Première leçon de ski dans les Alpes

Publié le 12 avril 2016 par Bourlingueur @jonathancusteau

Peisey-Vallandry


« Tu vas faire du ski dans les Alpes? Mais tu ne skies même pas! » ont-ils tous pleuré de jalousie. TOUS! Et quand je dis tous, je parle de ceux à qui j'avais annoncé que je partais pour Peisey-Vallandry, dans les région d'Auvergne-Rhône-Alpes, presque à la frontière avec la Suisse et l'Italie, en France.
Parce que dans la vie, t'as le droit de faire des choses que tu ne fais pas souvent, tu peux très bien décider de te remettre au ski, 15 ans plus tard, en allant dans les Alpes. Pourquoi pas? Et c'est exactement ce que j'ai fait.
Je suis logé au Club Med Peisey-Vallandry, où les leçons de ski sont incluses dans les forfaits. Et elles ne sont pas dispensées par n'importe qui. Les instructeurs, très expérimentés, proviennent de l'École du ski français.
Ce qu'il y a de bien, c'est qu'on peut obtenir tout l'équipement sur place. D'abord les bottes. Sais pas ta pointure? Vont t'arranger ça. Avec de la patience même. Et ils te prêteront une paire de skis adaptés à ton niveau, des bâtons et un casque. On t'organise de A à Z. L'équipement n'est même pas moche, en plus, puisque le Club Med a une entente avec Rossignol et tout le matériel est changé environ aux trois ans. On est loin deux deux planches droite que j'avais sous les pieds quand j'ai appris à skier la première fois.
Tout aussi pratiques, de grands casiers de bois remplissent deux grandes salles et ils servent à ranger tout l'équipement qu'on vient d'emprunter. Dans un monde idéal, tu prends le casier qui correspond à ta chambre. Tu choisis un code de sécurité, et voilà. À noter que les instructions données dans les casiers pour les verrouiller sont inexactes. On a « taponné » un peu pour réaliser qu'il fallait se fier à notre instinct.
Les leçons de ski elles-mêmes sont adaptées selon les niveaux. Oui, ils sont nombreux à se lancer dans les dénivellations des Alpes sans avoir trop d'expérience. Ça se fait.
On regroupera les adultes, alors que les enfants auront des cours séparément. Sur un grand panneau, près de la réception, on précise comment les niveaux sont divisés. 0 = débutant. 1 = capable de faire du chasse-neige. 2 = presque capable de faire des virages avec les skis en parallèle...
Normalement, les gens s'inscrivent pour une semaine. Nous, nous y sommes pour deux jours de leçons seulement. Les cours commencent le lundi et finissent le vendredi. Dans un premier temps, on nous fait monter sur une piste pour évaluer notre niveau.
Pour vrai de vrai, après 15 ans, il me fallait retrouver la technique du chasse-neige sans blesser les gens qui m'entouraient. Chose faite! Assez fier le monsieur.

Peisey-Vallandry

L'évaluation s'est faite sur une piste somme toute glacée, ce qui n'avait rien pour aider la confiance. Les moniteurs, qui ont l'oeil, je le promets, saisissent assez rapidement si vous leur avez menti en choisissant votre groupe. Gare aux filous : ils peuvent être rétrogradés.
Ceux qui sont bel et bien dans le bon groupe seront redivisés selon la qualité de votre technique pour faire des classes plus petites.
Après quelques explications, on se lance.
On m'a mentionné qu'il faut compter à peu près une semaine pour passer du niveau zéro au niveau 1, et autant pour passer du un au deux. Là, normalement, on stagnera un peu plus longtemps, et certains ne passeront jamais en niveau trois.
Sincèrement, les cours sont excellents pour la confiance. L'instructeur prend le temps de relever les petits défauts et propose des solutions pour les corriger. Sur quelle jambe faut-il mettre le poids dans les virages? Comment doit-on se positionner pour faire de la descente en ligne droite? On s'en fout un peu si les exercices semblent anodins. Aussitôt qu'on les met en pratique, on sent une différence.
Bien sûr, le gros avantage de skier dans les Alpes, ce sont les montagnes aux alentours, qui constituent un paysage très impressionnant. Encore plus, ce sont plus de 400 kilomètres de domaine skiable dans le domaine Paradiski, qui compte Peisey-Vallandry, Les Arcs et La Plagne. Il s'agit du deuxième domaine skiable le plus étendu en France. On peut donc passer d'une piste à l'autre pour chaque descente sans reprendre le même remonte-pente, et arriver dans un secteur différent de la montagne. Pas le temps de se fatiguer des paysages qui défilent sous nos yeux... si seulement on respecte la consigne de les décoller de la pointe de nos skis.

Peisey-Vallandry

Par exemple, nous sommes partis de Peisey et au fil des descentes, nous avons atteint le secteur ARC 1800 pour grimper jusqu'au col de la Chal, à 2600 mètres d'altitude. Nous avons emprunté une piste qui descendait directement au Club Med, pour environ 30-40 minutes de descente sans arrêt.

Col de la Chal

Les leçons de la première journée? L'importance des étirements.  L'importance de considérer qu'en ski de printemps, à 10 degrés sur la montagne, on n'a pas besoin de s'habiller comme à -40 au Québec. L'importance d'arrêter de mettre tout son poids vers l'arrière. On va finir par y arriver... si les muscles tiennent le coup.
J'ai été invité en France par ATOUT France et Tourisme Auvergne-Rhône-Alpes.