Voting anniversary


A cause des aventures trépidantes de L’Ado (il est bien rentré), j’ai loupé hier une date importante: le 12 avril 1927 le parlement britannique a finalement donné le droit de vote à toutes les anglaises, après l’avoir accordé avec des restrictions à certaines en 1918. J’ai déjà parlé des suffragettes ces grandes sportives, mais la date vaut quand même la peine d’être rappelée. Et puis, ça faisait longtemps que je n’avais pas massacré l’histoire. 

 Voting anniversary 
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Deja, c’est très gentil  aux parlementaires anglais de s’être décidés bien avant leurs petits copains français, mais bon, ce n’était pas si révolutionnaire que ça.  Les néozélandaises votaient depuis 1893 et les australiennes depuis 1902… Étant donné que tout ce petit monde avait quand même le même chef d’état, qui plus est une femme (Victoria donc) c’était la moindre de chose que les anglaises puissent voter aussi! Enfin bon, je ne reviens pas sur le mouvement un chouïa violent des suffragettes (il fallait bien ça pour faire bouger les choses),  leurs manifestations, leurs grèves de la faim ou leur suicide équestre. Tout ça avant la première guerre mondiale, et il faut bien le dire, sans aucun succès. Elles ont bien fait parler de la cause des femmes, mais les députés devaient être particulèrement durs d’oreille, puisque la situation  ne bougeait pas d’un iota. Et puis voilà que tout à coup, en 1914 paf, on decide de faire une pause de 4 ans dans le débat du droit de vote des femmes, pour permettre à des jeunes gens qui n’avaient rien demandé à  personne de participer à une grande bourcherie planétaire infâme. On savait s’amuser, tiens. 

Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et après 20 millions de morts, dont quelques soldats locaux (apparement 11,5% de la population masculine de Grande Bretagne) on met donc fin aux réjouissances en 1918. Du coup, ces pauvres députés britanniques s’étiolent…une tuerie immonde guerre mondiale, au moins ça alimentait les débats au parlement! Comme ils s’ennuient, ils décident d’organiser des élections, c’est toujours ça de pris. Manque de chance, ils se rendent compte qu’il n’y a pour ainsi dire plus aucun électeur en état de marche, c’est ballot. La loi électorale était sexiste mais aussi particulièrement stupide assez spéciale, en 1918 seuls 58% des  hommes peuvent voter. Pour cela, il fallait avoir résidé dans le pays les 12 mois précédents l’élection. C’est dommage pour tous ces pauvres types valeureux soldats qu’on a gentiment envoyé en colonie de vacances sur le continent, dans les tranchées. Franchement, ça sert à quoi de se décarcasser à faire une jolie compagne électorale, avec des meetings, des tracts et des petits fanions colorés et tout pimpants, si il n’y a personne pour aller voter!   

Bref, par soucis d’élargir leur public, les députés décident en 1918 de lever les restrictions pour les hommes: tous les anglais de plus de 21 ans peuvent voter. Et même de plus de 19 ans pour les soldats, pas de chance pour ceux qui ont juste 18 ans, alors qu’ils avaient pourtant  le droit d’aller se faire étriper… Dans la foulée, on accorde aussi le droit de vote (et d’être élue) aux femmes de plus de trente ayant une propriété quelconque (ça peut être une chambre de bonne). Ça concerne à peu près 40% des anglaises. C’est un début. D’un coup d’un seul, le corps électoral passe de 8 à 21 millions. Maintenant, vous allez me dire, pourquoi les femmes doivent attendre d’avoir trente ans pour voter? Et pourquoi cette histoire de propriété ? On est bien d’accord,  c’est ridicule. Donc, 12 avril 1927 grâce à l’Equal Franchise Act toutes les femmes britanniques de plus de 21  ans peuvent enfin voter et se faire élire, comme leurs petits copains hommes. 

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Source Christabel Pankhurst votant en 1918…je n’ai pas choisi la photo au hasard, c’est une des leaders des suffragettes. 

La première députée a été élue au parlement britannique dès 1918, mais elle n’y a pas mis les pieds.  Constance Markievic  comme son nom ne l’indique pas forcément,  est membre du Sinn Féin irlandais.  Comme ses petits camarades, elle refuse de siéger pour reclamer l’indépendance de son pays. La viscountess Nancy Astor est la première élue à effectivement occuper son poste à Westminster en 1919.  C’est bien simple, elle prend carrément le siège de son mari, fervent supporter du vote des femmes. Pas de soucis, lui est envoyé à la chambre des lords et il en profite pour faire campagne pour que les femmes puissent y siéger aussi. C’est gentil de sa part. Lady Astor sera réélue jusqu’à son retrait de la vie politique, en 1945. Aujourd’hui il y a 191 députées à Westminster pour 650 sièges et 201 femmes  à la house of lords pour 813 places.

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Source lady Astor en campagne.