School system

Publié le 24 février 2016 par Pomdepin @pom2pin

Je parle beaucoup des mésaventures de Toddler  5 à la preschool en ce moment, du coup j’ai reçu des questions (merci! J’adore les questions, ça me donne une bonne excuse pour être encore plus bavarde que d’habitude.) sur le système scolaire britannique. J’en parle souvent, grâce à mes enfants qui testent à fond, mais par cycle scolaire, pas en donnant une vue d’ensemble… La route scolaire est longue avant de pouvoir se débarrasser caser son gamin à l’université (ce qui ne concerne de toute façon qu’un tiers d’entre eux, même si beaucoup d’adultes y vont après avoir commencé à bosser.)

  
Alors donc, l’école commence à 4 ans révolus. Il n’y a pas d’école maternelle. Avant 4 ans, c’est la jungle, entre les preschools, les play groups, les nurseries…il n’y a strictement aucune obligation à y inscrire son gamin, et surtout c’est payant (on a quand même doit à 15 heures gratuites  par semaine à partir du troisième anniversaire). Par contre dès que  votre enfant approche de ses 4 ans, vous recevez un courrier du county council pour choisir une place en primaire. J’ai déjà expliqué les differents types d’écoles ici, publiques, religieuses, privées…il y a le choix! 

Attention, le primaire commence à 4 ans révolus et ça marche par années scolaires, pas par années calendaires, ce qui fait que certains expats qui arrivent en plein milieu  la scolarité de leur enfant s’y perdent un peu. Un gosse qui est déjà au collège en France peut se retrouver en primaire ici. Cela dit, il n’y a pas de redoublement. Le primaire  est divisé en deux étapes: les key stages. Key stage 1 comprend reception, year 1 et vous  allez rire, year 2. Les petits anglais apprennent  à lire et écrire à 4 ans, et ils s’en portent très  bien. A la fin de year 2, les élèves passent leurs  premiers examens, les SATs (Statuary Assessment Tests). On ne martyrise pas de pauvres petits de 6 ans à coup de contrôles intenses, les premiers SATs sont indolores! Dans la grande majorité des cas, les élèves ne se rendent même pas compte qu’ils passent des examens. Si les instits ont oublié d’être idiots, ils intégrent les tests des SATs aux exercices et programme de la classe, et hop, ni vu ni connu! Les premières SATs ne servent pas à noter les élèves, mais à évaluer l’école et le travail des instits plus tard. 

La scolarité en primaire continue avec le  key stage 2 pour 4 ans et à la fin, attention les revoilà, on repasse des SATs. Alors là par contre, ça ne rigole plus. Les gamins passent year 6, soit la dernière année de primaire à stresser comme des hannetons. PrincesseDiva qui va y avoir droit en mai se la joue pratiquement étudiante en doctorat. Serieusement quoi elle, elle bûche, tu peux  pas comprendre, sérieusement, c’est carrément le stress. Sérieux. Bref, une vraie tête à claques tout ça pour une poignée d’évaluations en maths et en anglais, L’Ado trouve sa réaction légèrement agaçante. Mais il faut dire aussi que les instits mettent la pression sur ces pauvres gosses. Parce que les résultats de ces SATs vont être comparés avec ceux passés 4 ans avant, et on va voir si l’école a fait progresser les élèves correctement ou pas. Et oui, les SATs servent plus à juger la compétences des écoles que les enfants! Mais les résultats aux SATs ont quand même une importance pour  la suite de la scolarité. 

