The WTF School

Publié le 06 janvier 2016 par Pomdepin @pom2pin

Désolée pour le titre, mais vraiment, je ne voyais pas autre chose. J’ai appris dans le Times et avec sidération l’existence d’une école privée et  américaine d’un genre special (la photo est tirée de l’article. En cliquant sur « source », on doit y accéder, mais je ne sais pas si c’est réservé uniquement aux abonnés ou pas, vu que je le suis, ça marche chez moi. C’est fou ce que j’explique bien dès que c’est un chouïa technologique). On en parle parce qu’elle va prochainement débarquer à Londres ainsi qu’au Brésil et en Chine. Il n’y  pas de raison qu’on ne prenne pas les parents trop riches attentionnés là-bas aussi pour des imbéciles. La chose s’appelle The Avenue: The world School, en toute simplicité et ne coûte que la bagatelle de 43 500 dollars l’année (c’est la base. Il doit y avoir des extras, on ne peut pas éduquer un futur génie universel avec cette misère…). J’ai du mal à m’en remettre.

  

Source
Déjà, chaque « étudiant » (si, si, la petite Rainbow-Margaret-Unicorn, 3 ans, qui bave sur son pull en se vissant un crayon dans le nez est étudiante) bénéficie d’une équipe de 10 personnes pour s’occuper de sa petite éducation. C’est une « success team »…de suite, ça présente mieux qu’une failure team (échec) ou une « let’s make your parents give us sh*tloads of money for no good reason team »  (Faisons raquer  des tonnes d’argent à vos parents sans raison,  en moins poli. Je précise pour les non anglophones, la jolie étoile cache très bien un gros mot. Non?). A 4 ans, ces sales mioches adorables bambins  apprennent à la fois le mandarin et à être un « global citizen ». Le fait que ça ne veuille strictement rien dire, en mandarin comme en anglais n’est pas un problème, c’est les parents qui paient. D’ailleurs, les enfants pourront bientôt passer d’une école à l’autre, probablement en hélicoptère. Allez hop, un semestre à Manhattan et puis un à Sao Paulo pour les 5 ans du petit Fox-Hurricane-Bob (c’est son papy, celui qui a l’héritage, qui a insisté pour « Bob ». Ou alors c’est juste que ses parents voulaient montrer qu’ils étaient à la fois extraordinairement proches du peuple et très ironiques, dâârling). C’est essentiel pour leur développement en fumisterie « global citizenry ». C’est sûr, à ce prix là, on ne va pas se priver d’inventer des mots.  Faut pas rigoler, arrivé à un tel degrés de créativité éducative, on ne peut quand même pas se contenter du dictionnaire. De toute façon , les gamins apprennent le mandarin, pas l’anglais…citizenship (citoyenneté), c’est pour les ploucs. 

L’école de New York (que le journaliste du Times qualifie de « mother ship ») offre les indispensables : une cour de récréation sur les toits, un atelier de robotique dans une serre, des vigiles et un bar à café pour les parents. Les salles sont décorées de slogans pétaradants comme  » vous passez à côté de 100% des choses que vous ne tentez pas. » C’est pas faux.  En même temps, c’est un peu limite, comme cours de maths. La cantine à la demande expresse des parents, propose des algues et des zucchinis (ce n’est pas précisé dans l’article , mais il doit bien y avoir autre chose aussi. Quoique…). J’imagine très bien la tête de Toddler 5 devant un plat d’algues. Des plus grands aussi d’ailleurs, même L’Ado qui pourtant mange n’importe quoi. Les petits ont droit à des sorties scolaires captivantes dans les galeries d’art de Manhattan où les profs leur expliquent en mandarin les subtilités de l’expressionnisme, à 4 ans donc. Je suis sûre que Caesar-Bullshit-Terracota qui dessine des bonhommes patates sur les vitres avec son mouchoir apprécie. 

Mais je vous rassure, la principale discipline enseignée par cette école remarquable c’est, vous l’aurez deviné, l’humilité. Si. C’est même le directeur qui le dit, sans rire. Figurez-vous qu’on y demande aux clients naïfs élèves d’étudier en restant « humbles par rapport à leurs talents et généreux d’esprit » . Autrement dit : » peu importe que vous soyez stupides, la fortune, ça s’hérite, mais arrêtez de secouer le carnet de chèques de papa sous le nez des pauvres, ça fait mauvais genre ». Je suis confuse, je ne sais pas le traduire en mandarin. Par contre, je parle anglais, j’ai donc très bien compris le commentaire d’un lecteur du Times : » pass the sick bucket » . Je suis totalement d’accord. Burps.