Bande dessinée.
Alfred, Come prima. Delcourt, collection Mirages, 2013. 223 p.
Come prima a reçu le Fauve d’or, le prix du meilleur album, au Festival d’Angoulême en 2014.
1958. Suite au décès de leur père, Giovanni surgit dans la vie de son frère Fabio qu’il n’a pas revu depuis des années.
Giovanni est là pour tenter de le ramener chez eux, dans leur Italie natale. Fabio n’est pas franchement ravi de le voir, mais il se laissera finalement convaincre, seulement pour récupérer son héritage. Commence alors pour les deux frères un voyage rocambolesque au volant d’une fiat 500, avec à l’arrière l’urne funéraire contenant les cendres du père. Le climat est tendu, les non-dits nombreux et les silences pesants.
Les retours en arrière dévoilent au fur et à mesure de l’histoire un passé douloureux, dont l’appartenance révolue de Fabio aux milices fascistes est au cœur des tensions familiales. Ces retours au passé sont marqués par des planches graphiquement différentes où le trait se fait plus épais, plus flou. On en retire des impressions plus que des détails précis. En nous laissant supposer certaines choses, l’auteur laisse place à l’imagination et au rêve.
Entre les deux frères les rancœurs se dévoilent peu à peu. Les souvenirs refont surface et les liens se recréent. Rien n’est jamais simple dans les secrets de famille et, finalement, Fabio n’est pas le seul à porter des secrets, Giovanni a lui aussi sa part d’ombre.
Alfred nous offre une bande dessinée sensible et terriblement proche de nous. On prend plaisir à suivre les deux frères dans leur périple aux couleurs chaudes qui sent bon le Sud.