Trouver un emploi en Australie

Publié le 21 février 2016 par Jenny_myglobestory @jenny_myglobestory

Avant toute chose, je précise que cet article n'est pas une Bible de la recherche d'emploi ;-) ; ce sont simplement des observations et conseils basés sur les tendances du moment (février 2016... donc tout ça ne sera peut-être plus valable plus tard), sur ma propre expérience ainsi que celles des gens qui m'entourent. J'ajoute également que cet article est particulièrement destiné aux personnes qui viennent en Australie avec un WHV (Working Holiday Visa) avec la ferme intention de s'établir dans le pays.

WHV et emploi

Bien que le Working Holiday Visa comporte la mention " Working ", j'ai envie de dire que ce n'est pas le visa le plus adapté pour qui veut venir trouver un emploi permettant de s'installer sur du long terme en Australie. Je m'explique en démarrant avec un petit rappel de ce qui est possible ou non avec le visa Working Holiday.

Ce visa est dédié aux jeunes de moins de 31 ans qui veulent venir découvrir l'Australie sur une plus longue durée que le simple visa de tourisme (3 mois). Ainsi, ce visa a une durée d'un an, renouvelable une autre année sous certaines conditions, soit un total possible de 2 ans. L'autre différence notable avec le visa de tourisme, c'est que le WHV permet de travailler, ce qui est plutôt bienvenu lorsque l'on veut voyager sur une si longue durée sans trop puiser dans les réserves (ou si on n'a pas de réserves justement). A priori, on peut accéder à (presque) tous les domaines d'activité avec ce visa, mais... bah c'est la théorie. En pratique, les personnes qui viennent en WHV se retrouvent plutôt à faire des petits jobs alimentaires ou ces emplois que les australiens ne veulent pas (plus) faire : barman, serveur, femme de ménage, jardinier, ouvrier, etc... Pour certains qui veulent juste renflouer les comptes pour financer leurs voyages, ça fait l'affaire, mais pour les autres qui ont bien l'intention de s'installer dans le pays, ça risque de ne pas être suffisant d'un point de vue financier tout comme professionnellement.

Pourquoi donc une telle différence entre la théorie et la pratique ? Deux des principales raisons à cela :

  • le WHV ne permet de travailler que 6 mois pour le même employeur. Les emplois qualifiés demandent plutôt des personnes aptes à rester sur du long terme, c'est une question d'investissement de la part de l'employeur, et surtout de crédibilité. Un trop gros turn over n'a jamais été bon pour l'image d'une entreprise. Seuls quelques emplois échappent à cette règle, et c'est bien souvent des emplois " alimentaires ".
  • trop nombreux sont ceux qui viennent ici avec ce visa sans aucune maîtrise de la langue anglaise, ou avec un anglais bien trop timide pour pouvoir accéder à des postes qualifiés. Et dans ce cas, t'as beau avoir tous les droits du monde de bosser, si tu causes pas la langue locale, tu peux pas vraiment travailler dans les postes où t'es un minimum obligé de communiquer...

Du coup, si l'intention est bel et bien de s'établir en Australie, je ne suis pas certaine que le WHV soit la solution. Disons plutôt que c'est un tremplin, une porte d'entrée, car il permet quand-même de passer suffisamment de temps dans le pays pour améliorer son anglais (condition requise pour une grande majorité de postes qualifiés - un examen d'anglais est d'ailleurs exigé pour beaucoup de procédures de demandes de visa de travail), d'approfondir sa connaissance de la culture australienne, et surtout, si on s'y prend bien et qu'on ne passe pas son temps dans un camion sur la route, de développer un réseau qui peut être d'une aide précieuse. Mais en tout cas, il est important de retenir que le fait d'avoir un WHV ne donne pas automatiquement un emploi... oui, ça parait stupide dit comme ça, mais vraiment, c'est à ne pas oublier !

Mon cas à moi

Bien sûr, ce que j'explique ci-dessus, ce sont des généralités. Il y a des exceptions, il y en a toujours. Et pour illustrer ce propos, je vais parler de mon cas à moi ;-)

En venant en Australie, mon but est très simple : rester suffisamment longtemps pour pouvoir dire " je connais l'Australie " et pour pouvoir découvrir toute l'Océanie et l'Asie du sud-est. En gros, oui, j'ai bien envie qu'on reste posés ici un bon petit bout de temps ! Mais du coup, le WHV ne va pas être suffisant, d'autant que ni moi ni mon mari ne rentrons dans les conditions pour bénéficier du renouvellement de ce visa. En clair, on a un an (enfin 8 mois désormais...) pour réussir soit à nous faire sponsoriser par une entreprise (vu qu'on est mariés, si l'un est sponsorisé, l'autre bénéficie aussi du droit de résidence et de travail), soit faire aboutir une longue et coûteuse demande de résidence permanente (j'y reviendrai dans un article ultérieur avec toute la démarche). Mon travail de blogueuse et d'écrivain ne me permet hélas pas de bénéficier du moindre visa, sans compter qu'en plus, ça ne rémunère pas encore assez bien pour pouvoir se permettre de vivre là-dessus uniquement en vivant à Sydney. Ça, ajouté à diverses autres raisons, a fait que je me suis mise à la recherche d'un emploi dans mon secteur de formation.

