Vendredi 25 septembre 2015. Comme tous les jours, en préparant mes articles de blog, je fais un tour dans mes albums photos pour voir comment illustrer mes récits. Au travers de ces photos que je visionne, je revis d'une certaine façon les moments immortalisés par ces images, j'arrive à me remémorer les émotions que j'avais eues en découvrant telle ou telle chose, tel ou tel paysage... et surtout je repense aux personnes qui ont partagé ces instants. Non pas que je n'y pense pas en temps normal, bien au contraire ! C'est juste que ça réactive un fort sentiment de manque que je m'efforce de camoufler chaque jour davantage, alors qu'il est omniprésent.
Le 5 février 2016, ça fera précisément 5 ans que j'aurai quitté la France et que ma grande histoire d'amour avec le monde aura commencé. 5 ans déjà... En 5 ans, j'aurai vécu dans 4 pays différents (+ des retours en France entre chaque pays). Brésil, Portugal, Canada, et bientôt Australie. Quand j'ai quitté le Brésil, le 17 janvier 2013 précisément, j'ai eu l'impression qu'on m'arrachait quelque chose, une partie de moi. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, et j'ai alors commencé à vivre avec ce sentiment indescriptible de manque, de mélancolie, de nostalgie... Ouais, un mélange étrange de choses... Direction le Portugal ensuite. Tout en continuant à ressentir ce terrible manque du Brésil, je m'attache à cet autre pays lusophone, d'une manière différente puisque le pays est différent, mais l'attachement est bien réel. Sauf je ne m'en rends pas tellement compte sur le coup. Nan. Sur le coup, on fait d'autres rencontres, on vit d'autres choses, on découvre le pays en long en large et en travers, on n'a pas vraiment le temps de s'apitoyer sur nos ressentis en fait, si ce n'est que moi j'essaie en vain d'atténuer cette sensation de manque du Brésil. Mais arrive l'heure où on quitte le Portugal, direction le Canada. Et hop, encore une bonne quantité de larmes en quittant le pays, et rapidement, cette sensation indescriptible qu'on a eue après avoir quitté le Brésil fait son apparition à l'égard du Portugal. Merde, les pays dans lesquels on vit puis qu'on finit par quitter viennent donc tous à nous manquer ainsi ?... Rebelote au Canada : nouvelles rencontres, nouvelles découvertes... puis le départ du pays, nouvelles larmes (eh oui...), et toujours ce sentiment profond d'abandonner une partie de soi.
En attendant le départ en Australie (j-18!!!), j'ai pris le temps d'analyser le truc. En fait, en s'attachant à chaque pays où on vit, on laisse en quelque sorte un petit bout de notre coeur. Puis quand on s'en éloigne, on ressent cette souffrance latente... Bah ouais, ça fait pas du bien de vivre amputé d'un bout de son coeur. Et finalement, j'ai trouvé un mot à mettre sur ce sentiment : la . C'est un mot portugais sans traduction littérale en français, mais qui exprime parfaitement bien ce ressenti. À vrai dire, j'ai connu le mot avant de savoir ce que ça représentait vraiment... Je savais à quoi ça correspondait plus ou moins puisque mes amis brésiliens tentaient de me faire comprendre de quoi il s'agissait, mais finalement, j'ai véritablement compris le sens du mot saudade le jour où j'ai quitté le Brésil, sens que j'ai pu m'autoconfirmer ensuite en quittant le Portugal, puis le Canada.
La saudade ne se décrit pas, elle se vit, elle se ressent, et elle reste là, toujours plus forte au fur et à mesure qu'on multiplie les rencontres et les découvertes.
Je pense qu'à la fin de ma vie, ce sera la monde entier qui me fera ressentir cette fameuse saudade ...
D'ailleurs, j'avais écrit tout un article sur ce qu'est la saudade sur mon site dédié au Portugal. Je t'invite à le lire, bien évidemment...
Je suis sûre que toi aussi, tu as déjà expérimenté ce sentiment... N'hésite pas à partager tout ça avec nous dans les commentaires !