Préfecture du département du Lot et située sur les bords de la rivière du même nom, Cahors fut fondée durant l'Antiquité mais ce sont les monuments hérités du Moyen Âge qui en font, entre autres, sa renommée. Ce jour-là, j'y ai rejoint des amis habitant Toulouse : sa position à mi-chemin entre Limoges et la ville rose nous avait décidés à s'y retrouver pour la journée. Sa petite superficie en fait effectivement une destination idéale pour une exploration en quelques heures. Mais ne croyez pas possible de faire le tour de la richesse de Cahors en un seul jour : cet article propose quelques incontournables pour une première visite, basé sur ce que nous avons fait, mais n'effleure qu'à peine les trésors dont regorgent la ville et sa région.
12 rue Daurade
46000 Cahors
LA VIEILLE VILLE
La place Saint-James, aussi connue sous le nom de Place aux épices, était un carrefour commercial important au Moyen Âge : c'était ici que les marchands de Cahors, alors parmi les plus puissants d'Europe, faisaient commerce des précieuses épices.L'horloge monumentale, près des quais le long du Lot. Impossible de visiter Cahors sans se perdre dans l'entrelacs des petites ruelles qui forment la cité médiévale. Façades Renaissance, hôtels particuliers, vieilles églises, portes soigneusement ouvragées... Il faut se laisser guider par ses pas au grès des passages et des cours cachées et ne pas oublier de lever les yeux pour ne manquer aucun détail architectural qui peut surgir sans prévenir. Après avoir été assiégée, pillée et détruite un grand nombre de fois durant le Haut Moyen Âge, Cahors renaît de ses cendres et connaît un âge d'or entre le XIIe et le XIVe siècle grâce notamment à un petit nombre de familles de marchands-usuriers qui font de la ville un carrefour financier important tout en reconstruisant la cité. La nomination du pape avignonnais Jean XXII, originaire de la ville, profite aussi à Cahors, alors carrefour commercial et religieux important. Cette période faste prendra fin avec la guerre de Cent Ans.L'hôtel de Roaldès, aussi connu sous le nom de maison Henri IV, tient son nom de la tradition qui veut que le roi y ait séjourné durant les guerres de Religion. Cet hôtel particulier ne se visite pas mais vous pouvez avoir un aperçu de son intérieur, et de son histoire, sur ce site.Fontaine sur la place Saint-James.Parmi les monuments à ne pas manquer dans la vieille ville, il y a évidemment la cathédrale Saint-Étienne. Fondée au VIIe siècle, elle fut reconstruite au début du XIIe siècle et agrandie au fil des siècles. L'intérieur peut paraître dépouillé, voire austère, mais c'est sans compter les décors richement peints des deux coupoles, les deux plus grandes du Sud-ouest, et du chœur, sans oublier le gothique flamboyant du cloître.Les escaliers en extérieur, typiques des régions ensoleillées ! À droite, la tour Jean XXII, l'un des seuls éléments restants de la demeure familiale érigée par le frère du pape.Un exemple de fenêtre Renaissance, dans la rue Bergougnioux.L'église Saint-Urcisse, malheureusement fermée pour cause de structure instable malgré de nombreux travaux de restauration.Le Château-du-Roi, le mal nommé : ancien palais construit par le beau-frère du pape Jean XXII, il fut ensuite reconverti en prison, la plus vieille de France, entre 1790 et 2006.La barbacane, point d'entrée de la vieille ville de Cahors, où s'élevaient autrefois les fortifications. Elle fut construite au XVIe siècle.LE PONT VALENTRÉ
Autre joyau hérité du Moyen Âge, le pont Valentré, construit au XIVe siècle, est l'un des plus beaux héritages d'architecture médiévale de défense en France. Emprunté par les pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle, il fut construit entre 1308 et 1378 mais subit de nombreuses modifications au XIXe siècle. La légende raconte que le maître-d'œuvre, exaspéré par la lenteur des travaux, fit un pacte avec le Diable : son âme en échange d'une construction rapide. Alors que le pont est sur le point d'être achevé, il demande au Diable d'aller chercher de l'eau à la source toute proche pour ses ouvriers... mais avec un tamis. Dans l'impossibilité de satisfaire sa part du contrat, il revint bredouille et le maître-d'œuvre regagna son âme. Pour se venger, il envoya toutes les nuits un diablotin ôter la dernière pierre de la tour centrale, que les maçons replaçaient tous les matins. Dorénavant, cette pierre manquante est remplacée par une statue représentant un petit diablotin... Histoire de continuer à leurrer le Diable ! Le pont Valentré est classé depuis 1998 au patrimoine mondial de l'UNESCO.CAHORS ANTIQUE
