Roman publié en 2014.
Anne Révah, Quitter Venise. Mercure de France, 2014. 130 p.
Le personnage principal, violoniste, quitte Paris pour un poste à Venise de professeur de violon auprès d’Aristeo, fils d’une riche famille. Il emménage dans le beau et vaste palais familial, à deux pas des Zattere. Il passe son temps libre à déambuler dans les rues de Venise, à arpenter chaque quartier, à observer ce qu’il l’entoure. Ces flâneries sont aussi l’occasion de réfléchir sur son histoire familiale pesante. Un jour, lors d’un repas dans un restaurant de la Giudecca, il aperçoit Marianne, une jeune femme belle et élégante, en compagnie d’un homme plus âgé et aveugle, qu’il suppose être ou avoir été son amant. Il va alors être intrigué par ce couple qu’il va suivre, secrètement, dans les ruelles de Venise et épier leurs conversations.
Un roman se déroulant à Venise suscite toujours mon attention et marque forcément quelques points. Mais la lecture de Quitter Venise fut une grosse déception. J’ai trouvé l’écriture fade et ennuyeuse. L’histoire familiale, pourtant très lourde, m’a laissé de marbre. Malgré des thèmes forts, comme la transmission, la mémoire, la vieillesse, l’amour ou encore la beauté, l’auteure ne fait que les survoler sans leur donner de réelle consistance. Même les descriptions de la Sérenissime et des déambulations du personnage dans ses ruelles sont décevantes, elles n’ont pas réussi à me donner l’illusion de me croire à Venise. La dernière phrase du roman est une véritable surprise et renverse toute la lecture. Mais je me suis interrogée sur l’intérêt de cette révélation finale. Où l’auteure voulait-elle en venir ? D’autant plus que pour préserver le mystère, elle a dû employer des contraintes stylistiques qui sont sans doute en grande partie à l’origine du manque de fluidité de la narration.
Je participe au Challenge vénitien.