J'adore les flea market, les bazars, les marchés aux puces et surtout depuis que nous sommes ici, en Europe. Non mais, c'est fou les petits trésors qu'on peut y dénicher! Quand nous étions à Honfleur, en Haute-Normandie, tout à fait par hasard nous sommes tombés sur un. Il y avait vraiment beaucoup de monde, plein de petites tables débordantes de petits bijoux. En plein milieu de la journée, une journée chaude et ensoleillée, alors qu'on commençait à peine à visiter la place (à pied), vous comprendrez qu'on ne pouvait pas se permettre d'acheter trop de choses. Ce n'est pas parce que je ne voulais pas ou que je ne trouvais rien... Tout simplement parce que l'auto était loin et qu'on avait déjà assez de choses à trainer avec le sac à dos de portage, les gourdes d'eau, la crème solaire et tralala... Vous savez ce que c'est voyager avec des minis. Mais il y avait ce petit garçon se tenant debout devant sa caisse de vieux avions, attendant de potentiels clients. Vous savez ces vieux jouets tout droit sortis des années 1940... 5 euros! 5 euros pour ce petit chef-d'oeuvre qui je le voyais déjà, allait vraiment avoir une place de choix dans la chambre d'Elliot. J'ai choisi le modèle militaire un peu vintage... J'adore cet avion. Et les étoiles dans les yeux d'Elliot... Wow. Bref, aussitôt de retour à la maison, j'ai trouvé un bout de fil et une punaise et je l'ai suspendue au-dessus de son lit.
That's the point...
Cet avion au-dessus de son lit. Merveilleuse idée, mauvaise idée. Il en fait une obsession. Change-la de place, décroche-la, c'est facile vous me direz! Effectivement, mais, je la laisse là. Elle a quelque chose que j'aime bien à cet endroit, quelque chose de beau, de doux, d'un peu magique... Elle raconte des choses. Quand c'est l'heure d'aller au lit, Elliot et moi avons pri l'habitude de faire bouger l'avion. Je lui demande chaque fois: «Tu pars où en voyage cette fois-ci Elliot?». Il est si mignon, il répond 90% du temps: «Budapest!». Londres, la Grèce et Paris reviennent souvent aussi! Ça se limite pas mal à ça.
Et il la regarde bouger au-dessus de sa tête...
C'est dur les dodos. L'heure du coucher ne finit plus. C'est constamment une confrontation. Il ne veut pas, il ne veut plus. «JE NE SUIS PAS FATIGUÉ! JE NE VEUX PAS DORMIR! J'AI PEUR!!!» C'est la même chose pour les siestes, c'est un éternel combat. «FAIS BOUGER MON AVION MAMAN! NON PAS COMME ÇA! DOUCEMENT!!! MAMAN MON AVION BOUGE PLUS VIENS!!!» Et il pleur, et il cri, et il débarque de son lit. C'est pénible. Mais vous le savez... Je les aime plus que les mots peuvent l'expliquer mes enfants. Ils sont ma raison d'être. J'adore être leur maman. J'aime être une maman à la maison. C'est le plus beau job de ma vie. Mais des fois, des fois, j'accrocherais mon tablier. Je voudrais, l'espace d'un moment, avoir que moi à gérer. M'évader. C'est dur être maman. C'est dur d'aimer à ce point. Je les aime ces minis, oh que oui. J'aime chaque petite parcelle de ces deux petits humains.
Et souvent, je vous l'avoue, rendu à ce moment de la journée, après-midi ou fin de soirée, je suis moi aussi fatiguée, je n'ai plus trop de patience, je veux du temps pour moi... #confessiondemaman . Des fois, je suis à bout. Souvent même ces temps-ci. C'est l'hiver gris. Je m'ennuie. On discute beaucoup D et moi de notre futur, de cette vie de militaire, de déménagement, de recommencement, de travail, de l'emploi que je n'ai plus. Ce n’est pas toujours négatif, mais ça nous fait jaser. On adore notre aventure ici, mais par moment la simplicité d'être chez nous, ça nous manque en maudit. Et pour ma part, quand la fatigue (ou le SPM) se met de la partie, ce n’est pas beau. Cette semaine je suis fondue en larme en revenant de la coiffeuse (oui oui, franchement c'est juste une visite chez la coiffeuse, je sais). Je suis fondue en larme parce qu'on ne se comprenait pas elle et moi. J'essayais, mais ça ne marchait pas. Je n’arrivais pas à m'exprimer comme je l'aurais voulu. Je ne suis pas revenue à la maison avec une tête affreuse, c'est beau, mais ce n'est pas ce que je voulais. Ça semble superficiel dis comme ça je le sais, mais c'est l'accumulation derrière la situation. C'est l'accumulation qui m'a fait fondre. Des fois, je suis à bout. Et je dois tomber pour mieux me relever. Ces semaines-là quand ça va moins, je le ressens sur ma patience envers les enfants et sur leur comportement. Ils sont des éponges à sentiment, ils absorbent facilement MES sentiments, MA vibe du moment.
Pour en revenir à l'avion et à Elliot... Cette semaine, à peine 20 minutes après s'être endormi pour la sieste, Elliot s'est réveillé en pleurant. Je suis allé le voir, je l'ai bécoté en souhaitant fort dans ma tête qu'il se rendorme parce que j'avais besoin de terminer un truc pour moi, que je voulais lire mon roman encore un peu dans le silence de la maison. Je voulais du temps pour moi encore, un peu plus. Dites-moi que ça vous arrive à vous aussi, hein? Je voyais bien dans ses petits yeux à moitié clos qu'il était encore entre deux mondes...
«Maman, bouge mon avion...» qu'il m'a chuchoté.
Et je lui ai demandé, encore, pour la millième fois et un peu blasé de cette demande redondante : « Où est-ce que tu veux aller mon amour?».
«Au Canada maman...» J'ai eu envie de pleurer.
Ah, mon bébé, j'embarquerais bien avec toi, si tu savais... Qu'est-ce que je dis là. Tu le sais.