La région est habitée depuis la préhistoire, comme en témoignent les nombreuses grottes aux alentours qui gardent des traces d'occupation humaine. L'édification de la ville de Cahors remonte, elle, à la période gallo-romaine : dès le Ier siècle, Divona Cadurcorum est déjà une riche cité. De cette période antique on peut encore admirer quelques vestiges dans la ville, dont les deux plus importants sont l'arc de Diane, dernières traces des thermes qui s'élevaient autrefois, et ceux de l'amphithéâtre, découverts lors des travaux de construction du parking sous-terrain de la place François Mitterrand : on peut en admirer ce qu'il en reste au niveau -1 dudit parking.LES BORDS DU LOT
L'un des avantages de Cahors c'est le Lot. Elle se niche en effet dans un des méandres de la rivière. Sur les deux rives sont aménagés des chemins, permettant de passer d'un côté à l'autre de ville tout en restant loin de l'agitation de son centre. Nous n'avons pas eu le temps de les emprunter sur de longues distances mais surtout quand les beaux jours sont là, c'est une promenade très agréable qui se profile.Du côté du pont Valentré.LE MONT SAINT-CYR
La randonnée jusqu'au mont Saint-Cyr offre de superbes points de vue sur Cahors. Malheureusement nous n'étions pas équipés et n'avions pas plusieurs heures devant nous, résultat nous avons seulement fait le début du chemin. Le point de départ se situe de l'autre côté du pont Louis-Philippe : il y a un petit parking après une série de ronds-points mais on y accède aussi facilement à pied depuis le centre. Une volée de marches plus loin et le sentier commence pour de bon. Une dizaine de minutes plus tard, on arrive à une espèce de promontoire où se trouvent quelques ruines. De là déjà, la vue sur la ville est superbe et l'on repère bien les principaux bâtiments : le pont Valentré, la cathédrale, les différentes tours qui parsèment la vieille ville... C'est une alternative idéale si vous voulez simplement prendre un peu de hauteur pour apprécier le panorama. Sinon, il est possible de se rapprocher du sommet en voiture mais je ne crois pas qu'on puisse rouler jusqu'au relais, facilement repérable depuis les bords du Lot, et arrivée de la randonnée. Dans tous les cas, si vous empruntez le sentier, restez prudent : sans qu'il y ait de difficulté majeure, le chemin est caillouteux et souvent un peu raide, mais surtout il longe des passages sans garde-fou.LA GASTRONOMIE
Impossible d'aller à Cahors sans évoquer sa gastronomie. Le vin, bien évidemment, mais également les spécialités propres au Sud-ouest : confit, foie gras, truffes, etc. Le marché qui se tient sur la place de la cathédrale le samedi matin regorge de bonnes choses à faire provision : fromage, pâtisseries, charcuterie, etc. le tout dans une ambiance bon enfant. Ne manquez pas non plus de passer aux halles juste à côté, il y a d'ailleurs plusieurs restaurants tout autour qui auront peut-être vos faveurs pour le déjeuner. Vous trouverez également quelques caves aux alentours du pont Valentré, qui proposent les crus des producteurs locaux mais également quelques spécialités du coin. Enfin, pour plus de renseignements, ne manquez pas de passer à l'Espace Lounge de la Villa Cahors Malbec, juste à côté de l'Office de tourisme.Pour terminer, une bonne adresse. Si malheureusement je n'ai pas de restaurant à conseiller particulièrement (celui que nous avions choisi était correct mais le service trop approximatif n'en fait pas une adresse particulièrement recommandable), nous avons été par contre totalement conquis par le Jardin des thés, situé dans l'une des plus belles rues de Cahors, la rue de la Daurade, bordée de maisons médiévales du XIIIe au XVIIe siècles superbement restaurées. Ce salon de thé bio et vegan propose une belle sélection de thé et de pâtisseries maison, mais également des boissons fraîches (leur limonade est délicieuse) et chaudes (amateurs de chocolat, ne manquez pas leur chocolat chaud à l'ancienne !). Ce samedi-là, avec les températures estivales, c'était un bonheur de se poser en terrasse, avec les bords de Lot tout près.Le Jardin des thés12 rue Daurade
46000 Cahors