Je ne sais pas vous mais moi le voyage ça m'amène à me poser plein de questions (pas toujours philosophiques, je vous rassure) mais on ne peut pas rester insensibles à toutes ces différences et aussi toutes ces richesses.
Ma question du jour: en réalité qui sont les pauvres? qui sont les riches?
Evidemment ça dépend des critères pour définir ces termes (comme diraient de grands penseurs " ça dépend, forcément, ça dépasse "! (j'ai de belles références hein?). Et évidemment l'argent c'est bien trop réducteur. (sinon je m'embêterais pas à écrire un article hein!!)
Alors pour commencer, une belle vérité de La Palice: nous les riches, les pays développés, c'est nous qu'on est les meilleurs! De belles routes, des beaux hôpitaux, on maitrise grave les technologies, on est à la pointe, bref on déchire!
De l'autre côté du globe, (parce que c'est bien qu'on se mélange pas trop quand même), il y'a les pays sous développés, ou en voie de développement ou émergeants. C'est selon ton niveau de " politiquement correct ". Bref, ces pays (où pourtant ces braves colons ont tenté d'aider en vain ces pauvres autochtones - qui n'avaient rien demandé au passage je vous l'accorde) sont pauvres. (cynisme aigu dois-je préciser?) Il n'y a qu'à regarder l'état de leurs routes, des bâtiments, sans parler des égouts, de l'accès à la santé ou à la scolarisation.
Des années de retard par rapport à nous. C'est évident.Sauf que c'est tout sauf évident à y regarder de plus près
Alors rassurez vous, je les ai bien vu ces différences, la saleté, la pauvreté. Les voyages te font éclater ces vérités en plein visage et tu réalises au plus profond de toi à quel point on ne choisit pas l'endroit où l'on nait. Et clairement, personne ne nait avec les mêmes chances que son voisin. Ce genre d'inégalités me glace le sang. Surtout quand je suis face à un enfant, au regard perçant, qui n'ira probablement jamais à l'école.
Je pense souvent à cette chanson de Maxime Leforestier et à quelques unes de ses paroles: " tu choisis pas les trottoirs de Manille. Etre né quelque part, c'est toujours un hasard pour celui qui est né. "
Et je me demande si le hasard fait bien les choses?
Ce genre d'inégalités, encore une fois, le savoir c'est une chose, mais les voir, c'est une autre chose. Ca reste gravé en toi, c'est indélébile, c'est une claque violente dans ta face.
Puis, peu à peu, c'est comme si tes yeux s'habituaient à la lumière après beaucoup d'obscurité.
Car si la richesse c'est savoir être heureux avec peu, alors sans conteste nous sommes pauvres et eux riches
Pas besoin d'être un grand philosophe pour s'en apercevoir. Esteban, du haut de ses 5 ans l'a bien vu et nous explique qu' il a vu des enfants avec moins de jouets que lui, mais heureux. (car oui pour lui le reste ne compte pas, les vêtements troués, la crasse.. on ne regarde pas ça quand on est enfant). Et ces enfants souriaient. Ils semblaient heureux (et insouciants surement). Car les inégalités n'entachent pas complètement la condition d'enfants qu'ils soient pauvres ou non.
Quant à la nature, elle s'en fout des cette notion d'inégalité et elle a saupoudré ses richesses, ses beaux paysages de partout dans le monde, sans distinction.
En fait, je dérive et c'est bien volontaire car pour moi la richesse c'est le bonheur. Ou plutôt savoir trouver le bonheur là où il est.
C'est savoir trouver le bonheur dans ton quotidien. Tous les jours, un petit quelque chose. Un sourire par exemple.
Je me souviens de ma soeur qui m'a raconté, ravie, qu'une fois pour son anniversaire son homme lui avait ramené un poulet rôti. Parce qu'elle en avait très envie. Parce que cette fois-ci elle n'avait besoin de rien d'autre (et pouvons nous vraiment parler de besoin dans notre société d'ailleurs? il s'agit tout au plus d'envies). Parce que c'est bien d'être simple. Parce que le bonheur n'attend pas demain ou que l'on gagne au loto et que l'on soit " riche ".
J'admire les gens simples. C'est une force, pas une faiblesse. Loin de là. Je les admire non pas pour la simplicité pure mais pour cette capacité à voir le beau là où il est, sans filtre consumériste exacerbé.
La simplicité est une richesse. Qui mène à la richesse ultime: le bonheur.
Personnellement, le voyage m'aide à relativiser l'importance de beaucoup de choses matérielles: passer 9 mois avec les 3 mêmes tee shirt, finalement ce n'est pas si terrible. Mes enfants sont en bonne santé, auprès de leurs parents, encore ensemble, qui s'aiment et qui les aiment. Je dis souvent aux gens que j'aime que je les aime car c'est important. Et c'est tout ce qui compte finalement.
Les pauvres, vous avez-dit " sous-développés "? Laissez moi rire!
Il y a plus d'écoles Montessori au Sri Lanka qu'en France. Idem en Inde.
Dans ces pays, où certes le passé colonialiste est récent, ils parlent quasiment tous Anglais. Les adultes, et les enfants. T'en a vu beaucoup toi des chauffeurs de taxis à Paris parler Anglais? Paris la capitale mondiale du tourisme! (je cite les taxis car c'est qui me frappe le plus, mais plein d'autres professions sont concernées, hein, j'ai pas de souci avec eux!)
Dans ces pays " sous-développés ", la notion de famille est sacrée. Leurs enfants sont leur avenir et ils feront tout ce qu'ils peuvent (chacun à son niveau) pour les élever, leur donner une meilleure condition. Leurs aînés aussi sont respectés et même si la maison de retraite est inenvisageable d'un point de vue financier c'est surtout d'un point de vue mentalité que ça choque.
Alors oui je fais des raccourcis et tous n'est pas rose dans ces pays, (et tout n'est pas pourris chez nous, loin de là) la condition des enfants, des femmes, il faut aussi tenir compte de la diversité de leur territoire (campagne versus ville..) mais je trouve leurs cultures belles, riches et pleines de beaux enseignements pour nous, les " plus développés ".