Il y a des noms de villes qui ne laissent personne indifférent, il suffit d’évoquer Nazareth et automatiquement des images bibliques nous viennent en tête. La curiosité m’a emmené sur la route de cette petite cité au nord d’Israël, pour voir à quoi peu ressembler aujourd’hui cet endroit au nom si évocateur. Je ne suis pas ce que l’on peut appeler quelqu’un de religieux, mais l’idée d’aller à la découverte d’une ville aussi mythique était exaltante ! Faisons un petit crochet du côté de la Galilée, je vous ressort des photos un peu poussiéreuses pour illustrer le tout !
C’EST PAR OU ?
La ville de Nazareth est située une quarantaine de kilomètres à l’est de Saint-Jean d’Acre, elle peut être visitée en rejoignant notamment le lac de Tibériade proche de la région du Golan. Rouler en Israël s’est révélé plutôt facile, une fois sorti des autoroutes de Tel-Aviv ou du bourbier de Jérusalem, les routes sont bien aménagées, et les trajets courts : un vrai charme ! N’hésitez pas à louer une voiture pour votre séjour, ça vous donnera l’occasion d’approfondir la visite de certaines régions. Petite particularité des panneaux de circulations israéliens : ils sont trilingues ! Anglais, Hébreu et Arabe ! Dans ma tête je rêvais de faire le petit crochet pour Nazareth, en sortant de Saint Jean d’Acre en milieu d’après-midi je me suis lancé : et pourquoi pas ? Une petite route au travers de collines brûlées par le soleil nous mène à Nazareth, cachée derrière l’horizon.
UNE VILLE ENCAISSÉE
Premier constat : on se perd vite ! La ville a une géographie plutôt biscornue, son cœur historique est encaissé dans une vallée et les habitations enveloppent toutes les collines aux alentours. Je suis paumé et je ne sais pas ou tourner pour rejoindre le centre ville, mon GPS de location essaie tant bien que mal de m’aider, mais rien n’y fait. Me voilà embarqué dans une petite ruelle de banlieue faisant un lacet tortueux le long de la colline. C’est décidé c’est par là qu’il va falloir descendre ! Le dénivelé est plus imposant qu’il n’y parait, à plus d’une reprise le bas de caisse de ma voiture racle le bitume. Des enfants jouent au football, ils courent dans les rues, une certaine ambiance de favela se dessine dans ce quartier arabe de Nazareth. Puis enfin la délivrance, je suis arrivé au cœur même de la petite cité. Quelques panneaux me mettent sur les rails, ça y est : À nous deux Nazareth !
LA BASILIQUE DE L’ANNONCIATION
Nazareth c’est d’abord un grand lieu de pèlerinage : dans la tradition chrétienne elle est la ville de Joseph et Marie. On fait de ce site l’endroit de l’apparition de l’ange Gabriel à Marie, lui annonçant la conception de Jésus. On retrouve au cœur de la ville la Basilique de l’Annonciation, la plus grande église du Moyen-Orient. Une fois remontée l’inévitable allée de souvenirs inondée de crucifix, de fioles remplies de Terre Sainte et autres bricoles, les imposantes portes en fer de la basilique nous accueillent.
Ce qui choque au premier abord c’est l’imposante façade qui vous domine de tout son long. Parsemée de quelques personnages sculptés, c’est surtout la relative modernité de l’édifice qui me marque le plus. Les travaux ont été terminés en 1964, l’église sera même consacrée et inaugurée par le pape Paul VI. Derrière cette façade et l’immense clocher aux formes modernes, deux églises se cachent. Je n’ai malheureusement aucune photo de l’intérieur de la basilique, une interdiction de photographier étant en vigueur, et le service de sécurité n’avait pas non plus envie de rigoler ! L’intérieur est immense, la voûte superbe, le tout est plutôt sobre et vide, peu ou pas de décorations, ni gravures. Dans le fond de l’église on retrouve l’église du niveau inférieur ou se trouve la « grotte de l’annonciation », la ou Marie aurait vécu.
Une photo provenant de Wikipédia pour vous donner un aperçu de la grotte de l’annonciation !
Dans l’enceinte de l’église en se promenant on croise de nombreuses mosaïques modernes représentant la Vierge et l’enfant Jésus. Ces mosaïques sont des dons de nombreux pays à travers la planète.
Le soleil se couche déjà sur la Basilique, un endroit plutôt surprenant de par sa taille et son style architectural, de grandes statues de Marie parsèment l’enceinte. Un signe que j’ai beaucoup croisé en Israël : la croix de Jérusalem et sa forme si particulière, on en retrouve en bois d’olivier vendues dans les boutiques proches des sites chrétiens.
UNE VILLE ARABE EN GALILÉE
Ce qu’on sait moins de Nazareth c’est qu’elle est aujourd’hui la plus grande ville arabe d’Israël ! C’est vite perceptible dans la rue, hormis la zone entourant directement la basilique de l’annonciation, la majorité des commerces et des locaux sont arabes. Étant un grand amateur de sucreries diverses et variées, il est absolument impossible pour moi de résister aux délicieuses pâtisseries orientales offertes dans les nombreuses boutiques locales ! Un délice !
La route pour rejoindre Tel Aviv se fit au coucher de soleil, la lumière illuminant l’horizon, je me suis dit : « Mince mais tu roules en Galilée ! » Ça parait tout bête, une région au nom si symbolique, je venais comme « d’allumer » que je me retrouvais dans un de ces lieux bibliques aux noms qui résonnent à travers les siècles. Ça suffit à me donner le sourire, je ne suis pas compliqué je vous dis !
ON Y VA ?
J’ai beaucoup aimé mon petit crochet à Nazareth ! Si vous êtes sur la route de Tibériade ou de passage en voiture dans la région d’Akko c’est un arrêt très intéressant. Si vous avez le temps ça vous permet d’apprécier un autre visage d’Israël : un haut lieu de la culture chrétienne entourée d’une ville arabe au relief impressionnant ! J’ai aimé me faire surprendre par la basilique de l’annonciation, dont le style architectural contraste fortement avec l’image biblique que j’avais en tête ! J’ai adoré les délices culinaires proposés par cette ville arabe ainsi que la belle route traversant la Galilée. Religieux ou non, voyageurs curieux, passionnés d’histoires : si vous avez le temps un petit crochet par Nazareth vous donnera une autre image de ce pays surprenant !