First day at preschool


Ce matin, on était tous un peu stressé, surtout Toddler 5 et moi. On se préparait pour une grande première, un événement capital, une des étapes marquantes dans la vie d’un enfant (et d’une maman). Ça faisait des jours qu’on en parlait, pour se préparer psychologiquement tous les deux. Bref, après avoir déposé les filles à l’école, on n’est pas rentré à la maison. On est reparti vers l’église et sa preschool…Toddler 5, tout fier avec son cartable pingouin faisant sa rentrée! J’étais partagée entre la joie (freedom!!!!!!) et la nostalgie (mon bébéééé!). Lui, après avoir refusé bruyamment mordicus d’y aller à chaque fois qu’on abordait le sujet depuis une semaine était décidé, voire même impatient. Il faut dire aussi que ce n’est pas Toddler 5 qui allait à la preschool mais son singe en peluche, George. Comme George est encore petit et pour qu’il n’ait pas peur tout seul, Toddler 5 se dévouait pour l’accompagner. 

 First day at preschool 
On a attendu gentiment en serrant bien fort George pour ne pas qu’il s’inquiète, devant la porte, derrière l’église au milieu des tombes du cimetière. De suite, ça met en confiance. Je rappelle que la preschool est gérée par le Parish council, le conseil paroissial ( bien qu’elle n’est rien de  religieux), ils recyclent les bâtiments. Il y avait des enfants plus grands et habitués. Des tornades mal élevées qui hurlaient partout en faisant les abrutis charmants bambins légèrement actifs. Toddler 5 a eu l’air de les trouver sympathiques, surtout les deux garçons qui se bâtaient en se roulant par terre sous l’œil indifférent de leurs mères. Youpi, j’espère qu’il ne deviendra pas copain avec ces deux là…je n’ai aucune illusion, je sais  qu’il deviendra copain avec ces deux là. En tout cas, George avait moins peur, il était même impatient de rentrer dans la preschool et  Toddler 5 avec lui. La responsable a ouvert les portes, Toddler 5 et George se sont précipités dedans les premiers. Comme George n’était plus du tout inquiet, Toddler 5 l’a même lâché pour aller détruire le bac à sable. La responsable et moi avons pu discuter des futurs cours de français (je commence après les vacances) pendant que Toddler 5 faisait connaissance  avec sa teacher. Quand je suis partie Toddler 5 refaisait la déco, et repeignait la blouse de cette pauvre femme, et George le singe discutait calmement avec les autres doudous. Bref, ils avaient l’air content, je les ai laissé sans me faire de soucis. 

J’ai eu le temps de rentrer chez moi, c’est à deux minutes, et de me faire un café. Je me sentais toute chose dans ma grande maison (c’est marrant, je n’avais pas remarqué que c’était si grand…). C’est la première fois que je m’y retrouve toute seule. J’aurais presque déprimée si Chaussette n’avait pas pris sur elle de me dérider, en sautant directement sur mon mug et en flaquant du café partout. Allez hop, juste le temps d’éponger, et  il va falloir se mettre au boulot. J’ai trois heures devant moi avant d’aller chercher Toddler 5 (et George) et je me suis fait un programme démentiel, irréaliste chargé…j’ai des tas de projets, je suis motivée à fond. Ahaha… Ben, c’est raté. La preschool a téléphoné avant même que je finisse mon café (enfin le deuxième puisque le premier a fini par terre). Toddler  5 est en pleine crise de nerfs et réclame maman, vous pouvez venir? Youpi. La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas de zombie dans le cimetière, parce que mon fils hurlait à réveiller les morts, et pourtant, ça ne bronchait pas entre les tombes. Même des zombies durs d’oreille aurait été réveillés. On peut dormir tranquille, le cimetière n’est pas hanté. Et Toddler 5 est aussi parfaitement bilingue, entre deux cris de sirène sous acide, il arrivait très bien à dire, d’une traite: veux rentrer ma maison avec maman, me go home with mummy!  Il s’est jeté sur moi, en se cramponnant à mon jeans, style sangsue mais en plus baveux . J’ai essayé de le calmer, de faire un tour des jeux, avec George, mais rien à faire, Toddler 5 voulait partir. On a tenu 10 minutes et on est rentré, sans oublier George qui lui a été très sage.

D’un côté, ça me fend le coeur de voir mon bébé pleurer comme ça. Il est prostré sur moi depuis qu’on est à la maison. De l’autre, c’est bien gentil mais il faut aller à l’école. Il ne rentrera en primaire qu’en septembre 2017 (c’est à 4 ans révolus) mais bon…je pensais que deux matinées de trois heures par semaine en preschool, c était un bon début, avant de passer  à 4 matinées l’année prochaine. Je ne veux pas non plus qu’il  commence en même temps que moi. Il faut qu’il comprenne que j’y vais en tant  que teacher, pas pour être avec lui et que je ne m’occuperais pas de lui du tout (il parle déjà français). Je suis aussi un peu déçue de l’attitude de la preschool. Évidemment, j’habite pratiquement en face, c’est facile de me demander de venir le chercher.  Mais c’est un peu leur boulot de gèrer un gamin qui pleure en réclamant maman pendant 20 minutes. Ce n’est quand même pas si exceptionnel. J’en ai eu quand j’enseignais en petite section dans une école  pour francophones, je n’ai jamais appelé les parents au secours.  Si Toddler 5 comprend qu’il suffit de faire un caprice pour que  maman vienne le chercher, on ne va pas y arriver. Bref,  j’ai rangé mes projets pour plus tard et je suis bien plus stressée que ce matin à l’idée de ramener Toddler 5 à la preschool. On recommence jeudi, ça va être fun.