Tu pensais probablement que j'allais aujourd'hui encore te conter fleurette. Mais je crois que tu as eu ta dose de fleurs et autres végétaux pour le mois. Aujourd'hui, je vais donc plutôt te parler d'histoire de mer qui prend l'homme. Moi la mer, elle m'a pris, je me souviens un samedi du mois d'août.
Prendre la mer se mérite en empruntant l'A13 un week-end de chassé-croisé (même pas peur) puis en tentant de se faire une place dans des villages aussi croquignolets que saturés de touristes.
Ces villages, c'est d'abord celui d'Etretat. Suspendue entre ciel et galets, la cité est convoitée par les touristes du monde entier pour ses célébrissimes falaises en calcaire. On y vient aussi pour déambuler dans ses charmantes ruelles, admirer ses non moins charmantes maisons normandes et apercevoir les demeures des peintres qui ont fait son succès.
Première mission dès l'arrivée : se débarrasser de la voiture. Nous optons pour le parking payant qui ne nous coûtera la bagatelle de 3 euros la demi-journée. Une bonne option lorsque l'on sait que la parking gratuit impose une marche d'une bonne quinzaine de minutes pour accéder au centre. Ajoute à cela l'ascension des falaises. Il ne m'en faudrait pas plus pour décrocher le malaise. Je suis une sportive du dimanche, pas du samedi.
Deuxième opération d'envergure : se restaurer. S'il est facile de décrocher une table dans l'un des (très) nombreux restos du minuscule centre, il l'est beaucoup moins de débusquer la petite adresse de charme locale. Inutile de décortiquer pendant 1h les cartes affichées, tous proposent des plats similaires aux tarifs quasi identiques.
Troisième tâche de la journée : gravir les montagnes à défaut d'avoir le pouvoir de les déplacer pour sa moitié. Bien que les falaises de droite soient également accessibles en voiture, je ne pourrais que te conseiller de faire l'ascension à pied. La récompense à l'arrivée vaut toutes les médailles du Mud Day.
A droite, la falaise d'Amont, sa chapelle Notre-Dame de la Garde et sa mini-arche plongée dans la mer. A gauche, les célèbres porte de l'Arche, de l'Aiguille et la Manneporte. Des deux côtés, une vue à couper le souffle - s'il t'en reste encore après la marche - sur la plage d'Etretat embrassée par le village et caressée par la Manche.
Entre les deux, mon cœur et mon regard balancent, ainsi je choisis de m'offrir les deux escalades pour découvrir que l'herbe n'est pas plus verte mais beaucoup plus tranquille du côté de l'arche d'Amont. A privilégier donc si tu préfères les promenades bucoliques sans horde de touristes.
Un petit plouf pour se remettre de nos efforts (n'oublie pas tes chaussures waterproof pour te protéger des galets) et il est déjà l'heure de reprendre la route en direction d'une autre commune plébiscitée des visiteurs. La belle Honfleur nous attend pour un autre bain, de foule cette fois-ci.
Autant t'annoncer la couleur : celles des maisons normandes d'Honfleur sont magnifiques mais il te faudra les partager avec pas mal de monde si tu optes pour un week-end durant la belle saison.
Pour le reste, ce n'est que du bonheur : celui de flâner dans un dédale de délicieuses rues pavées, celui de pénétrer dans une église du 15ème siècle (Saint Catherine) dont le clocher est séparé de la nef ou celui de pouvoir manger un plateau de fruits de mer ou du poisson grillé toute la journée.
Pour ce faire, mieux vaut éviter les établissements étalés sur les rives du vieux port et s'enfoncer dans les rues adjacentes. Le port attendra la belle visite digestive. Aménagé au 17ème siècle, le bassin a vu les visiteurs remplacer les marins et les voiliers prendre la place des bateaux de pêcheurs. Mais les maisons d'époque en ardoise trônent toujours majestueusement autour du bassin. C'est ton appareil photo qui va être content (et tes followers Instagram).
Le soleil te fait la grâce de pointer le bout de ses rayons ? Offre-toi une virée dans le jardin des Personnalités ou dans les allées du marché du samedi matin, place Sainte-Catherine. Si les nuages ont décidé de lui fermer son caquet, plusieurs musées pourront faire office de parapluie : celui d' Eugène Boudin ou la maison natale du grand musicien surréaliste Erik Satie qui offre une scénographie plus qu'insolite.
Il est déjà l'heure de mettre les voiles le volant pour rentrer au bercail. Honfleur nous a fait la plus belle des fleurs : un week-end inoubliable.
Pour y aller : Louer une voiture au Havre (2h d'Intercités de Paris) ou à Paris puis suivre ton GPS. 1h et un Pont de Normandie (environ 5 euros de péage) séparent ensuite Etretat d'Honfleur. A l'arrivée : cap sur le parking gratuit du zoo équatorial " Aeroscopia ". Autre solution : prendre un train direction Deauville/Trouville puis la ligne 20 des Bus Verts du Calvados pour accéder à Honfleur.
Pour que tes nuits soient follement douces : La Petite Folie - 44 rue Haute. Tél. : 06 74 39 46 46. Une maison d'hôtes et d'apparts idéalement placée et aménagée dans une maison de 1830. Petit dej' gargantuesque à savourer avec ses voisins autour d'une grande table en bois, escaliers qui grincent, immenses chambres décorées avec goût, personnel au petit soin, grand jardin... Le délicieux charme de l'ancien côtoie les équipements modernes pour un moment de folie douce.
Pour que ton déjeuner soit vintage : Laurence - 46 rue des Lingots. Tél. : 02 31 87 11 64. un resto-salon-de-thé-café-brocante-dépôt-vente aux faux airs de maison de poupée dans lequel tu pourras déguster un menu unique (18 euros) dans un décor de bric et de broc.