La saison 1 est lisible ici.
La saison 2 éclate alors que la première n’est pas achevée : Sigmundur Davíð se trouve en bonne place sur les « Panama papers », seul chef d’état ou de gouvernement d’Europe occidentale aux cotés de personnages aussi recommandables que tels dictateurs d’Afrique, du Moyen Orient ou d’Amérique du Sud
L’indignation est générale :
- Sigmundur Davíð a menti : il possédait 50% de Wintris jusqu’à ce qu’il vende ses parts à son épouse pour 1 $ symbolique en janvier 2009,
- Pire : les Islandais n’apprécient pas du tout de faire l’actualité mondiale sur un tel sujet !
Le Premier Ministre se défend mal, est agressif avec les journalistes islandais et étrangers. Pourtant la réponse politique mise en œuvre, certainement œuvre du Président Ólafur Ragnar Grímsson, l’épargne largement :
- Il ne démissionne pas mais choisit de « se mettre à l’écart » en tant que Premier Ministre, et reste président du Parti du Progrès,
- Il est remplacé par Sigurður Ingi Jóhannsson, auparavant Ministre de la Pêche et de l’Agriculture, fidèle d’entre les fidèles, mais dont le parcours ministériel n’a pas soulevé l’enthousiasme,
- Sigurður Ingi est lui-même remplacé par Gunnar Bragi Sveinsson, auparavant Ministre des Affaires Etrangères. Ce départ est il le prix exigé par le Parti de l’Indépendance pour accepter ces changements ? Les armateurs qui soutiennent le parti ne pardonnent pas à Gunnar Bragi sa décision d’associer l’Islande au boycott des produits russes décidé par l’UE,
- Lilja Dögg Alfreðsdóttir, conseillère très proche de l’ancien Premier Ministre, mais non élue, devient Ministre des Affaires Etrangères,
- enfin et surtout, des élections législatives auront lieu en septembre, mais à une date non encore fixée.
Les partis d’opposition et les très nombreux manifestants de la Place Austurvöllur n’acceptent pas ce ravaudage dans lequel ils ne voient que les habituels arrangements entre amis. Ils exigent une dissolution immédiate de l’Alþingi.
En pratique il est malaisé d’organiser des élections législatives avant l’été car en Islande la composition des listes de candidats de chaque parti fait traditionnellement l’objet de « primaires » dans chaque circonscription.
De plus l’élection du Président de la République est prévue pour le 25 juin. Et surtout ce délai permet à chacun, quoiqu’il dise, de se préparer :
- panser les plaies des deux partis au pouvoir. Sigmundur Davið est-il à cet égard le mieux placé pour remettre en selle le Parti du Progrès ?
- permettre aux deux partis Gauche Verte et Alliance Social-démocrate de proposer une offre renouvelée,
- permettre aux Pirates de se transformer en parti de gouvernement, c’est à dire construire à partir des idées qu’ils défendent un programme original mais acceptable par un allié certainement nécessaire, et trouver au moins 25 personnes capables de siéger valablement à l’Alþingi.
Les sondeurs eux-mêmes sont désemparés :
- selon MMR, ma source habituelle, le Parti du Progrès est à 8.7% d’intentions de vote (12.8%) et le Parti de l’Indépendance à 22.5% (23.4%). La situation profite à la Gauche Verte : 12.8% (7.8%) et à l’Alliance Social démocrate : 9.9% (7.8%). Les Pirates restent stables à 36.7% (37%),
- selon Fréttablaðið, le Parti du Progrès est à 7.9% d’intentions de vote (12.8%) et le Parti de l’Indépendance à 21.6% (27.6%). La situation profite encore à la Gauche Verte : 11.2% (8.4%) et à l’Alliance Social démocrate : 10.2% (8.2%). Mais cette fois les Pirates progressent de 38.1% à 43%.
D’autres indications confirment que la Gauche Verte profite de la situation au moins autant que les Pirates. Mais si Katrín, sa présidente, est très populaire, il n’en va pas de même des « dinosaures » qui l’entourent.
Le gouvernement de Sigurður Ingi débute avec 26% d’opinions favorables.
« Quelle semaine ! » – © FRETTABLADID