps, pour entendre un guide passionné, nous raconter toute l’histoire de la naissance de Ballarat… Je t’ai déjà réexpliqué une grande partie de cette histoire dans le récit de la révolte d’Eurêka, la visite de Sovereign Hill est vraiment une mise en image de cette dernière.
Chercher de l’or à Sovereign Hill : Gold Panning
Première étape de la visite, sur la gauche en entrant dans Sovereign Hill, il y a LA rivière.
Autour de cette rivière, quelques personnes avec des batées en train de faire mine de chercher de l’or.
Au départ, on n’y croyait pas, c’est juste une animation…
Mais, en fait, si ! !
Guidé par les comédiens, qui t’expliquent comment faire (ce n’est pas si compliqué), on a trouvé de petites paillettes dans la rivière !
Ca y est, le rêve est réalisé, on peut rentrer à la maison. 😀
Chercher de l’or à Sovereign Hill : Red hill mine tour
La suite du parcours, c’est pour trouver des morceaux un peu plus gros ! On commence à creuser un peu et on visite la reconstitution de la mine dans laquelle a été trouvée la plus grosse pépite de Ballarat : la « Welcome nuggets » (plus de 69 kg ! !).
Tout au long des étroits tunnels étançonnés avec quelques planches, un mineur te raconte comment creuser, consolider les tunnels, pomper l’eau qui s’infiltre, accessoirement éviter que tout ne te tombe sur la tête et pour finir chercher de l’or en même temps.
Chercher de l’or à Sovereign Hill : Le Gold Mine Tour
La mine suivante est beaucoup plus moderne. Il faut réserver, car il y a un nombre limité de places dans le train. Il faut compter 45 minutes pour la visite.
En attendant ton tour, tu peux visiter l’énorme machinerie à vapeur qui permet à la mine de fonctionner.
Ton heure arrivée, un train te descend sous terre pour découvrir un tout autre type de mine. Les couloirs sont plus larges que la première mine et on comprend clairement que le travail n’a pas la même ampleur.
La promenade fait voir les principaux outils et techniques d’extraction de l’or et se terminer sur un fil d’une quinzaine de minutes.
Chercher de l’or à Sovereign Hill : 150.000 $ Gold Pour
Cette attraction est la purification et de la fonte d’un lingot d’or. Ce dernier d’une valeur de 150.000 $ est précieusement gardé sous clé, fondu et refondu à chaque représentation. La fatigue de fin de journée ne nous a pas aidés à tout comprendre. Mais l’activité est courte, principalement visuelle et vraiment impressionnante !
Seconde partie de notre visite, le village proprement dit, au fil des époques. Bienvenue dans un autre temps !
La vie à Sovereign Hill : Le camp gouvernemental
C’est ici qu’étaient principalement gérés les permis de mineur et la police.
Ce sont des tentes canadiennes blanches, certaines pour dormir, d’autres qui servaient de bureau.
S’il faisait régner l’ordre comme ils rangeaient leur tente, ça ne devait pas être drôle tous les jours la vie à Sovereign Hill !
La vie à Sovereign Hill : Le village chinois
En continuant notre chemin, le long de la rivière, nous sommes arrivés dans le village chinois. Les tentes sont similaires, un peu moins blanches et rangées, beaucoup plus vivantes en fait.
À travers cette reconstitution, Sovereign Hill a voulu rendre hommage à l’énorme quantité d’immigrés d’origine chinoise de cette ruée vers l’or et qui ont travaillé pour l’extraire. L’intégration a été difficile et le racisme anti-chinois est encore aujourd’hui bien présent.
En même temps que le nombre d’immigrés chinois augmentait, le métal précieux devenait de plus en plus difficile à trouver. Un langage, des croyances (taoïsme, bouddhisme) et un mode de vie différents (fumer l’opium était courant), associés à un travail de plus en plus difficile et dangereux, ont fait des Chinois le bouc émissaire idéal pour incarner la peur de la concurrence et la raison de tous les problèmes.
De plus, une partie de ces derniers renvoyaient les profits de leur trouvaille en Chine, ce qui à l’aube de la naissance d’un sentiment national australien, était très mal vu.
Les richesses australiennes doivent rester en Australie !
Le sentiment anti-chinois de la population, associé à des lois racistes, a longtemps opprimé cette partie des immigrés. Sovereign Hill a décidé de rendre hommage à ceux qui ont, eux aussi, quoi qu’on en dise, participé à la construction de l’Australie.
Après les tentes, on visite les maisonnettes en bois construites un peu plus tard.
Et à la sortie de ce village, on peut visiter le temple et selon la tradition, allumer un bâton d’encens pour faire un vœu.
La vie à Sovereign Hill : Le village
Petit bon de 15 ans en avant vers la rue principale. Le saloon, la salle de théâtre, l’hôtel, la poste, la pharmacie, le tailleur, le magasin de chapeaux, de bijoux, de tente, le photographe, l’imprimerie, le boulanger, la forge, l’atelier du maréchal ferrant, tout est là.
Complètement aménagé comme à l’époque. Il y en a trop pour tous te les expliquer. Tous ces magasins sont l’endroit idéal pour quelques souvenirs.
Remarque budget : Malgré le prix d’entrée important, tout ce qui est à l’intérieur est très abordable !
Dans la rue, des comédiens se pavanent au milieu de la foule dans leurs magnifiques costumes.
Trois musiciens mettent l’ambiance en jouant un mélange de country et de musique irlandaise pendant que les policiers font mine d’agresser les passants qui leur donnent un peu d’attention.
