My Own ABC #15


D comme…

Dedham: c’est tout à fait officiellement un des plus beaux villages d’Angleterre, qui présente la particularité de faire partie du borough council, la communauté de communes de Colchester, tout en étant à cheval sur le comté d’à côté. C’est sportif. Dedham est absolument charmant. Il y a trois rues, des petits cottages adorables, des maisons à colombage, une église remarquable, une promenade champêtre le long de la rivière Stour, des coffee shops, des antiquaires et des troupeaux de touristes. Il faut dire aussi que Dedham et ses environs bénéficient d’une campagne marketing pétaradante depuis 1776 puisque c’est là qu’est né et a vécu Constable. Il a donc peint le coin en long, en large et en travers. Honnêtement, ça n’a pas beaucoup changé depuis…

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Dougal
: j’ai déjà parlé plusieurs  fois de la série Father Ted. Ça a beau être une production anglaise, ça se passe en Irlande, dans une île paumée, et ça raconte la vie de trois prêtres ignobles. Le héros Ted est envoyé là à cause d’une sordide histoire de détournements de fond. Le plus âgé, Father Jack est un débris alcoolique et le plus jeune, Father Dougal donc, est l’idiot absolu. C’est à pleurer de rire. J’adore Dougal. Il a du mal à faire la différence entre une petite vache en plastique et celles qu’il voit au loin après tout, elles ont la même taille. Il  réussit malgré lui à convaincre un évêque de quitter l’église. Il essaie de se  reconvertir en laitier et finit dans une parodie de Speed. C’est l’imbécile heureux, l’ahuri parfait, l’idiot du presbytère.  Quand il se retrouve malencontreusement à veiller un mort et qu’on lui demande de prier, il en profite pour saluer sa famille au paradis, Hello mummy…on lui réclame une homélie en latin, ça donne: in nomine Roberto Baggio. Et encore, cette fois, il ne met pas le feu au corbillard…

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« -J’ai entendu parlé de ces sectes, tout le monde habillés en noir et disant que le seigneur va venir nous juger.

-non…non Dougal, ça c’est nous. »

Dodécaphonique
: c’est musical. Enfin d’après Marichéri. Soyons clairs, je n’y connais strictement rien en musique dodécaphonique (ou n’importe quelle autre forme musicale d’ailleurs, c’est à peine si je fais la différence entre la bourrée  et le heavy métal). Si ça vous intéresse, je suis sûre qu’il doit y avoir un entrée Wikipedia, pas la peine que je la recopie. Mais il se trouve que Marichéri est fan. La première fois que je suis allée chez lui (enfin chez ses parents…hum…bon, on va se la jouer à la Dougal avec un grand sourire, Hello belle-maman!), il était tout fier de me faire écouter ce que j’ai pris pour un enregistrement d’éboulement de casseroles remplies de billes en fer. Rouillées. Et bien pas du tout, c’était de l’art. Sur le moment, ça m’a inquiété un chouïa pour la suite …depuis, Marichéri a investi dans un casque et on a fait faire une isolation sonore spéciale dans le bureau. On en est très content tout les deux. 

Duchy: c’est la marque des produits extrêmement comestibles vendus par l’exploitation agricole de Charlie qui se prétend fermier et pas seulement prince. Le nom vient évidement de Duchy of Cornwall, ce n’est pas du tout une allusion à une sorte de cigarette rigolote et jamaïcaine (la blague est de Marichéri). On peut très bien avoir des doutes sur l’utilité des Royals, trouver la déclaration d’impots de Duchy particulièrement créative ou même ne pas apprécier Charlie plus que ça (personnellement, je le trouve assez comique) et reconnaître que ses biscuits sont très bons. On les trouve chez Waitrose, je précise pour les Expats. J’ai déjà dit qu’ils sont très bien? 

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Domesday book: C’est une référence, un manuscrit immortel dans l’histoire anglaise. Quand Guillaume est arrivé en 1066, en touriste, c’était la pagaille. C’est bien joli d’envahir un pays mais il faut encore s’y repérer. Ce serait ridicule pour un conquérant de se perdre au premier carrefour venu. Et Guillaume était très gentil, il faisait plein de cadeaux à ses petits copains, un bout de terre piqué aux saxons par ci, un château arraché à Harold par là. Ça aurait été ballot de donner deux fois le même, suite une erreur administrative regrettable. Son prestige de conquérant s’en serait ressenti, c’est certain. Malheureusement, à l’époque, pas de Google map, et il faut bien le dire, la technologie du satnav n’était pas encore au point (ils se servaient de rapaces au lieu de satellites, c’est ridicule). Guillaume/William en a eu marre, il a donc décidé en 1085 de commissionner un grand livre. Il a fallu un an aux inspecteurs du recensement pour pondre le Domesday Book qui n’est donc rien de plus qu’un annuaire illustré.

Guillaume/William n’a pas fait ça uniquement pour épater les historiens ou ennuyer des générations d’écoliers. Figurez-vous qu’envahir un pays, ça occasionne des frais. Déjà, il a fallu prévoir une sorte de croisière spectacle avec chevaliers et montures, vu que les wagons à bestiaux le shuttle sous la manche ne fonctionnait pas encore. Bien sûr, en grand visionnaire, il a pensé à organiser une campagne marketing osée, avec banderole publicitaire (qu’on peut toujours voir à Bayeux je crois) mais quand même. Et puis les saxons n’ont pas voulu s’effacer comme ça, alors que leur roi Harold avait pourtant un nom ridicule. Il a été obligé de les massacrer un peu, et là encore, ça coûte (un bras si on était saxon, voir plus). C’est pas le tout de se décarcasser à civiliser ces barbares, à leur construire des tas de jolis châteaux forts partout (et donc développer l’industrie du tourisme, l’English Heritage peut dire merci!), il faut penser à soi un peu. Le Domesday Book recense donc tous les settlements, villages, villes et seigneuries, et définit les impôts que ces braves gens devaient au roi. Ben oui, faut pas rigoler non plus, Guillaume/William ne faisait pas dans le bénévolat.

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