À des yeux distraits, Venise paraîtrait ces jours-ci presque effacée : son jeu d'hiver est tellement subtil. Voilà que, renonçant complètement aux brisures de lumière, elle étend de délicates couleurs par surfaces unies, toutes ciselées pourtant, comme par une pointe fine qui graverait le contour des fenêtres, les festons des toits, les décorations de la pierre...
On dirait qu'à chaque saison la lumière tire de la ville, comme d'une innombrable palette, les couleurs qui lui conviennent.
Liliana Magnini Un carnet vénitien