Lost for words


J’avais prévu de parler de Sport relief, qui a eu lieu ce week-end, mais là, je n’ai pas envie. Je n’ai pas envie non plus de faire de longs discours, d’abord qu’est-ce que j’aurais à dire? Vous raconter mes vacances à Bruges? On s’en fiche un peu, non? Vous parler de La Panne, (De Panne en VO), cette riante station balnéaire pour neurasthéniques où je suis très régulièrement allée pendant 3 ans? J’étais étudiante à Dunkerque, mes copines allaient  y chercher de l’essence, moins chère. Je me dévouais pour les accompagner. A cause du chocolat. Mais on s’en fiche aussi. Vous dire que je me suis inquiétée pour mes copines belges? Ben oui, évidemment, pas besoin d’en faire un billet…enfiler des lieux communs sur l’horreur, sur la peur, sur la colère, sur la nausée? Non plus. 

Je ne voulais rien dire du tout. Mais voilà, à cause ou grâce à Pomdepin (non, parce qu’en vrai, je ne m’appelle pas comme ça, je sais, ça fait un choc. Mais je compte demander un passeport sealandais au nom de Pomdepin) je suis sur Facebook et même  Twitter. Et donc, depuis ce matin, je vois défiler polémiques et contre-polémiques. Il y a une espèce de voyeurisme malsain (en même temps je ne sais pas comme le voyeurisme peut être sain ou sympathique…) , un suivisme maladif, une indignation calibrée, et le contre coup systématique: les accusations de faire le buzz (c’est idiot en plus comme expression, on dirait une abeille en train de faire des gargarismes). Il y a ceux qui réclament le respect et la décence, et ils ont raison. Dommage que certains de ceux là soient justement ceux qui hurlent virtuellement le plus fort (pas tous heureusement). On est bien d’accord, ça ne sert à rien d’afficher un drapeau  belge sur son mur Facebook, concrètement. Et oui, certaines images et messages sur mon fils d’actualité me laissent un goût bizarre. Oui, c’est vrai aussi qu’on s’émeut plus quand c’est à côté qu’à l’autre bout de la terre. Mais l’un n’empêche pas forcément l’autre. Je comprends ceux qui s’indignent de la déferlante facile et parfois opportuniste  de messages et de petits dessins de soutien, mais je comprends aussi parfaitement le besoin de partager ainsi sa peine, son émotion, son désarroi, sa peur… D’ailleurs, je l’ai fait. Parce que ça n’apporte rien en vrai, d’accord, mais ça permet bétement, illogiquement de faire quelque chose, alors qu’on se sent impuissant. Et je comprends aussi ceux qui n’en parlent pas du tout non plus. Enfin bref, je ne sais pas quoi dire. Je trouve juste que ce serait  sympa qu’on laisse les polémiques de côté. Juste 5 minutes. Ça ne sert à rien non plus. Chacun réagit avec ses émotions à lui. Et puis, je n’ai pas envie d’écrire aujourd’hui… 

 Lost for words 
Elle tourne partout cette photo, mais je l’ai vu chez Fedora d’abord. Et toc.