Aujourd’hui, je vous fais part d’une nouvelle histoire. L’histoire de Elise, professeur de français, qui a décidé de s’expatrier aux Etats-Unis. Et c’est à New York City qu’elle a atterri !
Elise est professeur de français et de latin pour les classes de sixième, quatrième et seconde au Lyceum Kennedy, à New York.
Un soir de janvier, elle m’a expliqué les mécanismes de l’expatriation dans l’enseignement, et m’a fait part de son expérience.
Les différentes façons de s’expatrier pour un enseignant, professeur des écoles et professeur secondaire
Dans l’Éducation nationale, il y a 3 moyens de partir vivre à l’étranger :
En contrat d’expatrié :
- En passant par l’AEFE.
- En passant par la MLF.
En contrat local :
- En répondant à une offre, directement à un établissement homologué par l’Éducation nationale.
Le contrat d’expatrié
C’est le meilleur statut que vous pouvez avoir. Les conditions sont excellentes : prise en charge du déménagement et du logement, salaire français majoré d’une prime de 1500€ par mois, et gain d’un semestre en plus d’ancienneté par an.
Mais pour prétendre au contrat d’expatrié, il faut remplir les conditions suivantes :
- être certifié (avoir le CAPES),
- avoir 5 ans d’ancienneté,
- avoir 1 inspection minimum,
- avoir 2 lettres de recommandation minimum.
L’AEFE est rattaché à l’Éducation nationale. Ils sont présents dans les grandes capitales du monde. Sous le grand nombre de demandes, il est assez difficile d’y rentrer sans avoir une première expérience à l’étranger, surtout pour une demande sur New York, ville très convoitée !
La MLF est la Mission laïque française. Ils sont présents dans tous les endroits moins prestigieux. Ce qui est plus accessible !
La campagne de recrutement se déroule une fois par an. Vous pouvez déposer un dossier à l’AEFE, et un autre au MLF. Pour chaque dossier, vous pouvez formuler plusieurs vœux de pays et de villes, dans l’ordre de préférence.
Les dossiers sont à remplir de septembre à novembre, avant que les postes apparaissent. La publication des postes se fait en novembre par les différents établissements. Il vous est possible de modifier ensuite vos vœux jusqu’en février. Et vous aurez les réponses finales courant février / mars.
Pour le dépôt du dossier, il faut :
- une lettre manuscrite de motivation (seulement pour l’AEFE),
- le CV,
- un rapport d’inspection,
- le barème de notes,
- les voeux.
En contrat local
Vous pouvez retrouver toutes les offres sur la timeline Facebook « enseignez à l’étrangers ». Ces établissements sont homologués pour embaucher des professeurs certifiés. Même les offres pour MLF et AEFE apparaissent sur cette timeline Facebook, très pratique !
La demande de détachement est renouvelée tous les ans par l’Éducation nationale.
Elise nous dévoile sa propre expérience
Comment as-tu trouvé ce poste à New York City ?
J’ai tout testé ! J’ai fait 5 vœux dans le dossier pour la MLF, et 2 pour celui de l’AEFE pour Bogota et Manille.
Et j’ai postulé aussi en direct pour les USA (Los Angeles, Chicago et New York City).
Wow ! Et suite à ça, tu as eu des entretiens ? Comment ça s’est passé ?
À partir de février, le processus de recrutement s’est fait très rapidement, sur quelques semaines.
J’ai eu plusieurs entretiens, un pour Los Angeles qui s’est très mal passé, un pour la Corée du Sud qui s’est très bien passé, suite auquel j’avais été acceptée ! Un autre pour Chicago qui ne s’est pas trop mal passé où j’ai dû me déplacer à Paris, mais ils m’ont mis en liste d’attente quand ils ont su que j’avais aussi une piste à New York City…
Et puis, j’ai eu 3 entretiens pour New York City. Suite au dernier, j’ai eu un retour positif dès le lendemain, que je devais accepter dans les 24h !
Le choix entre la Corée du Sud et New York City a été assez difficile. J’aurai pu avoir un contrat d’expatrié pour la Corée du Sud, contrairement à un contrat local à New York City. Mais la balance a penché pour New York, nous avons jugé qu’il était plus facile pour Guillaume, mon copain, de trouver du travail sur New York plutôt qu’en Corée du Sud !
Quel est le type de visa, et quelle a été la démarche ? Est-ce qu’il t’a coûté quelque chose ?
Je n’ai eu aucun frais à payer pour le visa J1, valable 3 ans. En passant par MLF et AEFE, le sponsor du visa J1 est l’Éducation nationale tout simplement. En passant en direct comme je l’ai fait, le sponsor est la fondation Cordell Hull (père fondateur).
Combien tu touches avec ce job ? Tu as des possibilités de rester ensuite après ton J1 ?
Ils m’avaient proposé 38 000 € annuel à la base, que j’ai pu négocier à 40 000 €. Mais ce qui est bien, c’est que je suis exemptée d’impôts les 2 premières années !
Suite au J1, il est possible ensuite de continuer sur un visa H1B. Mais honnêtement, pour l’instant, je ne sais pas du tout si nous voulons rester ici ou bouger !
Vous avez encore le temps ! Quel est ton parcours avant les USA ?
Je suis certifiée, j’avais passé le concours pour rentrer dans l’Éducation nationale, et j’étais professeur de français à Lille.
Si tu étais mariée avec Guillaume, il aurait eu droit à quoi ?
Il aurait pu avoir le visa J2, avec seulement 1 an de permis de travail (EAD)… Mais il s’est débrouillé pour trouver une entreprise qui l’a sponsorisé pour un visa.
Quelle est ta couverture santé ? Et cotises-tu à la retraite ?
Je bénéficie de la mutuelle de l’établissement, qui est une mutuelle locale. Et pour la retraite, je dois obligatoirement cotiser à celle en France, par la CFE (Caisse des Français à l’Etranger).
Merci Elise d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.
J’espère que ce témoignage vous aide dans votre projet de partir vivre aux USA en tant qu’enseignant ou professeur. Quels sont vos voeux ?
En tout cas, nous vous souhaitons bon courage !
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