Le 2 juin 1424, le doge Francesco Foscari a donné l’ile San Christofano et l’hospice dédié aux saints Cristoforo et Onorio au florentin Giovanni Brunacci, religieux de l’ordre de S. Brigida (ancien ordre de Sainte Cécile à Rome, récemment réformé).
Puis, le 25 novembre 1436, grâce à l’arbitrage du Saint Evêque Lorenzo Liustiniano, le couvent est passé à Frère Simone da Camerino, recteur des Ermites Augustiniens du Mont Ortone, un homme distingué par son attachement au caractère sacré de la vie, la profondeur de ses connaissances, ses compétences diplomatiques, qui a accentué le culte de la Vierge et la vie religieuse de son Ordre.
Avec ses compagnons, il a développé le jardin et le Fra Alberi y a planté quantité d’oliviers transportés depuis le Mont Ortone, symbolisant, pendant les vingt année de médiation, la volonté de paix voulue par le moine ermite. Le moine intelligent, avec l’aide de la Vierge, qui avait promis la paix, a mené une longue mais fructueuse diplomatie entre Venise et Milan : La paix de Lodi a finalement été signée le 9 avril 1454. Après la signature de la paix, la concession devint don, ce qui fut fait en récompense pour sa médiation fructueuse dans la paix entre la République Sérénissime et Francesco Sforza, duc de Milan. Désormais indépendant, il a fait rénover le monastère et construire la nouvelle église. C’est depuis cette époque que le couvent et l’île se sont appelés San Cristoforo della Pace et furent unis à la paroisse de San Cantiano, tout en maintenant aux évêques de Torcello la juridiction spirituelle de la chapelle San Onorio.
L’église de San Cristofano (ou Cristoforo) était de bonne architecture, à une seule et longue nef. Un centre de la nef, un chœur venait la rompre, jusqu’au toit, finement orné de marbres. Sous le chœur, on ajouta la sépulture de Girolamo Barbaro, mort en 1488 et de Pietro Veruvio qui est mort dans l’année qui a suivi son travail sur la façade de l’église. A partir de la moitié de l’église, quatre spacieuses chapelles. La première fut voulue par Monseigneur Luca Stella, archevêque de Zara, puis Évêque de Padoue, lequel étant mort, resta ainsi imparfaite, bien que son corps ait été enterré près de l’arche voisine de Monseigneur Gio. Finetti, archevêque de Zara. L’autre chapelle était celle de la famille Duodo. C’est au sol de celle-ci qu’était la sépulture de Critofano Duodo, procurateur de Saint-Marc, mort en 1495. Près de là, on pouvait voir la sépulture de Camillo Cautio, grand homme de lettres, mort en 1534. Ensuite venait la chapelle Morosina dédiée à San Nicolo, où furent par la suite ajoutées deux sépultures d’Antonio et Francesco Seza. Dans la chapelle voisine, à côté du chœur, une peinture sur bois de Francesco Rizzo, réalisée en 1519, avec Saint Nicolas, Saint Antoine l’abbé et Sainte Catherine. Au dessus du chœur, l’orge, sans artifices, a été fabriquée comme celle de San Marco. Entre le chœur et la chapelle suivante, il y avait une grande toile qui représentait la Paix conclue par fra Simeone.