Jour 3, Randonnée dans le parc de Hossa
27 Janvier 2016Cette journée est consacrée à la découverte de la cani-rando. Cani-quoi ? Késako ? La cani-rando une randonnée au cours de laquelle on se laisse tracter par un chien. Elle a plusieurs avantages que l'on découvrira tout au long de la journée.
Départ à 9h45, sous un ciel couvert et bas et une température de -5°C. Le rendez-vous se fait devant l'auberge où l'on rejoint notre guide, Thomas, et notre groupe. On s'équipe de raquettes et d'une ceinture puis on place les harnais sur les quatre chiens qui nous accompagneront. Techniquement, le randonneur dispose d'une large ceinture autour de la taille reliée au harnais du chien par une longue longe élastique dotée d'un amortisseur afin d'absorber les chocs.
Nous partons avec uniquement quatre chiens et nous tournerons tout au long de la journée afin que chacun puisse expérimenter la cani-rando. Les chiens réquisitionnés pour cette activité sont des chiens du chenil à la retraite, trop âgés pour les raids en traîneau mais encore pleins d'énergie et vigoureux pour des balades dans la taïga. Aujourd'hui, on emmène quatre chiens en cani-rando, Cake, Coyote, Clay et Volga et une chienne en liberté de 14 ans, Laïka.
La cani-rando permet aux chiens de traîneau à la " retraite " de continuer à prendre l'air et d'entretenir des liens avec les randonneurs. Mais, son origine est plus ancienne et ne relève pas seulement d'une pratique sportive. Les inuits ont toujours eu une relation particulière avec les hommes ; peuple nomade, les chiens étaient utilisés l'hiver pour les déplacements en traîneaux et l'été, ils étaient chargés sur le dos ou tiraient de petits brancards.
C'est parti pour une randonnée de 10 km entre forêts et lacs. On se dirige vers celui situé juste devant l'auberge, le Hossanlathi, recouvert d'une épaisse couche de neige. La poudreuse est profonde et marcher en raquettes devient vite fatiguant, ceux tractés par les chiens bénéficient d'une aide précieuse et ils ne tardent pas à prendre la tête du groupe, avec un rythme de marche soutenu. Placé à la queuleuleu, on profite ainsi de la trace réalisée par celui de devant. Même les chiens ont compris le principe, seul Clay est plein d'énergie pour affronter la poudreuse et faire la trace. Après avoir longé le lac sur sa rive Est, on grimpe en haut d'une colline pour éviter d'emprunter le passage des motos-neige. En montée, les chiens sont de véritable alliés, aidant à gravir la pente plutôt ardue, surtout dans la neige.
Puis, on longe la crête sur deux kilomètres au milieu de la forêt. Laïka ouvre la voie et se retourne fréquemment l'air de dire " bon, vous avancez ou bien ? ". En descente en revanche, être tracté par un chien relève plutôt d'un combat de force : il faut retenir l'ardeur du chien tout en gardant son équilibre. Pour cela, il ne faut pas hésiter à se pencher légèrement en arrière, descendre son centre de gravité en fléchissant les genoux et faire des petits pas. Bon, plus facile à dire qu'à faire lorsqu'on se retrouve sur une pente raide recouverte de 30 cm de neige et forcément il y a eu quelques chutes et descentes sur les fesses, mais chut !
On poursuit la randonnée en parcourant le long lac gelé d'Öllöri. Ce tronçon là fut peut être le moins intéressant car peu varié : le tracé était quasiment rectiligne, avec la forêt sur le côté gauche et le lac à droite ; une longue ligne droite interminable... Pause midi au feu de camp de Huosilampi : on attache les chiens aux troncs d'arbres et on allume un feu pour y faire cuire des steaks. Au menu : burger, soupe et cake. En fait, nous sommes déjà passés sur le lac devant le feu de camp la veille, en traîneau à chiens, mais impossible de reconnaître l'endroit. En même temps, la Finlande en hiver ce n'est que forêts blanches et lacs à perte de vue...
En s'arrêtant, nos corps se refroidissent et je fais alors l'expérience d'un mauvais choix de vêtements. Dans les régions nordiques, un bon équipement est indispensable et permet de ne pas souffrir du froid. Mais, il y a toujours un début à tout et il faut aussi expérimenter en fonction des conditions réelles ! Les deux premiers jours, pendant le raid en traîneau à chiens, nous avions des températures de -20°C et -15°C et j'ai appliqué la technique des
3 couches (une sous-couche technique chaude, une polaire chaude et la veste grand froid). Cela a été parfait et je n'ai pas souffert du froid (à part des pieds mais ça c'est une autre histoire...). Aujourd'hui, il fait -5°C, j'ai laissé la veste grand froid au placard et je me suis équipée d'une simple veste de ski. En revanche, les deux premières sous-couches se sont révélées trop chaudes et avec l'effort j'ai beaucoup transpiré. J'ai fait l'erreur de ne pas enlever ma polaire au bon moment et mon sous-vêtement technique est maintenant humide. Il est indispensable de laisser respirer les vêtements pour éviter cela...
L'après-midi, on repart sur un chemin beaucoup plus sympa, au cœur de la forêt et dans un relief un peu plus vallonné. Volga, la femelle, tire juste comme il faut pour moi et on adopte un bon rythme de marche, en prenant la tête du groupe avec Lucas.
Le retour, sous la neige, se fait toutefois assez tôt à mon goût, à 15h nous sommes à l'auberge . Cela donne l'occasion de discuter tranquillement avec les membres du groupe autour d'un bon thé chaud et d'un goûter, avant de se détendre lors d'une séance au sauna. Vers 19h, apéro convivial autour d'une partie de billard. On goûte le Glögi, une boisson chaude à base de jus de fruits rouges aux épices agrémentée ici avec un peu de vodka, et le saucisson de rennes. Puis, au menu du buffet : boulettes de rennes et gratin de pommes de terres, avec crudités et fromage de chèvre en entrée. En digestif, ce sera un shooter " coup de pied de rennes ", c'est à dire vodka et lakka. Le lakka est le fruit du plaquebière (ou ronce des tourbières) et son fruit est beaucoup utilisé dans les pays scandinaves pour faire de la confiture ou du sirop.
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