Je fais dans l’originalité! La blogosphère déborde littéralement de récits de rentrée scolaire depuis deux jours. Pour nous ce sera lundi (enfin pour 3 gamins sur mes 4 scolarisés) mais il n’y a pas de raison pour que je n’en parle pas. Parce que tous ces articles m’ont encore une fois fait prendre conscience des petites différences qu’il y a des deux côtés de la Manche, même pour quelque chose d’aussi simple que la rentrée des classes. Évidemment, la rentrée de mes enfants ne ressemble pas à mes souvenirs d’écolière, mais bon, ils datent un tout petit peu (tais-toi L’Ado!), c’est normal. Mais il y a aussi des choses qui sont typiquement british et auxquelles je ne fais même plus attention.
-le jour de la rentrée:
Ce n’est pas le même pour tout le monde. Évidemment, les écoles peuvent choisir comme en France de faire rentrer uniquement les plus jeunes le premier jour, notamment au collège. Mais c’est surtout que les vacances scolaires sont fixées pour toutes les écoles, sauf 4 jours libres, les non pupil days qu’elles peuvent repartir dans l’année comme bon leur semblent. Du coup, les filles commencent lundi, alors que si elles étaient restées dans leur ancienne école, c’était demain. L’Ado n’a pas de chance, il rentre avant tout le monde cette année! Ça veut dire aussi qu’il gagnera 2 jours de vacances en plus à Noël, puisque son lycée a choisi de les poser à ce moment là.
-la liste de fournitures:
Ça a l’air d’être une vraie prise de tête en France, et de coûter un bras. Ici, c’est simple. Il n’y en a pas! L’école fournit tout, des gommes aux cahiers. Tout reste à l’école, sauf le cahier de devoirs et le livre de lecture, les cartables ne sont pas surchargés. Il n’y pas de jaloux, pas de course aux accessoires de marques (la trousse reine des neiges à vomir des paillettes reste à la maison). Les enfants ont tous le même crayon banal pris au pot commun au centre de leur table.
-l’aménagement de la classe:
Puisqu’on parle de tables, les enfant sont par groupe de niveaux par matière. Ils n’ont pas une place fixe (on peut très bien être doué en math et nul en lecture). Il y a donc 4 ou 5 grande tables, rondes ou carrées, et les enfants sont installés par groupe de 5 ou 6. C’est un peu la disposition qu’il y a l’air d’avoir en maternelle en France, mais ici, c’est même chez les plus grands du primaire. Au collège, on retrouve une disposition de classe plus « classique » mais les enfants ne sont pas toujours avec les mêmes camarades. Ils font certaines activités avec leur classe et le reste par groupe de niveaux mélangeant plusieurs classes (anglais, maths, sciences…).
Source
-la cantine:
Pas de papiers à remplir, surtout que souvent il n’y a pas de cantine du tout. Si il y a, il suffit de signaler au secrétariat en début de semaine quand les enfants y mangeront. On peut payer à la journée ou à l’avance, comme on veut. Sinon, les enfants amènent une lunch box, par contre on a une liste détaillée des choses interdites, à cause d’allergies et parce que les écoles encouragent le « Healthy food ». En gros, les paquets de chips et les boissons sucrées ne sont pas franchement recommandés. Il y a des mamans mythomanes, dangereuses, psychopathes, parfaites qui se lèvent à 4 heures du mat pour remplir les lunch boxes de merveilleuses petites choses faites main, bio et équilibrées… Et il y a les autres, ravies d’être tombées dans une école qui a bien une cantine et qui ont donné un chèque avec soulagement en début de trimestre. C’est très mal vu des SuperMums mais j’assume complètement! Au moins quand il pleut ou qu’il gèle mes enfants mangent chaud, eux. Comme la pause déjeuner ne dure qu’une heure et qu’il y a des clubs, il est très rare que les enfants rentrent manger chez eux.
-la tenue de rentrée:
C’est un sujet qui a fait fureur en France on dirait. Ici, pas du tout, la tenue de rentrée est strictement la même que celle des autres jours d’école: c’est l’uniforme. Par contre, ce n’est gratuit non plus, entre les pulls, les blazers, les robes Vichy, les chaussettes à écusson, les cravates, les polos de sports et j’en passe, ça coûte un rein, mais on ne se prend pas la tête le matin pour savoir comment les habiller (sauf avec PrincesseChipie qui ne voit pas pourquoi elle ne peut pas mettre son uniforme d’été quand il gèle ou celui d’hiver par 25 degrés). Pareil pour les chaussures d’ailleurs, c’est mocassins noirs et puis c’est tout.
Source l’année dernière, mes filles étaient en bleu, dans leur nouvelle école, l’uniforme est rouge et gris.
-les horaires
De 9 heures à 3 heures du lundi au vendredi, c’est simple. Par contre, à trois heures, l’école ferme, pas de garderie. Mais il peut y avoir des clubs d’activités extra-scolaire qui n’ont pas forcément à voir avec l’école mais utilisent les locaux. Ce ne sont pas des garderies de substitution. Je dis ça calmement, sans penser à mal, pour les parents qui ont voulu me coller leurs sales gosses adorables chérubins en club de français parce que ça les arrangeait de venir les récupèrer une demi-heure plus tard. Ahaha. Donc, j’ai donné la place à une famille vraiment motivée, dont les enfants faisaient les devoirs de français, eux.
-les devoirs:
En primaire, les enfants ramènent un livre de lecture et un cahier de liaison pour noter les pages lues tous les jours. Une fois par semaine, ils ont une activité en maths et une en anglais, à rendre la semaine suivante. Il y a aussi de temps en temps les projets débiles créatifs, style château fort normand en rouleaux de sopalin avec pont-levis mobile ou volcan en papier mâché qui crache des paillettes pour venir vous gâcher tout un weekend, mais sinon, on n’est pas débordé pas les devoirs en primaire. D’où le choc quand les gamins passent au collège, où ça ne rigole plus.
-la première rentrée:
Il n’y a pas d’école maternelle (même si il y a des nurseries, un peu comme les crèches), mais l’école primaire commence à 4 ans révolus (c’est à dire qu’on rentre si on a 4 ans au 31 août). Du coup, les années scolaires ne correspondent pas exactement à la France, puisqu’on ne compte pas en années calendaires. Un enfant né en septembre sera le plus vieux de sa classe. Les petits anglais apprennent donc à lire et écrire dès 4 ans (et ils ne sont pas traumatisés!).
J’ai beaucoup aimé lire tous les billets de rentrée en France, ça m’a rappelé des souvenirs (L’Ado, on ne t’a toujours pas demandé ton avis). Il y a plein de petits détails différents comme ça, on ne lève pas le doigt ici, mais la main. Les élèves ne se mettent pas en rang deux par deux, mais l’un derrière l’autre (l’art british du queuing commence tôt!) . Quand on parle scolarité, je demande toujours à mes élèves anglais quel système ils préfèrent. Et j’ai la même réponse tous les ans: l’anglais pour les devoirs et les horaires, le français pour l’absence d’uniforme et les longues vacances d’été!