Cathédrale San Gervasio, Valladolid
Mon premier coup de coeur du Mexique est survenu à Coba. Sauf que... Sauf que Coba, c'est une escale, un arrêt rapide de quelques heures entre quelque part et quelque part. C'est la visite d'un site archéologique sans qu'on profite vraiment de la ville elle-même.
Donc en vérité, la vraie vérité, la première ville qui m'a chaviré, c'était Valladolid. Pour plusieurs, ce joli petit coin du Yucatan constitue une excellente base pour voir les ruines d'Ek Balam et de Chichen Iza. Tout dépend de la suite des choses. Si l'intention est de retourner vers Cancun, Tulum ou Playa del Carmen, alors Valladolid est un bon choix pour visiter cette merveille du monde moderne. Si toutefois vous prévoyez poursuivre votre chemin vers l'ouest, mieux vaut vous arrêter à Valladolid, puis à Chichen Iza en passant.
Déjà, mon auberge située dans le parque de la Candelaria m'a charmé. Le petit parc, très calme, n'est en fait qu'un square, une place publique qui donne entre autres accès à la bibliothèque. Il y a quelques arbres, des bancs, et il est bordé par une vieille église. Typique de l'image que je me faisais du Mexique.
Valladolid
Arrivé en matinée, je suis parti explorer pour trouver quelque chose à manger. Les rues sont organisées de façon bien cartésiennes. Les chiffres pairs dénotent des rues nord-sud, les chiffres impairs nomment les rues est-ouest. Comme du papier quadrillé.J'ai opté pour le bazar, au coin des rues 39 et 40, juste devant le parque Francisco Canton. Ce parc-là, il ressemble à tous les grands parcs mexicains que j'ai vus. Grand mais pas tant que ça, avec plusieurs arbres, des coins ombragés, de l'animation à profusion, et la cathédrale qui se tient bien fière en façade.
Le bazar, Valladolid
Le bazar, Valladolid
Le bazar, c'est LA place pour manger à faible coût. D'un côté de la grande salle jonchée de tables, des cantines où les commerçants reniflent le touriste et tente de l'attirer en faisant de grands signes. De l'autre, de petites boutiques, surtout des bijouteries.Pour être honnête, tous les petits restaurants se ressemblaient. Mon réflexe : choisir celui où les Mexicains attendaient en file. Le menu débordait d'options à 8 pesos, pour un tacos, ou à 30 ou 40 pesos pour un repas complet.
Je me suis laissé tenter par le mole au poulet et j'ai commandé une énorme limonade. Oui, oui, en paranoïaque, je me suis assuré qu'on n'utiliserait l'eau du robinet ni pour faire la limonade ni pour confectionner les glaçons. Le boisson est arrivée dans une énorme coupe et oui, elle était succulente.
Parque Francisco Canton
J'ai flâné un peu autour du parc, étant bien déçu de ne pas pouvoir profiter de l'ombre de la cathédrale, et j'ai magasiné les cartes postales, juste parce que j'avais envie de m'attarder dans le coin. Un jeune garçon qui se promenait avec sa mère s'est empressé de me demander comment je m'appelais. Avec mon espagnol rudimentaire, je lui ai expliqué que je ne maîtrisais pas sa langue. La gueule qu'il a faite. On aurait dit qu'il lui fallait assimiler que quelqu'un, quelque part, ne parlait pas sa langue. Trois, quatre secondes et hop, il a souri, m'a balancé deux ou trois phrases simples avant de me dire au revoir. Mignon!À force de flâner à la chaleur, j'ai décidé d'explorer mes premiers cenotes, ces bassins souterrains où il est possible de se baigner. Sur les cartes postales, on voit souvent celui de Dznitup, aussi appelé Xkeken. Celui-là, on le trouve à environ sept kilomètres du centre de Valladolid. On peut louer un vélo, parcourir une partie de la ville et suivre la piste cyclable qui conduit directement au cenote. À noter, dans le même secteur, vous trouverez les cenotes de Samula et de Xkeken. Chacun coûtera 65 pesos. En combo, vous obtiendrez les deux pour 90 pesos.
En chemin, j'a croisé un cenote dont le nom commençait par S. J'ai cru que c'était Samula... Je m'y arrêterais en revenant, que je me suis dit.
Mine de rien, sept kilomètres sous le soleil intense du Mexique, j'ai trouvé ça long.
Avant d'entrer dans les cenotes, on tient absolument à nous prendre en photo devant un fond vert. Il faut croire qu'ils vendent des photos souvenirs s'ils s'obstinent à nous photographier. Je n'ai pas eu le coeur de m'obstiner.
J'ai suivi les indications vers Xkeken. Il faut traverser les stands d'une panoplie de vendeurs itinérants avant de trouver l'entrée qui mène littéralement sous terre. Le cenote n'est éclairé que par un trou au plafond de la grotte et quelques luminaires sur les murs. Des stalactites énormes sont figés un peu partout et de petites chauve-souris volent ici et là à l'occasion.
Cenote Xkeken
Le site était vraiment calme, avec seulement quelques touristes. Il n'y a pas d'endroits sécuritaires pour laisser nos affaires. Il faut les abandonner sur le bord et les avoir à l'oeil. Personnellement, je n'ai jamais été inquiété.À un certain moment, j'étais pratiquement seul dans le cenote. Reposant. Mais pas idéal si on fait mine de se noyer.
Je suis ressorti, ai récupéré mon vélo et suis retourné vers le cenote que j'avais croisé en chemin. Faisait chaud. Tout ça pour réaliser que Samula se trouve sur le même site que Xkeken. Seulement, il faut emprunter une autre entrée. Ils ont bien ri, les gars à qui je n'avais pas acheté de photo, quand ils m'ont vu revenir. D'après moi, je ne suis pas le seul naïf qui ne comprend pas tout du premier coup.
Samula est aussi un cenote souterrain où l'eau est relativement froide. Il est un peu plus grand que celui de Xkeken. Pour le principe, on peut bien faire les deux, mais la différence n'est pas particulièrement frappante. Il y avait plus de place pour se promener autour de Xkeken, mais je n'arrive pas à identifier clairement lequel des deux j'ai préféré.
Cenote Samula
En soirée, je suis retourné manger au bazar, j'ai admirer la cathédrale illuminée, et à mon retour à l'auberge, dans le parque Candelaria, des jeunes pratiquaient une danse traditionnelle avec des bouteilles sur la tête. Je me suis assis pour les regarder et pour conclure une journée parfaite.