J’ai découvert la Venise de Henri Landier dans l’ouvrage Venise ou l’Innocence retrouvée qui rassemble les grandes sanguines et les aquarelles de l’artiste réalisées entre 1980 et 2000. Les aquarelles sont accompagnées de textes de Alain Vircondelet, un auteur qui a réalisé plusieurs ouvrages sur Venise.
Henri Landier est un peintre et graveur parisien qui expose en permanence à l’Atelier d’Art Lepic à Montmartre depuis 1975.
Envoûté par la magie et le charme de Venise, il la parcourt depuis plus de trente ans. Sa Venise est colorée et authentique. On est loin de la Venise immobile et figée dans une beauté éternelle que l’on peut parfois voir chez certains artistes. Landier s’est attaché à peindre une Venise quotidienne et vivante. D’ailleurs sa préférence pour les quartiers paisibles, à l’écart des foules de touristes de la basilique Saint-Marc ou du Rialto, transparait rapidement dans son œuvre. On observe le trafic des bateaux, une place animée, un homme qui pousse un chariot de marchandises. Ici, un campo avec un petit marché de fruits et légumes, là, des passants qui s’affairent à leurs occupations ou une ruelle paisible.
Ses nombreuses déambulations à Venise lui ont permis de s’imprégner de la ville, de saisir sa véritable essence et de la peindre avec une infinie justesse. N’ayant magnifié aucun lieu, ses aquarelles sont légères et ne sont pas écrasées par la succession de beautés qu’on trouve à Venise, par sa longue histoire, par ses richesses. Avec douceur, Landier réussit à nous relier à la Sérénissime.
Il y a ainsi des amoureux de Venise qui toujours reviennent à ses motifs, comme une obsession heureuse, comme s’ils savaient que là se tient peut-être le secret du monde, qu’à tout le moins là est retenue la plus belle de ses lumières, la réverbération d’un lieu perdu, très ancien, d’avant les sociétés et les villes.
Alain Vircondelet