A 11 ans révolus on rentre donc en secondary School. Là aussi, il y a plusieurs options, collège public, grammar School ou high School (entrée sur concourt, mais gratuite), collège confessionnel, privé…le county council  vous demande d’en choisir 5 un an avant, par ordre de préférence. On saura en avril où va aller PrincesseDiva l’année prochaine….Les trois premiers années de collège (key stage 3, c’est original) les élèves suivent tous le même programme. Ils sont repartis de façon extrêmement simple. Si. Vous avez déjà fait du calcul matriciel? Pas de problème, vous allez tout comprendre… Alors, un exemple totalement au hasard, GeekAdo est dans une classe qu’on appellera E parce que c’est son nom. Il a une trentaine de camarades, mais il ne les voit que pour quelques matières et l’étude. Par contre, il passera tout le collège chez les  E, c’est sa form ou house. Il participe donc à des événements scolaires avec les E plus jeunes et plus âgés que lui (c’est comme dans Harry Potter). Il est aussi en year 9 , donc sa classe s’appelle 9E. Il y a 6 classes de year 9 et GeekAdo suit les cours importants avec les autres élèves de sa  year qui sont du même niveau que lui, matière par matière peu importe leur house (en français langue vivante, il est dans un groupe pétaradant de un… Avec l’assistante pour lui tout seul).  C’est là que les SATs repointent le bout de leur nez : dès la première année de collège (year 7), les élèves sont repartis en maths et en anglais selon leurs résultats aux examens passés en primaire. Alors qu’un enseignant de primaire préférera s’immoler par le feu plutôt que de vous dire où se situe votre enfant dans la classe, au collège, on vous donne ses notes  en détails  mais aussi le classement sur l’année. Toujours un exemple totalement au hasard, on peut être  178 eme sur 180 en sport (GeekAdo se rattrape ailleurs. Enfin pas en technologie. Ni en art.) 

A la fin du key stage 3,  il reste encore deux années de collège , qui ne rigolent pas du tout, on arrive dans le sérieux, comme dirait PrincesseDiva. Il faut déjà choisir ses options, c’est l’occasion d’abandonner des matières (toujours un exemple totalement aléatoire, technologie et art…c’est dommage, on est obligé de garder sport) et d’en choisir d’autres: histoire ou géographie, une deuxième langue vivante…etc. Pendant deux ans, on bûche à fond pour les terribles, terrifiants, éprouvants , apocalyptiques  GCSE  (General certificate of secondary education). Les GCSE se passent deux ans avant le bac en France, mais c’est un peu la même chose, il y a toutes les matières  (en sachant qu’on planche sur plusieurs épreuves par matière). Par contre, on ne fait pas de moyenne, on compte les matières  individuellement . Les notes vont de A* à F, mais en dessous de C, c’est déjà handicapant pour la suite. 

La scolarité étant obligatoire jusqu’à 18 ans, les élèves ont ensuite le choix et se répartissent  à peu près équitablement entre l’apprentissage, le lycée technique, ou l’ académique. C’est  là qu’on retrouve les grammar Schools, les lycées privés et les publics, ou 6th form. L’ado testant le 6th form, je connais. On y rentre sur dossier, après interview et en fonction des notes aux GSCE. On y étudie généralement trois matières  (L’Ado qui fait son malin est dans un  advanced program. Il en fait 5. Mais c’est juste pour faire son intéressant). Les matières étudiées ont tendance  à être celles où  on a eu les meilleurs  notes en GSCE, mais il faut quand même faire attention à  bien choisir et à ne pas prendre n’importe quoi mais à réfléchir à ce qu’on veut faire à l’université. Le  gamin qui se retrouve avec musique,  geographie et araméen aura du mal à monter un dossier pour aller en fac de médecine par exemple. 

Le lycée dure deux ans. Il y a des examens en première année, les AS (Advanced Subsidary). Sur le même  modèle que les GCSE, on passe plusieurs épreuves par  matière et elles sont comptées individuellement. Il s’agit quand même de ne pas se planté pour pouvoir continuer l’année d’après et parce que les AS comptent pour une partie de la note finale. En dernière année, on passe les A levels, et ça ne rigole pas non plus. Du tout. D’où la réaction un chouïa agacée de L’Ado  qui est  en pleines révisions devant les crises de sa soeur avec ses SATs. Parce que les places offertes (on se comprend, ça coûte un rein, par année en plus) par les universités après l’envoi de dossiers de 35000 pages à peu près et d’interviews sont  conditionnées  par  les notes à venir aux  A levels.  Bref, L’Ado,  vas bûcher  un peu, au lieu de lire par dessus mon épaule!

Voilà. On n’arrête pas de se stresser,  pour les places d’écoles, pour tous les examens…le système scolaire britannique est épuisant. Pour les parents bien-sûr.