Lors de notre première expatriation à Dubaï, en 2009-2010, seul mon conjoint avait un visa de travail. Mon fils aîné (alors enfant unique) et moi étions plutôt entrés au pays en tant que touristes, ce qui nous permettait officiellement d’y rester 30 jours. Afin de prolonger notre séjour aux Émirats Arabes Unis, nous devions donc sortir du pays tous les mois pour y revenir avec un nouveau visa. Ce fut l’occasion, pour nous, de vivre quelques excursions au Sultanat d’Oman, que ce soit pour faire une croisière en boutre dans les fjords de Musandam, découvrir Mascate et la route des forts, dormir dans le désert de Wahiba ou encore partir en « Road Trip » vers Salalah. Le plus souvent, c’est toutefois à Hatta que nous avons passé la frontière, ce qui nous permettait de faire l’aller-retour dans la journée. Située dans les montagnes Hajar, à une centaine de kilomètres de la ville de Dubaï, Hatta offre une parenthèse fort agréable pour profiter de la nature, loin de l’agitation urbaine dubaïote.
Des paysages à couper le souffle…
Conduire vers Hatta, c’est plonger dans des paysages diversifiés. Je me souviens de notre premier trajet comme si c’était hier. Après avoir quitté la ville de Dubaï et ses hautes tours, nous avons été surpris par le désert que nous avons longé pendant plusieurs kilomètres. Les dunes de sable brillaient sous le soleil et changeaient de couleur sous nos yeux émerveillés, variant entre le beige clair et l’orangé. Et puis, les dunes joliment sculptées par le vent ont cédé la place aux montagnes et aux wadis… Nous étions étonnés de découvrir les panneaux de signalisation locale, qui nous invitaient à la prudence. Nous n’étions pas seuls en ces lieux, nous devions parfois partager la route avec des dromadaires. On s’amusait à les chercher dans les paysages, à les compter, à les prendre en photo… Bientôt, ces bêtes allaient perdre leur effet attractif et fiston serait beaucoup plus impressionné à la vue d’une vache. Mais nous ne le savions pas encore. Tout était exotique et différent des paysages que nous avions l’habitude de côtoyer, en Amérique du Nord comme en Europe. Nous étions fascinés.
De l’eau en plein désert…
Avant ou après le passage de la frontière, qui consiste en une succession d’étapes d’une durée variable, nous avions pris l’habitude de faire une pause au Hill Park pour pique-niquer. Une fois rassasiés, nous partions généralement faire une excursion pour découvrir la nature environnante, à pied ou en 4X4. Nous avons ainsi découvert Hatta Dam, un barrage qui contrôle le flux d’eau en provenance des montagnes. Le lieu est particulièrement magique en hiver, de décembre à mars, alors que les pluies saisonnières forment une piscine naturelle d’eau claire, créant ainsi un magnifique contraste avec les montagnes grisâtres qui l’entourent. Mais le site le plus marquant reste, à mes yeux, Hatta Pools. Ce site, nous l’avons cherché plus d’une fois avant de pouvoir l’atteindre. Il faut dire que nous n’avons jamais fait de visite guidée à Hatta, préférant découvrir les lieux seuls et à notre rythme. Il s’agit de profonds bassins d’eau creusant leur voie dans la roche, s’infiltrant dans les failles des montagnes. Ce lieu est très prisé par les locaux, qui s’élancent des rochers pour plonger tête première dans les bassins.
Un saut dans le passé…
La nature est impressionnante à Hatta, mais ce n’est pas le seul attrait des lieux. « Hatta Heritage Village » est un ancien village restauré qui permet de retracer la vie d’antan, au XVIe siècle. On y retrouve une mosquée et des maisons construites à partir de palmiers, de terre, de pierres et de roseaux. J’ai bien aimé m’y balader et imaginer la vie des gens à l’époque où le village fut construit. Deux tours de guet et le Fort Hatta surplombent le village et permettent d’admirer la vue sur les montagnes environnantes. Lors de notre première visite, nous étions seuls sur les lieux et nous avons traversé le village tranquillement, sans nous presser.
La route des visas peut parfois être pénible, surtout le week-end et les jours fériés où l’attente est toujours plus longue à chaque arrêt. Il est difficile de prévoir le temps nécessaire pour passer tous les contrôles et la patience n’est pas toujours au rendez-vous. Malgré tout, je garde d’excellents souvenirs de mes visites à Hatta et j’y retournerais avec grand plaisir!