Chichen Iza, merveille moderne, et le cenote Ik-Kil

Publié le 25 mars 2016 par Bourlingueur @jonathancusteau

El Castillo, Chichen Iza

J'entendais parler de Chichen Iza depuis plus d'une décennie. Depuis qu'une amie était tombée amoureuse du Mexique au début des années 2000, j'ai entendu le nom de Chichen Iza des centaines de fois. Des centaines de fois de sa part, mais aussi de la part d'à peu près tout le monde. Et il y avait consensus : il fallait absolument visiter la célèbre pyramide maya.
À mon auberge de Valladolid, à force de discuter avec d'autres voyageurs, j'ai réalisé que Chichen Iza avait été consacrée une des sept merveilles du monde moderne. À consulter la liste de ces monuments incontournables, j'ai pris conscience que la pyramide mexicaine, que je pourrais toiser quelques heures plus tard, était la dernière merveille que je n'avais pas vue.
Beaucoup de backpackers partiront de Valladolid tôt en matinée pour voir Chichen Iza et revenir en soirée... ou pour poursuivre vers Merida, plus à l'ouest. Le premier bus part vers 8 h du matin. Il est le seul qui permette d'arriver sur le site archéologique avant les groupes organisés et de vraiment déambuler librement pendant plusieurs minutes. À partir de 10 h, le site est bondé. Ironiquement, tout le monde tente donc de s'y rendre plus tôt.
C'était le plan pour moi jusqu'à ce que je me fasse un nouvel ami qui me proposait de partager la voiture qu'il avait louée. Il avait l'intention de rouler jusqu'à Chichen Iza pour commencer et de dormir à Merida en soirée. J'aurais plus de flexibilité en optant pour la voiture.

Vautours


Ainsi sommes-nous partis à l'aventure, nous arrêtant en chemin pour observer les vautours qui se chamaillaient pour la carcasse d'un chien. Nous avons aussi pu voir une manifestation pour l'importance de l'éducation.
Et oui, nous avons pu accéder au site archéologique avant les foules. Suffisamment tôt pour faire quelques photos sans une horde de touristes entre nous et la fameuse pyramide.
Nous avons pu tester l'acoustique impressionnante en tapant dans nos mains face aux portes du Castillo. Le son est répercuté immédiatement sur une bonne distance, en écho. Fou ce que les mayas savaient faire.

Chichen Iza


Le site est somme toute immense. Il n'est pas possible de monter dans le Castillo, pas plus qu'on ne peut s'aventurer entre les colonnes près du temple des guerriers. Mais on peut négocier sans arrêt avec les nombreux marchands, qui nous vendrons des babioles à un prix dérisoire. Il faut comprendre que la compétition est féroce. Mieux vaut tenir son bout.

Chichen Iza


Chichen Iza

On peut flâner dans les secteurs plus boisés ou s'arrêter sur le terrain de jeu de pelote. Plusieurs guides offrent leurs services à l'entrée pour ceux qui veulent tout savoir de ce site mythique. Un peu partout, on aperçoit les iguanes qui se dorent au soleil.
Bien sûr que Chichen Iza est incontournable, ne serait-ce que parce qu'il s'agit d'un lieu historique reconnu à travers le monde. On met au moins trois heures à bien visiter. Apporter de l'eau constitue une excellente idée, puisque le soleil plombe rapidement. Le site est bien organisé, propre, à l'allure moderne. Dix siècles plus tard, on se doute que la structure que nous voyons n'a pas pu survivre aussi bien à l'usure du temps sans l'intervention humaine.
Uxmal et Coba m'ont davantage impressionné, peut-être parce que j'avais moins d'attentes, mais je recommande Chichen Iza malgré tout.
En sortant, si vous vous êtes déplacé en voiture, on vous remettra peut-être un coupon rabais pour le cenote Ik-Kil, situé juste à côté. Ne faites pas comme nous, qui sommes partis dans la mauvaise direction et qui avons oublié de tendre le coupon au moment de payer, une fois le cenote trouvé.
Le cenote Ik-Kil, parce qu'il est collé sur Chichen Iza, est très achalandé. Magnifique, mais achalandé. On y trouve des vestiaires, pour se changer, et on nous louera des casiers et des serviettes au besoin. Il faut absolument prendre une douche avant de descendre vers le trou d'eau, principalement pour enlever les traces de crème solaire, et un surveillant s'assurera que vous respecterez les règles.

Cenote Ik-Kil

Dans le cenote, un escalier permet de grimper pour plonger. Sinon, quantité de baigneurs se tiendront en groupe près des échelles pour entrer ou sortir de l'eau, si bien que les sauveteurs doivent souvent leur rappeler de s'éloigner. 
Si vous ne savez pas bien nager, sachez que l'eau du cenote est très profonde. Il faut savoir se maintenir à flot par soi-même. Les cenotes de Valladolid sont plus intimes et probablement plus intéressants. Ils sont aussi moins chers.
En fin de journée, nous avons conduit jusqu'à Merida, une ville énorme découpée en quadrilatères et qui ne comporte que des sens uniques. Jusque-là, tout se passe assez bien. Mais près du centre de la ville, certaines rues sont fermées en soirée, ce qui complique la circulation.
Il faut aussi noter que des barrages policiers sont dressés sur l'autoroute partout autour de Merida. Quand on voit un étranger au volant, la consigne de s'arrêter est presque automatique. On risque de toute fouiller et de demander des pièces d'identité.
Parce que nous étions un Français, un Allemand, un Canadien et une Mexicaine, les autorités ont posé beaucoup de questions, ont craint que notre amie mexicaine soit exploitée, mais ont pu être rassurés après une discussion avec elle. Ils nous ont laisser filer.
Nous étions loin de nous douter que le manège se répéterait les jours suivants.