Bristol #6 : Se perdre dans Clifton Village

Publié le 23 février 2016 par Ailleurstoujours @TjsEtreAilleurs
Pour ce dernier billet, cette dernière balade dans Bristol, direction le quartier cossu de Clifton, situé à l'ouest de la ville, sur une colline surplombant la rivière Avon. Construit en majorité grâce aux bénéfices du commerce du tabac et d'esclaves, Clifton est l'un des quartiers les plus anciens et les plus influents de Bristol et lui fut rattaché dans les années 1830. Principalement zone résidentielle, caractérisée par de grandes demeures, Clifton n'en est pas moins dénué d'intérêt. Outre le zoo de Bristol, on y retrouve d'autres curiosités à ne pas manquer.
La première c'est bien évidemment le Clifton Suspension Bridge, l'un des monuments majeurs de la ville et l'un de ses symboles les plus importants. Il fut construit sur les plans de l'ingénieur Brunel, qui mourut avant la fin des travaux, entre 1836 et 1864, et est en activité depuis lors. Long de plus de 410 mètres, il enjambe la rivière Avon à 74 mètres de hauteur – attention au vertige –, reliant Leigh Woods, dans le Sommerset, à Clifton. On peut l'emprunter gratuitement à pied ou en vélo mais son passage en voiture est soumis à un péage (£1). Pour l'anecdote, nous l'avons rejoint à pied depuis Southville, ce qui se fait très bien en un peu plus d'une demi-heure. Cela permet d'ailleurs d'avoir de belles vues du pont depuis le niveau de la rivière ! De l'autre côté du pont se dresse l'Observatoire. Cet ancien moulin à vent fut construit en 1766 puis converti en entrepôt de tabac à priser. En 1777, un incendie le contraint à l'abandon pendant 52 ans jusqu'à son rachat en 1828 par William West, un artiste de Bristol, qui le rénove, lui donne sa forme actuelle et installe au sommet de la tour un télescope. Plusieurs décennies plus tard, il remplaça le télescope par une camera obscura, toujours en fonctionnement de nos jours. West construisit également un tunnel, allant du bâtiment jusqu'au Giant’s Cave, une grotte au niveau de la falaise, où furent découvertes des traces d'occupations remontant au Ve siècle. Ces deux attractions promettent des vues splendides sur le pont suspendu : pour notre part, nous n'avions pas le temps de le vérifier par nous-mêmes !Notre balade dans Clifton commence alors réellement. Malheureusement, c'est juste le moment où la pluie se décide à nous arroser. Nous sommes obligées d'écourter au plus vite, pour ne pas finir complètement trempées. Ce qui est bien dommage car le quartier regorge de petites boutiques indépendantes, de tea rooms cosy et autres adresses bien engageantes que nous aurions aimé explorer plus en détail. Au hasard de nos pas, néanmoins, nous tombons sur une belle curiosité : le Royal York Crescent. 46 habitations mitoyennes, désormais reconverties pour la plupart en appartements, dont la construction dura trente ans, entre 1791 et 1820, à cause de problèmes financiers du promoteur. Il est réputé pour être l'un des plus longs d'Europe et, avec sa vue sur le port et sa position panoramique sur la ville, on comprend sans peine pourquoi c'est l'une des rues les plus chères de Bristol. Nous rejoignons ensuite l'un des buts premiers de notre visite à Clifton : Clifton Arcade, situé au cœur du Clifton Village. Cette galerie remonte à la fin du XIXe siècle. Construite entre 1876 et 1878 par Joseph King, ce "centre commercial" victorien était un projet ambitieux, avec plusieurs galeries se rejoignant et même un espace pour que les attelages y pénètrent à l'intérieur. Pourtant, ce fut un véritable flop à son ouverture en avril 1879. Trois mois plus tard, sans aucune personne intéressée pour s'y établir, ce qui fut surnommé King’s Folly était déjà en vente. Laissé à l'abandon pendant plus d'un siècle, il fallut attendre 1998 pour que le lieu soit réhabilité et rénové comme à l'époque de sa construction. Depuis, une vingtaine de commerçants indépendants s'y sont installés et l'endroit est l'un des plus originaux que nous ayons vu à Bristol. Parmi les boutiques, citons par exemple une... épicerie française, où l'on trouve aussi bien des biscuits bien connus de nos supermarchés, du savon de Marseille ou même des spécialités bien de chez nous ! On y trouve également un café, de la décoration, du mobilier vintage, des bijoux... Un lieu cosmopolite qui vaut le déplacement ne serait-ce que pour le cadre ! Et si vous avez plus de chance que nous côté météo, un petit détour par les rues alentour du Clifton Village complétera parfaitement la balade.Ce carnet de voyage à Bristol s'arrête ici et j'espère qu'il vous aura donné envie de découvrir cette ville mal connue mais qui a tant à offrir. Pour autant, il n'est pas question de tourner la page de cette parenthèse anglaise car il me reste un dernier endroit à aborder. Rendez-vous la semaine prochaine pour l'ultime chapitre bristolien !