J'ai commencé une recherche active d'emploi à partir de mi-janvier, après avoir minutieusement retravaillé mon CV anglais à la mode australienne avec l'aide d'une très bonne amie de mon coloc. Je ne me suis pas trop bougée avant car c'était la période des grandes vacances donc je voulais pas gaspiller mon énergie et mon temps pour quelque chose qui n'allait surtout pas porter ses fruits, d'autant plus que j'avais mon second roman à boucler. Une bonne partie d'entre ces CVs ont été refusés en raison de la nature de mon visa. Mais il y a eu quelques exceptions, encore ;-) On m'a contactée assez rapidement suite à mes candidatures, et ça, c'est super valorisant. L'un des entretiens que j'ai passés, ça a été grâce à mon réseau. Une amie d'un ami a fait savoir que son entreprise cherchait quelqu'un pour une mission particulière. J'ai fait passer mon CV, elle l'a elle-même fait passer aux personnes concernées, un entretien a suivi très rapidement, le feeling est directement passé avec le mec qui allait devenir mon supérieur direct, et hop, le tour était joué ! Me voilà au coeur du monde du travail australien ; parfait pour découvrir le pays de son intérieur, ça, sans oublier les merveilleuses rencontres que cette opportunité me permet de faire ! ;-)

En résumé, j'ai eu beaucoup de chance de décrocher divers entretiens par mes seuls efforts de recherche, mais d'après ce qu'on m'a dit, et mon embauche le prouve encore, ici, c'est bien souvent par le réseau que ça marche !

Mais alors, comment ai-je contourné les " restrictions " que j'ai mentionnées plus haut ? C'est bien simple : je parle anglais depuis longtemps déjà, et même si mon vocabulaire manque de richesse, j'ose me lancer, au risque de ne pas réussir à trouver mes mots, etc. Et surtout, il s'agit d'un contrat de 2 mois, un coup de pouce en plein rush. Donc le fait que mon visa actuel ne me permette pas de travailler plus de 6 mois pour le même employeur n'a aucune incidence... Le tout était de rentrer sur le marché du travail ; la suite, on verra ce qu'elle donne ;-)

Mes conseils

Je ne prétends pas détenir la vérité absolue sur la réalité du monde du travail en Australie, mais en me basant sur mon expérience et sur ce que je vois autour de moi, je pense pouvoir te filer quelques conseils qui pourront te servir.

  • sois informé : renseigne-toi sur le marché du travail dans le secteur qui t'intéresse, et aussi en fonction du lieu que tu vises. Ne viens pas ici avec la conviction que l'herbe est plus verte que de là où tu arrives, ou tu risques d'être déçu(e). Ne viens pas dépité(e) non plus ;-) mais aies simplement conscience de la réalité = tu es un étranger de plus qui arrive dans un pays où il y a déjà trop d'étrangers et avec forcément pas assez de travail pour tout le monde... Attention également aux informations désuètes données sur de trop nombreux groupes sur Internet... Je pense notamment à des dires du genre " il y a plus de travail à Perth. et c'est mieux rémunéré ". Ceci n'est plus vrai aujourd'hui, pour la bonne et simple raison que si Perth a un jour été prospère, c'était grâce au boom du secteur minier, et aujourd'hui, ce secteur se casse la figure complètement, ce qui met Perth dans une bien inconfortable situation et la rend bien moins intéressante qu'avant. Bref, sélectionne bien la provenance de tes informations... Le mieux est encore de discuter avec une personne qui travaille dans le secteur que tu vises (facile avec Linkedin) et/ou du secteur géographique, en plus des sites d'informations économiques, etc.
  • bosse ton anglais : si ton niveau est faible ou modéré, mon meilleur conseil serait de pratiquer au maximum... et pour cela, mieux vaut éviter les français* ! N'hésite pas à jeter un oeil aux sites comme Meetup ou Internations , où tu pourras vraiment améliorer ton anglais tout en passant du bon temps. (*Chers compatriotes, je vous adore, mais clairement, on est les plus nuls du monde pour réussir à parler autre chose que français quand on se retrouve entre nous !!). Au besoin, prends aussi des cours. Certains sont très abordables, comme par exemple ces cours bien construits dispensés dans des églises à Sydney (20 dollars pour 9 cours de 2 heures).
  • ne néglige pas le réseau : multiplie les occasions de rencontrer des gens de divers horizons, parle de tes ambitions, de tes projets, de tes souhaits... et le bouche-à-oreille peut très vite opérer.
  • balance ton CV partout où il peut être balancé : , , , et surtout, les agences de recrutement qui sont assez efficaces ici. D'ailleurs, un bon nombre d'entreprises ont recours aux agences de recrutement pour employer de nouvelles têtes. , , ou encore , sont autant de sites sur lesquels tu ferais mieux de laisser ton CV.
  • sois patient(e) ! Si réellement tu veux pouvoir bosser dans ton secteur, il va peut-être te falloir attendre quelques temps avant de trouver. Aussi, je te conseille d'avoir quelques économies d'avance, et/ou de ne pas faire la fine bouche sur le poste qui te sera proposé en premier lieu. Après tout, tu es un " débutant " ici, donc ça semble presque normal d'avoir à repasser par des petites portes pour atteindre le niveau de postes auquel tu aurais pu prétendre en restant dans ton précédent pays.