Avant de visiter La Paz, son nom résonnait en nous comme une destination mythique. Il y a encore peu de temps, nous ne pensions jamais y poser les pieds un jour. Pourtant, en 2014 à l’occasion de notre voyage de deux mois aux (comme nous l’aimons appeler) Z’amériques, nous avons goûté partiellement à l’ambiance si atypique de la Bolivie, en particulier celle de sa capitale. Nous sommes restés plusieurs jours à La Paz, qui a également servi de point de relais pour la sensationnelle découverte d’une des plus belles régions au monde, le Salar d’Uyuni. Ces quelques jours passés à La Paz ont été synonymes d’un dépaysement total, bien que nous sommes conscients que nos visites nous ont permis de goûter qu’à une mince partie de la vie de la plus haute capitale du monde.
Comme dans beaucoup de grandes villes, un certain chaos règne à La Paz. Trafic automobile, klaxons, pollution, vendeurs ambulants, etc. Malgré tout, nous avons accroché avec cette ville dont nous allons vous livrer les découvertes faites au cours de ces 4 jours passés à La Paz.
Eglise San Francisco
Edifice central à La Paz, l’église San Francisco est parfois considérée comme le plus beau bâtiment colonial de La Paz. La petite place qui la devance grouille de passage à toute heure de la journée. Il est possible de s’y assoir pour observer cette animation, prolongée par l’intense trafic automobile de l’Avenida Mariscal Santa Cruz.
Lors de notre séjour à La Paz, nous avons eu la chance d’assister à des spectacles de danses par des femmes en habits traditionnels et chapeau sur la tête.
Derrière l’église San Francisco, dans la rue Santa Cruz se tient le quartier des coiffeurs. Sous le regard amusé du coiffeur et de sa clientèle, j’ai pu tester une coupe pour à peine une dizaine de bolivianos (un peu plus d’un euro).
La calle Sagarnaga et le marché aux sorcières
La rue Sagarnaga et les autres rues qui l’entourent (en particulier la calle Linares) sont très prisées des voyageurs pour la densité de boutiques artisanales que l’on y retrouve. C’est l’occasion de faire le plein de souvenirs, les prix étant plus faibles qu’au Pérou. On a beaucoup aimé s’y promener et flâner à contempler les boutiques.
Dans ce domaine, nous nous sommes également régalés des nombreux marchés de La Paz. Impossible de les nommer tant il est difficile d’en appréhender les contours, c’est au gré du hasard qu’on les découvre et qu’on les arpente.
Non loin de la calle Linares, au bout de la calle Jimenez, c’est le lieu du marché aux sorcières. Si aujourd’hui il ne reste que quelques boutiques vendant herbes, incantations, fœtus de lama, etc., il devait y avoir dans le temps un vrai marché aux sorcières bien plus impressionnant.
Ruelle Juan
La ruelle Juan est l’une des plus connues de La Paz à cause du temps qui semble s’y être arrêté depuis la colonisation espagnole. Et pour cause, des pavés aux maisons colorées, cette ruelle piétonne dégage un certain charme, bien plus au calme que la cohue du centre de La Paz.
La ruelle Juan est également célèbre pour l’ensemble de musées (que nous n’avons pas visité) qui y prennent place.
La Place Murillo
Parce que les principaux bâtiments officiels de la Paz l’encadrent, la place Murillo est l’une des places les plus importantes de la capitale bolivienne. En son centre trône la statue de Pedro Domingo Murillo, leader de la révolution contre les espagnols. Autour de la place, on peut admirer quelques beaux édifices comme le palais Présidentiel, le palais du Congrès (où il faut jeter un œil à la curieuse horloge) et la Cathédrale de la Paz.
