La pop vietnamienne, tellement mièvre mais pourtant adulée

Publié le 08 février 2016 par Caraporters @Caraporters

Saigon, Vietnam, trois jours d’arrêt. C’est court, trop pour faire un grand tour de la ville, mais suffisant pour en avoir un aperçu. Et en tomber amoureux, malgré une chaleur étouffante, une circulation de motocyclettes omniprésente et des averses diluviennes. C’est un peu cliché, mais tellement vrai: Ho-Chi-Minh, de son nouveau, nom, est un mélange fascinant de tradition et de modernité, de gratte-ciel dans le centre aux petites bicoques délabrées des faubourgs extérieurs. Nous essayerons d’y revenir dans un prochain article.

En attendant, trois jours, c’est suffisant pour avoir un aperçu des goûts musicaux des Vietnamiens. Et ils adorent parler, en anglais, au détour d’un parc, de leurs pays. L’occasion idéale pour découvrir ce qui les fait vibrer. Bon, d’un point de vue occidental, c’est pas toujours une réussite, mais il y a quelques surprises. Prêt ?

Mỹ Tâm

C’est LA grande star au Vietnam. Un mélange de Lorie, pour ses tonalités mièvres, et de Céline Dion, pour sa capacité à faire parler (un peu) d’elle à l’étranger. A 34 ans, Mỹ Tâm est déjà une artiste multi-nomminée et multi-récompensée.

Côté style musical, si vous aimez la mélancolie – comme nombre de Vietnamiens – vous allez être servi : c’est la reine dans son domaine. Si vous écoutez bien le titre ci-dessous, vous retrouverez un peu de Laura Pausini dans sa voix, dans une langue aussi chantante qu’incompréhensible.

Dàm Vĩnh Hưng

À 44 ans, Dàm Vĩnh Hưng berce le pays de sa musique pop depuis déjà plusieurs décennies. C’est un artiste adulé, un peu comme notre Johnny Hallyday, moult fois récompensé dans son pays. À l’étranger, il est toutefois mal perçu par les Vietnamiens qui ont fuit le pays, qui le considère comme un symbole communiste du pays.

Comme Mỹ Tâm, son style est pétri de vague à l’âme et ses clips, au moins les plus récents, racontent la dure vie quotidienne de certains Vietnamiens. Dépressifs, s’abstenir.

Nhật Thủy

Nhật Thủy, que l’on pourrait comparer à Shy’m, n’a pas (encore ?) une très grande carrière derrière elle. Mais avec quelques titres à son actif depuis qu’elle a remporté Vietnam Idol en 2013, l’équivalent de la Nouvelle Star chez nous, elle commence à faire partie prenante des références musicales du pays. À noter que Mỹ Tâm, encore elle, décidément, faisait partie du jury de cette saison.

Musicalement parlant, on retrouve globalement les mêmes choses déjà entendues, avec encore et toujours des histoires d’amour dans les clips, qui se terminent plus ou moins bien. Mais avec un peu d’anglais et un rythme plus accéléré, Nhật Thủy se démarque de ses aînés en imitant ce qui se fait à l’ouest.

Uyên Linh

Uyên Linh, c’est l’autre grande gagnante de Vietnam Idol en 2010. Après sa victoire, elle enchaîne les plateaux, les tubes et les albums. Depuis 2013, elle ne fait plus guère parler d’elle. Dommage. Son style rock avec un soupçon de jazz, notamment dans le clip ultra-léché de Mượn avait un je-ne-sais-quoi de différent, tout en restant très asiatique.

Bằng Kiều

Autre star incontournable du pays : Bằng Kiều. Il sévit dans les oreilles des Vietnamiens depuis le tout début des années 90. Dans les années 2000, il réussit même à faire quelques tournées à l’étranger, en Europe de l’Est, là où la communauté vietnamienne est présente, aux USA mais aussi en Australie. Un privilège rare, nombre d’artistes du pays ont du mal à s’exporter dans une région dominée par la K-Pop et la J-Pop, la musique coréenne et japonaise. Mais la V-Pop commence à se faire entendre.

Côté musical, on vous le donne en mille, c’est encore de la mélancolie mièvre. Vous avez tout l’album ci-dessous pour en apprécier les nuances.

Phạm Anh Khoa

Phạm Anh Khoa est un des rares artistes de rock au Vietnam. Connu de toutes les générations, il fait partie de la culture populaire du pays.

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