Boarding schools


Puisque c’est la période de la rentrée des classes, je ne vois pas pourquoi je ne ferais pas un troisième billet en 10 jours sur l’école…on sent toute la frustration de la prof qui n’a plus de job cette année, non? Quand je pense que je râlais certains jours de cours parce que les élèves étaient dissipés, et bien, ça me manque déjà! Mais bon, parlons du système scolaire britannique et de cette institution que sont les boarding schools. 

 Boarding schools 
Source
Les écoles privées avec internat, boarding Schools donc, tirent leur nom de l’expression « School with bed and broad », c’est à dire qu’on y nourrit aussi les enfants, c’est un soulagement. Alors que le commun des écoliers va à l’école de son quartier, voire dans une école primaire privée mais à proximité, les enfants de privilégiés (ils sont environ 14 000 gamins entre 7 et 13 ans) sont envoyés avec armes et bagages (c’est une image, je ne pense pas que la kalachnikov soit autorisée. Quoique…) dès l’âge de 7 ans dans ces institutions qui se chargent de les éduquer, mais aussi les élever, puisqu’ils ne voient plus beaucoup leurs parents (aux les vacances scolaires). Tout le monde a entendu parlé de Eton, mais il y a 218 boarding schools dans tout le pays, et il vous en coûtera entre £18000 et £40000 à l’année, rien qu’en frais de scolarité. Rajoutez les uniformes, les activités extra scolaires et autres voyages éducatifs, et ça fait cher pour se débarrasser de ses gosses offrir une éducation de privilégiés à ses adorables bambins.

C’est une tradition, perpétuée dans les familles aisées de génération en génération, à 7 ans, on part dans l’école qu’a faite papa, et papi et l’arrière-arrière grand père avant (certaines écoles remontent au 12 eme siècle, on va s’arrêter là). La question ne se pose même pas, après, ce sera forcément Oxbridge. Et pourquoi pas finir premier ministre? (Je ne vise personne bien sûr…d’ailleurs quand je dis premier ministre, ça peut très bien être maire de Londres ou acteur oscarisé, ne soyons pas sectaires). La presse, avec un esprit d’a propos remarquable en ces temps de rentrée scolaire (oui, bon, moi aussi…Mais ce n’est pas le  sujet)  a sorti plusieurs articles sur les boarding schools. Il y a différents points de vue: pour certains que je ne nommerai pas (je ne vois pas pourquoi  je ferais de la pub au Guardian, je suis abonnée chez un concurrent), les boarding schools sont des nids  à privilégiés assoiffés des impôts  des pauvres (si si, déjà à 7 ans, c’est précoce un privilégié) destinées à cloisonner complètement le système de classe (en même temps, pour une école…). Mais même le Times se pose des questions sur la pertinence d’un système scolaire qui lui assure pourtant une bonne partie de son lectorat. On a fait des débats télévisés sur la question, on en appelle à des psychologues qui par un heureux hasard ont pondu un livre sur le sujet, en vente juste maintenant, c’est fou! Les nombreux problèmes de harcèlement scolaire (bullying) qu’on associe à force de témoignages édifiants à ces écoles n’aident pas du tout à leur réputation. Les anciens élèves qui racontent les tortures charmantes taquineries que leur faisaient subir leur petits camarades, par pure espièglerie sont quand même gênants. Surtout qu’ils insistent bien en précisant qu’il fallait encaisser et puis c’est tout, ça forme le caractère, keep your upper lip stiff et tout ce genre de choses. Il paraît qu’il y a un syndrome de la boarding School. Elles forment peut-être des élites, mais aussi des gens émotionnellement perturbés, qui n’ont strictement aucune idée de comment élever leurs enfants ou  même communiquer un tant soit peu avec eux, puisqu’ils ont été coupés de leur famille très tôt, et l’ont vécu comme un abandon, voire une trahison. Ils seraient aussi incapables de faire confiance ou d’exprimer un sentiment quelconque. Cela dit, pour chaque témoignage à charge, il y avait aussi d’anciens élèves qui défendaient les boarding schools, et en gardaient un très bon souvenir.

Je n’ai aucune opinion sur la question. Mais j’ai déjà du mal à envisager le départ probable de L’Ado à l’université d’ici un an (rhaaaaaaaa, mon bébé……!), je ne risquais pas d’envoyer mes enfants en boarding  School à 7 ans (et comme le rappelle  Marichéri, de toute façon , on ne peut pas vendre deux reins chacun, non seulement c’est mortel, mais en plus on a 5 gosses, on fait quoi du petit dernier?). Tant pis, pour la place assurée à Oxbrige, ils n’ont qu’à bosser pour espérer y rentrer!