Dalaba, Guinée Conakry / 10.1666 N 9.3833 W / 1998
Dalaba, sur les hauteurs du Fouta Djalon. Allure de station touristique du siècle passé, ce qui fut son rôle sous la Colonie. 1’300 m. d’altitude dans les forêts de pins, climat sec, c’était le lieux idéal pour les cadres de l’AOF – Afrique Occidentale Française, lorsqu’ils devaient se refaire une santé. Ils y venaient en convois, par les pistes du territoire, prendre leurs quartiers d’été. L’ancienne résidence du gouverneur est située sur le flanc d’une colline, en position stratégique dominant les vallonnements menant au plateau. Dans le parc, la vaste « case à palabre », au décor originel ethno-parisien, qui fut encore utilisée un certain temps par Sékou Touré pour ses réceptions, avant d’être abandonnée. L’AFP nous apprend que la rénovation est en cours, elle devait être terminée pour la célébration de l’indépendance de 2014, mais retardée par l’épidémie d’ Ebola.
A l’arrière de la colline, dans une étroite plaine parcourue d’un bras de rivière, le Jardin Chevalier, belle forêt de pins, surprenants ici. Auguste Jean Baptiste Chevalier (1873-1956), botaniste, conduit dès 1905 des travaux scientifiques en vue de l’introduction d’espèces végétales européennes en Afrique occidentale. Spécialiste de l’agronomie coloniale, il deviendra, en 1912, directeur de l’Ecole pratique des hautes études.
La Guinée est non seulement le château d’eau de l’Afrique de l’ouest (le Niger, le Sénégal, la Gambie y prennent leurs sources), mais elle recèle une concentration incroyable de minerais, lui valant le surnom de « scandale géologique ». Le pays n’en reste pas moins « l’un des plus pauvres du monde », classé au 179e rang sur 187 de l’IDH – Indice de développement humain, selon les données PNUD 2013.
Un gros demi-siècle après l’indépendance, l’émigration vers l’Europe représente toujours le rêve d’une vie meilleure pour la jeunesse.