L'histoire de Domitien commence comme celle de bon nombre d'empereurs maudits. Au départ, on l'adore et à la fin, on l'assassine. Pourtant, celui qui allait clôre la courte dynastie des Flaviens et qui succéda à son père Vespasien et son frère Titus en 81 après J.C, se montrait bien pacifique. Pour quelques temps seulement.
Au début, il était gentil pourtant
Les restes de Domitien sont encore inscrits dans le Palatin, là où il avait dressé un splendide palais. Heureusement d'ailleurs qu'il y a des traces car le monsieur avait quand même englouti tout le trésor de l'Etat pour ériger sa somptueuse demeure. Dans sa demeure se trouvait tout le luxe, une salle d'audience et même un stade de 50 mètres sur 84. Mais nous sommes encore loin de son assassinat. Car dans la région du Rhin, les légions romaines grondaient au limes, suivant les ordres du gouverneur de province Saturninus qui se souleva contre l'empereur et qui en plus s'est fait des potes germains pour faire sauter le verrou. Finalement, le général hispanique Trajan, l'un des futurs empereurs (car après Domitien, il y a Nerva), mata la rébellion de Saturninus. Mais Domitien, après cet épisode changea à tout jamais.
Un stade dans un palais, rien que ça
L'empereur devint littéralement obsédé et entra dans une paranoïa que rien, ni personne, ne pouvait plus arrêter. Désormais, il voyait des conspirations et des conspirateurs aux quatre coins de Rome. N'empêche que ça c'était une bonne aubaine pour les soldats romains car il leur augmenta leur solde pour parer à un soulèvement. Cependant, il interdit les réunions dans les légions. Mais les autres allaient en baver. Le moindre petit mot, le moindre petit geste mal placé à l'égard de Domitien pouvait se transformer en cauchemar pour son auteur, alors que celui-ci bien souvent n'était coupable de rien. Alors qu'Agricola avait reconquis la Bretagne et annexé une grande partie de la Calédonie (Ecosse actuelle, ce qui était chose très difficile car les Calédoniens était un peuple farouche. D'ailleurs, ils ne feront jamais partie de l'empire romain et le mur d'Hadrien leur était destiné le siècle suivant), celui-ci fut banni de Rome et mourut dans des raisons qui restent inexpliquées. Manius Alicius Glabrio, très populaire chez les Romains fut jeté aux fauves dans l'amphithéâtre que Domitien s'était fait construire dans sa villa d'Albe la Longue ... Il survécut aux fauves mais pas à la mort mystérieuse quelques temps plus tard. Celui qui écrivait un mot hostile dans un livre était dès lors crucifié ... et ses copistes avec lui. Si vous êtiez en prison et que vous ne dénonciez pas vos complices, on vous brûler les testicules, si on croit Suétone sur parole. Les expropriations furent nombreuses. Quant aux membres de sa famille, ils n'étaient pas à l'abri et il fit même exécuté ses jeunes petits-neveux. Le pacifiste avait bien disparu et il fallit s'en débarasser à tout prix car la liste des suspects s'allongeait dans la tête du parano.
Ce sont donc 3 serviteurs du palais qui échaffaudèrent une conspiration, de connivence avec des sénateurs qui n'en pouvaient plus et craignaient chaque jour un peu plus pour leur vie. On dit même que Domitia Longina était de la partie. C'était la femme du tyran. Mais Domitien n'était pas sans fidèles car il avait augmenté la solde de sa garde prétorienne, qui était donc prête à tout pour sauver leur maître. Stéphanus, l'un des 3 serviteurs échaffauda un plan machiavélique qui réussit. Alors qu'il n'avait aucune douleur au bras, celui-ci en simulait une comme une blessure avec un bandage au bras gauche, ceci afin de ne pas révéler les soupçons de Domitien, à qui il avait dit qu'il devait lui révéler une conspiration. Il lui tendit alors un billet et alors que Domitien lisait avec effroi la fausse menace, Stéphanus sortit une dague se son bandage et planta l'empereur. Il tenta alors de se débattre mais les conjurés arrivèrent, aidés de gladiateurs et lui plantèrent encore 7 coups de couteau. Le peuple n'en eut rien à foutre et les sénateurs prirent la décision d'abattre toutes les statues d'un pervers paranoïaque.