Le moindre recoin de murs est décoré par des affiches électorales, chartes en tout genre ou publicités pour les bateaux qui organisent des trajets vers l’Europe. Soit attentif au détail, c’est ce qui rend l’endroit magique et inoubliable. 😉
Regarde aussi de temps en temps à tes pieds, tu pourrais être surpris de la taille des fourmis australiennes !
La vie à Sovereign Hill : le tir de mousquet
C’est l’activité à ne pas manquer. Une fois par jour, un représentant de l’Empire britannique accompagné de soldat monte à l’étage du saloon pour tirer une salve de mousquet.
Pense que tous les visiteurs sont au même endroit au même moment donc arrive un peu à l’avance s’il y a du monde dans le parc.
Si ce sont les mousquets qui t’intéressent, il y a également une activité intéressante sur les armes de l’époque.
La vie à Sovereign Hill : les habitations
Des maisons d’époques ont été reconstruites sur le flanc de la colline. Une, deux, trois chambres, une seule pièce principale où plusieurs et même des potagers sont aménagés pour créer l’ambiance.
C’est principalement un style anglais même si les plus anciennes bâtisses sont plutôt des cabanes.
La promenade vaut vraiment la peine, car une grande partie de ces maisons sont d’époques. Elles ont été démontées et replacées au village de Sovereign Hill !
Surtout, ne le dis pas aux policiers, mais nous avons volé quelques feuilles de mélisse et de menthe dans un potager pour nous faire une infusion en rentrant. 😀
La vie à Sovereign Hill : l’école
Petit détour sur les bancs de l’école de la petite maison dans la prairie. Pourquoi ne pas y écrire ta carte postale à la plume et à l’encre de Chine ?
(Tu pourras ensuite retourner dans la grand-rue pour la poster… Le cachet postal de Sovereign Hill est unique en Australie !)
La vie à Sovereign Hill : les divertissements
Dans le haut de la ville, une salle qui abrite de vieux jeux de société en bois et un bowling, permet de découvrir les occupations de l’époque.
Elle se situe à côté de l’ancienne caserne de pompier et de l’église protestante d’époque (elle a été construite dans les années 1870 et déplacée ensuite à Sovereign Hill).
La vie à Sovereign Hill : la fabrique de roues
C’est une attraction immanquable à Sovereign Hill. Cette fabrique est complètement actionnée par l’énergie de la vapeur, à l’origine raccordée au circuit de vapeur de la mine.
On n’imagine pas qu’une roue en bois puisse être si facile à fabriquer. À partir d’une simple buche, les machines vont sculpter le moyeu de la roue et le percer. L’artisan n’a qu’à presser quelques leviers pour que tout se fasse presque automatiquement.
Ensuite, de l’autre côté de l’atelier, même genre d’action pour préparer les rayons.
Le tout est assemblé dans le fond de l’atelier et il ne reste plus qu’a emboiter la jante et la cercler.
En 30 minutes, il a fabriqué une grande partie de la roue devant nous…
Autant pour le travail, que pour le bâtiment et toutes ces machines qui tirent leur énergie du plafond, c’est vraiment un must-to-do.
La vie à Sovereign Hill : la fabrique de plat en étain
On redescend en passant voir la fabrication des assiettes et autres soucoupes en étain.
L’homme découpe d’abord des ronds de différente taille pour ensuite modeler leur hauteur à sa guise sur ses différentes machines.
La complexité de l’ensemble de roues, de courroies et de tiges métalliques qui descendent du plafond pour actionner chacun des différents outils vaut le coup d’œil.
La vie à Sovereign Hill : le fabricant de bonbons
Petit détour chez le marchand de bonbons. Il réalise en face des curieux, les bonbons comme à l’époque qu’il vend ensuite. Sa recette : sucre, eau, colorant, acidifiant et arômes. Il fait chauffer le tout pour faire une grosse boule de pâte ensuite, il la passe entre deux plaques qui lui servent de moule pour en faire de jolies petites boules.
On ne sait pas vraiment ce qu’il y a dedans, mais on n’a pas regretté la boite qu’on a achetée et mangée sur le trajet du retour. 🙂
Info pratique :
Toutes les animations se passent à des heures fixes et il n’est pas possible de toute les faire en une journée. Soit tu décides de prendre ton temps et tu reviens gratuitement le lendemain, soit tu choisis les meilleurs… J’espère que je t’aurais un peu aidé. 😉
Nous avons fini le week-end dans la (nouvelle) ville de Ballarat. Les rues sont vraiment énormes, très décorées et les bâtiments de style victorien très bien conservé. Ce n’est pas vraiment énorme, ça reste une petite ville australienne, mais si tu peux quand même occuper une heure à faire le tour…
Petit bonus, pendant qu’on prenait une bière, après le coucher du jour, on a assisté à une partie de Jenga qui repoussait les limites ! !
En résumé, nous avons beaucoup apprécié ces deux journées au Far West de Sovereign Hill. Malgré le prix, ça vaut largement la peine. Les comédiens sont passionnés par ce qu’ils font, prennent leur temps pour expliquer et partager cette vie du XIXe siècle à la recherche de l’or.
En quittant Ballarat, je ne regrettais qu’une chose, ne pas avoir eu plus de temps pour chercher l’or dans la rivière. 🙂
As-tu visité Ballarat ? Tu savais qu’on y trouve encore de l’or ? En 2013, un amateur a trouvé une pépite de plus de 5 kg dans les alentours de la ville. Tout est encore possible ! !
Si tu aimes nos conseils et nos histoires, et que tu veux être sûr de ne pas les rater, abonne-toi à la newsletter, like notre page Facebook ou suis-nous sur Google+.
Et si en plus, tu veux nous aider à faire évoluer le blog et nous motiver, commente l’article !