Je continue mon abécédaire bordélique aléatoire. Les A m’inspirent. C’est décidé, je fais tout le mois de janvier avec les A.
A comme…
Aéroport et Avion: deux en un! J’adore aller voir ailleurs, découvrir de nouvelles destinations, mais je deteste voyager. Je veux dire que j’aime beaucoup partir, je suis encore plus ravie d’arriver, mais c’est la partie entre les deux qui me pose problème, le trajet en lui-même. Déjà en voiture ou en train, c’est long, en bateau, j’ai le mal de mer, mais le pire, c’est en avion. Je déteste. Les avions, en tout cas ceux que je prends sont toujours en retard, volent bêtement en cercle autour de l’arrivée pendant des heures, comme une abeille bourrée, juste pour narguer les malheureux voyageurs, coincés comme sardines. Les hôtesses sont aimables comme des recruteurs de l’armée soviétique en plein crise de constipation…mais ce n’est rien comparé aux handicapés du sourire personnels au sol. Les aéroports me donnent de l’urticaire. Généralement, ils sont accueillants comme une convention des pompes funèbres. On sent de suite que les architectes qui pondent des aéroports ont aussi des problèmes gastriques, puisqu’ils s’inspirent à la fois du suppositoire et du bassinet. C’est riant comme une carrière de marbre désaffectée (et hantée), pratique puisqu’il faut faire 25 fois le tour avant de tomber par hasard sur sa porte d’embarquement, et pas toujours très propre. Et le pire, c’est peuplé de tas de gens qui ont visiblement oublié qu’on est des clients, qui paient donc indirectement leurs salaires, pas de dangeureux maniaques qui s’obstinent à voyager juste pour les ennuyer personnellement. Du coup, ils prennent sur eux d’être aimables comme des dictateurs hargneux, souriants comme des chihuahuas enragés, bienveillants comme la peste bubonique. Je voue une haine féroce à tous les apprentis rambos, modèles caniches teigneux qui font passer les contrôles de sécurité des aéroports, à toutes les hôtesses qui préfèrent s’arracher un bras à la petite cuillère que vous donner le début du soupçon du commencement d’une réponse, à tous les douaniers imbéciles qui n’arrivent pas à comprendre que si un gamin a le même nom de famille, la même adresse et la même tête que le monsieur qui le porte dans ses bras, c’est qu’il y a de grande chance que ce soit son fils, même si ils ont un passeport français et un irlandais. Voilà.
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Accouchement: c’est une activité que j’ai pratiqué assez régulièrement…rassurez-vous, je ne vais pas vous raconter tous les détails sanguinolents…mais justement, c’est quoi ces espèces de conspirations autour de l’accouchement? On a trois tribus: celles qui se la jouent anciens combattants, et à peine 5 minutes après vous avoir rencontré, se mettent à vous décrire par le menu leurs 125 heures de travail, qui évidement ont été terribles. En 267 ans de carrière, l’obstétricien n’avait jamais vu ça, ce sont des Warriors de la maternité, des Jedis de l’épisiotomie. La deuxième catégorie au contraire ne jette pas un voile pudique sur l’accouchement, mais une chape en béton armée. L’accouchement, quel accouchement? De toute façon, c’est merveilleux, dès qu’on a son adorable bébé dans les bras, on oublie tout, la douleur (quelle douleur?), les cris, les larmes…j’en ris encore. Les troisièmes vivent l’accouchement comme un grand moment mystique. C’est beau et transcendantal. Ben non, c’est gore, ça fait mal et on n’oublie pas. Je ne veux pas casser l’ambiance, mais la seule chose qui compte, c’est qu’à la fin on ne soit pas trop amoché, et surtout qu’on est un bébé en bonne santé.
Amitié: non, parce que je sens bien que je me suis fait des copines avec la rubrique au dessus…Vous allez rire, mais j’ai des amies! Si. Dont certaines depuis plus de 20 ans et/ou à l’autre bout du monde. C’est d’ailleurs là que je voulais en venir . En étant Expat, on apprend à la fois à se lier avec les gens plus vite, mais aussi à préserver malgré la distance les vraies amitiés. Et malheureusemt à faire le tri aussi…
Austen (Jane): j’adore Jane Austen et je ne supporte pas la façon dont les producteurs de cinéma ou de télévision dénaturent son œuvre. Ils s’obstinent à pondre des espèces de trucs niais et indigestes à partir de romans intelligents, drôles (très drôle, Jane Austen a un sens de l’ironie absolument délicieux) et pas du tout fleur bleue, eux. Évidement ça finit toujours par un mariage, expédié rapidement en trois lignes paresseuses, parce qu’il fallait bien que Jane Austen se plie aux conventions de son époque. Mais uniquement après avoir copieusement ridiculisé ses héros, véritables caricatures de la société anglaise du 19 eme. Certains universitaires ont même comparé le style de Jane Austen à celui des monty Python, on est loin des téléfilms mielleux quand même!
Abdication: Lizzie s’accroche à son trône et refuse d’abdiquer, tant pis pour Charles. Avant elle, son tonton Edward a bien sûr abdiqué en 1936, pour cause de vie privée tumultueuse…enfin tumultueuse, pour se marier avec une divorcée (comme Charlie et Camilla, tiens), quand on voit ce que font les Royals maintenant, c’est de la rigolade. Le fait qu’il était aussi un chouïa facho sur les bords n’a rien à voir avec le sujet. Avant lui, Richard II en 1399 et James II en 1688 eux, ont été abdiqués. Si. L’un par un ex pote, Henry of Bolingbroke, probablement parce qu’il était contrarié d’avoir un nom ridicule, l’autre par ce charmant humaniste pas du tout sanguinaire qu’était Cromwell. On remarquera que les deux portent le même numéro. Finalement, vus les précédents historiques, il y a peut-être de l’espoir pour Charles, puisque sa maman est quand même Lizzie Deux aussi. Surtout que vu son air aimable, elle pourrait se reconvertir en hôtesse d’accueil dans un aéroport.
A dimanche prochain pour d’autres A