Chloride : La presque ville-fantôme

Icônes de l’Ouest Américain, symboles d’une époque révolue, les villes fantômes font partie de l’imaginaire collectif. Anciennes villes minières, morceaux de passé laissés à l’abandon, ces endroits font partie intégrante de chaque road-trip dans les états de l’Ouest. Il y a des villes fantômes très célèbres comme Bodie en Californie, d’autres transformées en musées vivants comme Tombstone dont nous avons déjà parlé sur le site, mais Chloride reste assez méconnue. Derrière ce nom étrange se cache une petite ville quasi abandonnée, presque fantôme, lambeau du passé qui s’accroche toujours à son morceau de colline. C’est sur la route de Las Vegas que nous nous sommes arrêtés par curiosité, au bout de la route. Suivez-nous on fait une petite ballade dans un coin bien reculé d’Arizona !

Chloride : La presque ville-fantôme

C’EST PAR OU ?

Au nord-ouest de l’Arizona depuis la ville de Kingman sur la Route 66, prenez la US 93 direction nord vers Las Vegas, Chloride se trouve une vingtaine de miles plus loin sur la droite. Pas besoin de long détour pour découvrir cette curiosité d’Arizona, si vous faites la longue et monotone route qui vous mène à Las Vegas, c’est un arrêt pour couper la route, si vous descendez la Route 66 vers la Californie, c’est un détour original, ça dépend de vos intérêts ! Pour nous ce sera un arrêt en direction de la cité du vice, je ne me rappelle même plus lorsque j’ai entendu parler pour la première de ce trou perdu. Je pense qu’au détour d’une lecture sur l’Arizona, j’ai lu que Chloride possédait le plus vieux bureau de poste en activité des USA, et puis on se dit : et pourquoi pas un arrêt ?! Après quelques kilomètres de vide au milieu de cette longue route désertique, c’est enfin la sortie vers Chloride … ou vers le néant plutôt. Une petite langue d’asphalte se déroule devant nous, droit vers les collines, vers l’inconnu. Des cactus jalonnent les bords de la route, les collines sont brûlées par le soleil, pas de circulation … une légère ambiance « La Colline à des yeux », rien d’engageant !


Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme

POUR LA PETITE HISTOIRE

Qu’est ce qui a poussé des hommes à construire une ville dans cet endroit inhospitalier ? Comme souvent dans l’ouest américain : la prospection minière ! Dès les années 1840, les prospecteurs trouveront les traces d’or, de zinc ou encore de Turquoise. On compte près de 75 mines autour de Chloride ! Un camp minier s’installe, et la ville est fondée en 1863, à la fin du siècle on compte même jusqu’à 5 000 habitants, et la ligne de train rejoint même la petite cité minière. Après la guerre, la ville devient quasiment fantôme, abandonnée. Une brève notoriété ralluma l’intérêt pour la ville dans les années 1960 lorsque Roy Purcell, artiste hippie, laissera dans les rochers entourant la ville la trace de ses « Chloride Murals ». Avec aujourd’hui autour de 300 résidents, Chloride survit grâce au tourisme, son image de village fantôme, des événements annuels autour de la culture cowboy et quelques boutiques tenues par des artistes réfugiés dans cette contrée reculée.


Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme

ANCIEN CAMP MINIER & REPÈRE HIPPIE

Une fois passée la grille d’entrée entourée de cactus, à l’ombre d’un vieux panneau en bois annonçant l’entrée de la ville, une petite rue principale nous accueille. Bon … on pourrait presque entendre les corbeaux croasser : il n’y a pas âme qui vive ! Nous ne croiserons pas un seul habitant, pas une voiture … une ambiance assez particulière. Tout de suite on remarque l’ancienne gare qui aura fonctionné jusqu’au milieu des années 1930, sa fermeture accélérera la chute de la ville. De vieux rails rouillés, des bicoques de bois qui tiennent encore par miracle, d’anciennes pompes à essence prises dans des toiles d’araignées, ce n’est pas un décor de film … c’est Chloride !


Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme

En continuant dans la rue on croise ça et là quelques habitations, certainement habitées, on aperçoit des antennes, des voitures dans les allées … mais l’allure générale de l’endroit laisse croire qu’il n’y a pas âme qui vive. Enfin la poste montre le bout de son nez, ce bureau est le plus ancien en activité de l’état d’Arizona et un des plus vieux du pays, certains touristes se rendent à Chloride rien que pour y envoyer leurs cartes postales, l’édifice justifie presque à lui seul la survie de la ville.


Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme

On arrive très vite à la sortie du village, une route aux airs de piste de sable s’enfonce dans les collines, vers les mines et les murales peintes (que nous n’irons pas voir, la route nous appelle). Cette partie de la ville parait alors encore plus délabrée que le reste, si c’est possible. Un vieux café-restaurant, le seul de la ville, même un petit motel sont visibles, derrières certaines palissades de bois se cachent donc des commerces, peu engageants.


Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme

La balade en voiture autour du village est tout de même particulière, c’est toute une expérience que passer au travers de cet endroit reclus. Chaque devanture de maison est une petite concentration de n’importe quoi, des objets en tous genres qui rajoutent au folklore local. Un stationnement pour caravanes et roulottes est également visible à l’entrée du village si l’envie vous prend d’y rester pour la nuit 😉


Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme

De retour à l’entrée de la ville entourée de cactus, on retrouve la grille de barbelés qui accueille toute personne de rendant à Chloride. Il y a eu visiblement une tentative de transformation « artistique » de cette ligne de barbelé : on y trouve accrochés des morceaux de cactus mort, des boites de fer rongées par la rouilles, des morceaux de verre colorés et autres débris. Une image qui n’invite peut être pas à aller au delà de la grille, ça rajoute un peu plus de « cachet » à cette ambiance de film d’horreur.


Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme

Chloride fut un arrêt rapide sur la longue route de Las Vegas, un de ces endroits quasi abandonnés qui pullulent dans l’ouest américain. Un peu moins popularisée que des villes comme Bodie, l’endroit vaut un petit arrêt, pour la curiosité, c’est une ville quasiment fantôme, ou s’accrochent encore quelques habitants et artistes. Faites un détour si vous êtes en road-trip, Chloride est un arrêt original dans une région qui ne manque pas de petites villes ancrées dans un passé révolu.

Connaissez-vous Chloride ? Avez-vous déjà visité une ville fantôme ?




COTÉ PRATIQUE

  • Un disque à emporter : CANNED HEAT (The Best Of – Let’s Work Together) – Rouler en Arizona au son de « On the Road Again »
  • Un film à ne pas manquer : POUR UNE POIGNÉE DE DOLLARS (Sergio Leone – 1964) – Replonger dans un Western mythique
  • Nous y avons dormi 2 nuits : Bell Rock Inn – Magnifique établissement de Sedona, au pied des rochers rouges
  • Un restaurant à essayer : Shep’s Miners Inn – Le temps d’avaler une bière au coeur du désert
  • Un autre article à lire : « Tombstone : Partir à la conquête de l’Ouest » – La ville mythique des cowboys du sud de l’Arizona 😉
  • Étape précédente de ce voyage : « Sedona : Émerveillement au pays des Red Rocks » 
  • Étape suivante de ce voyage : Route pour le Nevada et la célèbre Las Vegas via le barrage Hoover

Chloride : La presque ville-fantôme Chloride : La presque ville-fantôme