Nous avons surtout aimé la place Murillo pour le lieu de rencontre qu’elle représente pour les habitants de La Paz. Un groupe de vieilles dames discutant sur le parvis de la cathédrale, des enfants qui nourrissent les pigeons, des marchands ambulants de glace ou de gélatine, des photographes prêts à immortaliser des sourires contre quelques pièces,…
Mirador Kili-Kili
Du fait de sa configuration en cuvette, La Paz compte plusieurs points de vue sur la ville. De ceux-ci, le mirador Kili-Kili est souvent considéré comme le meilleur mirador de La Paz puisqu’il permet d’embrasser la ville sur pratiquement 360 °. Situé non loin de la place Murillo, nous avons pourtant réussi à manquer le mirador Kili-Kili puisque nous avons suivi un mauvais itinéraire, nous ayant finalement emmené jusqu’au Parque Urbano Central. En chemin, nous passons entre autres devant le stade olympique et un alignement de petites maisons colorées nous faisant penser, allez savoir pourquoi, aux Ladies de San Francisco (au croisement entre Calle Juan Manuel Loza et l’avenue del Ejercito).
Surplombant la ville, nous en avons surtout vu du Parque Urbano Central les aires de jeux pour les enfants. Mais en redescendant vers le centre, on s’est aperçus qu’une promenade était aménagée par un jeu de passerelles offrant de magnifiques points de vue sur La Paz, assouvissant notre soif de panoramas urbains.
Le cimetière de La Paz
En nous dirigeant vers le cimetière de La Paz, nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. Bien loin des cimetières tels que nous les connaissons chez nous, le cimetière de La Paz est composé de murs dans lesquels sont encastrés des casiers vitrés. Ces casiers, plus ou moins grands contiennent les urnes des morts et sont décorés de fleurs ou objets pour le défunt. De nombreuses allées s’entrecroisent, abritant des centaines de casiers. A certains endroits du cimetière, plusieurs niveaux se chevauchent donnant l’impression de petits immeubles de deux ou trois étages, avec une balustrade pour longer les étages supérieurs.
Emprunter le téléphérique de La Paz
Depuis peu, la ville de La Paz s’est dotée de téléphériques comme moyen de transport public. Une solution qui semble efficace pour les habitants et qui nous a ravis pour la promenade insolite à seulement 3 bolivianos.
Lors de notre voyage à La Paz, seule la ligne rouge était construite et en service. En moins de 15 minutes, on passe du centre-ville à El Alto, en passant par la station intermédiaire située derrière le cimetière. Inauguré à l’époque seulement depuis quelques jours, nous avons emprunté ce téléphérique en même temps que les habitants de La Paz, à la fois curieux de cette nouveauté mais qui avaient l’air de très vite l’adopter.
La Vallée de la Lune
A une quinzaine de kilomètres au sud du centre de la Paz, la Vallée de la Lune est une excursion idéale pour échapper quelques heures à l’animation grouillante de la capitale bolivienne. Oubliant les excursions en groupe ou même les bus rouges (sur le concept des bus sightseeing), trop chers et manquant considérablement de flexibilité, c’est par les transports locaux (par les collectivos) que l’on a rejoint la Vallée de la Lune. Un peu déconcertant la première fois que l’on les utilise, ils s’avèrent une solution économique pour rejoindre la Vallée de la Lune puisque nous avons payé moins de 5 euros à deux pour les transports (aller – retour) et les billets d’entrée au site (15 bolivianos / pers.).
Une fois sur le site, on découvre un paysage faisant penser pour une moitié à celui des cheminées de fée de Cappadoce et pour l’autre moitié aux stalagmites d’une grotte. Il y a deux boucles possibles. La première, la « Meditando entre las viscachas » dure environ 45 minutes. La seconde, la « Sombrero de la Dama », est plus courte puisqu’elle se parcourt en environ 20 minutes de marche.
La Paz est une ville qui ne présente pas d’attractions majeures comme bénéficient beaucoup d’autres capitales du monde. Pourtant, elle a réussi à nous charmer et à nous convaincre. Son premier atout : son authenticité. Plus que n’importe quelle (des quelques) autre ville d’Amérique du Sud que nous avons découvertes, La Paz reflète les images que l’on se fait de ce continent. Espérons qu’elle puisse conserver encore longtemps ce qui fait d’elle cette ville si atypique alors que la route vers la modernité semble déjà lancée.