Un week-end à Brighton #2 : Hove

Publié le 22 mars 2016 par Ailleurstoujours @TjsEtreAilleurs
Située à l'ouest de Brighton, Hove s'est principalement développé durant la période victorienne. Auparavant, la bourgade consistait en une rue unique et l'église Saint Andrew, construite au XIIe siècle mais déjà en piteux état durant le XVIe siècle. Il faudra attendre le XIXe siècle et l'essor soudain de sa voisine pour que ce bout de campagne soit pris d'assaut par les riches familles anglaises et que les premiers ensembles architecturaux sortent de terre. Pour la petite anecdote, Hove a été rattachée à la ville de Brighton en 1997, afin d'en faire une unité administrative assez peuplée pour accéder au statut d'autorité unitaire puis de cité. Une décision que les habitants ont tournée en dérision. Quand on leur demande "Où habitez-vous ? À Brighton ?", il n'est pas rare de se voir répondre "Well, Hove actually", histoire de bien marquer la différence avec leurs voisins... qu'ils n'apprécient guère !  Facilement accessible depuis le centre de Brighton par Western Road (très longue artère bordée de boutiques et restaurants en tout genre) ou, plus agréable, par la côte, Hove est essentiellement résidentiel. Néanmoins, il ne faudrait pas manquer son héritage architectural remarquable avec ses grands ensembles d'architecture Regency, comme Brunswick Square, Adelaide Crescent ou Palmeira Square. Si vos pas vous emmènent pour une balade le long du front de mer, vous n'aurez pas à aller bien loin pour les admirer car ils donnent directement sur la plage. Et si vous souhaitez pousser un peu plus loin l'exploration... voici deux idées pour découvrir le quartier.  

PALMEIRA MANSIONS

Sur Church Road s'élèvent plusieurs demeures victoriennes. Celle qui nous intéresse est le numéro 33, au croisement d'avec Salisbury Road. Abritant désormais le English Language Centre, elle n'est pas ouverte au public... mais des visites guidées sont organisées tous les premiers dimanches du mois par Jackie Marsh-Hobbs, historienne et guide locale. L'occasion parfaite pour découvrir un intérieur victorien miraculeusement conservé. C'est un peu étrange de déambuler dans la maison et d'apercevoir ces plafonds ouvragés dans des pièces à l'ameublement moderne mais cela vaut vraiment le coup de payer les £8 requis. Pour information, Jackie Marsh-Hobbs propose d'autres visites guidées, notamment de la gare de Brighton ou du Old Ship Hotel, le plus vieil hôtel de la ville. N'hésitez pas à vous rendre sur son site Internet pour prendre connaissance des dates auxquelles elles sont organisées !On doit l'aménagement intérieur à Arthur W. Mason, le deuxième propriétaire des lieux, qui racheta la maison en 1889. Il y vécut pendant plus de cinquante ans, jusqu'à sa mort en 1940, et fut le responsable de tous les choix de décoration, d'où parfois des mélanges étonnants que l'on retrouve rarement ailleurs. Après la mort de Mason, la maison fut convertie en nursing home jusque dans les années soixante, sans que les étages perdent leur agencement originel. Une chance car sa voisine, d'époque et de configuration similaires, n'a pas eu le même destin. Deux raisons qui valent à ces Palmeira Mansions d'être classées Grade II dans la liste des bâtiments remarquables au Royaume-Uni. Évidemment, tout n'est pas d'origine et des changements ont été effectués au cours des décennies mais l'ensemble est dans un état de conservation impressionnant.Par exemple, la peinture bleue dans le boudoir n'est pas d'origine.  La visite, très complète, dure entre une heure et demie et deux heures. La première partie, la plus longue, se déroule dans le salon au rez-de-chaussée, avec son plafond aux teintes marron, vertes et or, et l'on a le droit à un historique très détaillé de la maison et de son propriétaire. Ensuite seulement commence la visite en elle-même et la présentation des différents éléments de chaque pièce. Au programme : escalier de marbre, nombreuses cheminées (toutes différentes !), plafonds délicatement ouvragés ou encore tapisserie et vitraux d'origine. Malheureusement quasiment rien du mobilier d'origine n'a été conservé : Mason étant décédé durant la guerre, les biens ont tous été vendus pour une bouchée de pain... Et pour l'anecdote, l'un des tableaux de sa collection fut (r)acheté, il y a quelques années... un million de livres sterling ! Si l'héritage victorien vous intéresse, cette Palmeira Mansion est vraiment une curiosité à ne pas manquer.  Pour le deuxième lieu, on s'éloigne encore vers l'ouest. Les maisons victoriennes immaculées laissent peu à peu place à des constructions plus récentes, en brique rouge traditionnelle. Beaucoup de restaurants, de cafés et de boutiques indépendants bordent Church Road, puis New Church Road, la rue principale. La balade n'a rien d'obligatoire et vous ne manquerez pas grand-chose si vous choisissez de gagner du temps en prenant les transports en commun. Peu à peu, même les rues perpendiculaires n'offrent plus de perspective vers la mer. Cet autre point d'intérêt se situe quand même à une bonne heure à pied du centre-ville de Brighton.L'église Saint Andrew, reconstruite au XIXe siècle.

HOVE MUSEUM

Le Hove Musuem et Art Gallery (19 New Church Road) est un de ces musées inclassables, aux collections hétéroclites et parfois un peu étranges. En sus des expositions temporaires, l'étage vous conduira tour à tour à la découverte de l'alchimie et de l'artisanat local, à retracer les liens qu'entretient Brighton avec le cinéma, la ville étant une des pionnières dans ce domaine au Royaume-Uni, ou encore à visiter le grenier fantastique d'un drôle de magicien, avec ces jouets éparpillés dans toute la pièce... jusqu'au plafond ! Clairement un musée insolite, qui devrait plaire particulièrement aux plus petits, dont la visite n'est pas des plus indispensable, la faute notamment à sa position assez excentrée. Points positifs, l'entrée est gratuite et il abrite un salon de thé (un peu comme tous les musées en somme !) si vous voulez prolonger la visite.Ici s'achève cette rapide présentation du quartier de Hove, qui mérite le détour ne serait-ce que pour son héritage architectural datant de la période Regency puis victorienne ! Mais ce week-end à Brighton n'en est pas pour autant terminé, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un troisième et dernier billet...