Les voeux de Vivre en Islande

Jean Pozocco

áramót

Le repas de fin d’année qui avait commencé à six heures était depuis longtemps terminé.
Le discours de l’évêque de l’église protestante d’Islande avait été englouti comme la dinde.
La télévision nous avait rafraichit la mémoire sur l’année écoulée.
Le premier ministre essayait de nous rassurer sur l’avenir.
Les feux de joie (brenna) sur la colline de Kopavogur avaient été une réussite avec son feu d’artifice dépensier.
Le dessert devant l’inévitable Áramótaskaup avait été le seul sourire de l’instant.
L’enthousiasme des enfants était attendrissant à une demie heure du gong final lorsque les gens sont sortis allumer leurs fusées et ont bombardé le ciel.
Minuit sonna et on bascula en 2016 en Islande… Alors qu’en Australie la vie avait déjà fini de dessouler.
Tu m’embrasses? Je t’embrasse… Je regardai le ciel obscurci par les fumées polluantes des feux d’artifices et lançai un :
« Bonne année mon pote ! Et garde toi bien de nous refaire un þrettandi (fin de Noel-épiphanie) comme celui de janvier 2015, d’accord ?! »

Sophie Froment

Vue Port

L’année 2016 est arrivée avec son lot de « possibles » bonnes résolutions… Coutumes de notre monde occidental !
Après plus de 5 ans ici, la beauté, la diversité et la rapidité de changements des ciels islandais m’ont amenée à penser que les « bonnes résolutions » ne servent pas à grand-chose : elles se dissipent au moindre souffle d’air !
Aussi je préfère penser à l’année qui s’annonce avec la souplesse et la poésie de Jacques Brel et vous souhaiter à tous, comme il l’a si bien écrit :

Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir, et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns.
Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer, et d’oublier ce qu’il faut oublier.
Je vous souhaite des passions.
Je vous souhaite des silences.
Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants.
Je vous souhaite de résister à l’enlisement,
A l’indifférence, aux vertus négatives de notre époque.
Je vous souhaite surtout d’être vous.

Dominique Plédel Jónsson

© ina.fr© ina.fr

Sophie s’étant lancée dans les citations (et pas des moindres, merci Sophie !) je ne peux que reprendre à mon compte et à ma manière ce qui nous vient du bouddhisme :

Le passé est le passé, tu ne le revivras pas (heureusement pour certaines choses)
Le futur n’est pas encore écrit (et nous allons tous l’écrire ensemble, avec nos ardeurs, nos idéaux, nos envies, nos gourmandises) et il viendra bien assez tôt.
Vis donc le moment dans lequel tu es maintenant et profites-en pleinement !

Bonne année à tous-toutes !

Estelle Burger

famille burgel

Pour cette nouvelle année qui se présente à nous ici dans son écrin de glace, je vous souhaite à tous de vous réveiller chaque jour avec le sourire. Que la joie soit autour de vous et avec vous. Gleðilegt nýtt ár.

Cynthia Gerbore

voeux_islande_2016

Pour 2016 et pour la suite…
Je vous souhaite la Vie. Non pas une moitié de vie, ni un faux-semblant de vie, mais la vraie Vie. Et je vous souhaite de trouver les fruits les meilleurs que produit la Vie : l’Amour, la Joie, la Paix, la Patience, l’Amabilité, la Bonté, la Bienveillance, la Fidélité, la Douceur, et la Tempérance. Avec en première place l’Amour.
L’Amour qui est patient, qui est plein de bonté. L’Amour qui n’est pas envieux, qui ne cherche pas à se faire valoir, qui ne s’enfle pas d’orgueil. L’Amour qui ne fait rien d’inconvenant. L’Amour qui ne cherche pas son propre intérêt, qui ne s’aigrit pas contre les autres, qui ne trame pas le mal. L’injustice attriste cet Amour-là, et la vérité le réjouit. En toute occasion l’Amour pardonne, il fait confiance, il espère, il persévère. L’Amour n’aura pas de fin. Que vous puissiez trouver cette vraie Vie, et que vous la viviez en 2016 et pour toujours.

Eric Eymard

vieille carte islande

En 2016, je souhaite que les pays qui tuent leur peuple en raison de leur foi, de leurs opinions, de leurs inclinations sexuelles, se délitent dans un volcan en éruption. Je souhaite que les nations, dont la France, qui commercent avec ces pays tout en dénonçant « avec la plus extrême fermeté » leurs agissements, cessent de prendre leurs concitoyens pour des perdrix lagopèdes. Je souhaite que les terroristes de tous les pays créent leur congrès annuel au sommet du Vatnajökull et qu’ils profitent de l’occasion pour donner libre court à leurs passion pour l’auto-destruction. Je souhaite que nos gouvernants et leurs faire-valoir médiatiques cessent de penser que les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Je souhaite que les atrophiés du neurone qui pensent que « l’étranger » est source de tous leurs maux sortent de cette torpeur d’ignares qu’entretiennent opportunément les adeptes tout aussi décérébrés d’une « nation purifiée ». Je souhaite que l’humanité imagine un monde où la justice, l’intégrité, la tolérance, la générosité et la liberté s’envisagent comme des alternatives réalistes. Après tout, les voeux, aussi utopistes qu’ils soient, servent aussi à ça, non ?