Un matin de septembre 978, l’alarme court à travers Venise : « Le doge a disparu ! ».
Pietro Orseolo ou Pietro I Orseolo, fut le vingt-troisième doge de Venise.
Pietro Orseolo, âgé de 48 ans, est élu par l’assemblée populaire qui se réunit à l’église de San Pietro de Castello.
Il est issu d’une très grande dynastie provenant peut-être de la gens Ursia romaine. Il épouse Felicia dont on ne connaît le nom de famille et il est le père du 26ème doge Pietro II Orseolo.
En deux ans, il restaure la paix civique, reconstruit les quartiers incendiés et l’église Saint-Marc dans lequel il fait mettre en un lieu secret les os de l’évangéliste. Il fait de plus construire deux hôpitaux.
L’abbé Guarino (Warinus) de l’abbaye Saint-Michel de Cuxa (dans les Pyrénées-Orientales) arrive à Venise pour adorer les reliques de Saint-Marc.
Il revient plusieurs fois à Venise et dans la nuit du 1er au 2 septembre 978 le doge disparait sans laisser de traces. Sous un faux nom, avec l’abbé Guarino et le jeune moine camaldule Romualdo, fils du duc Serge de Ravenne, il a gagné l’abbaye Saint-Michel de Cuxa, dans le Roussillon, et y passe le reste de sa vie dans l’expiation, la pénitence et la prière. Sa femme l’avait laissé partir, sachant et comprenant la volonté de son époux qui voulait probablement expier l’assassinat de son prédécesseur.
On ne connaît pas l’année exacte de sa mort, survenue pense-t-on entre 982 et 997. Il fut enterré dans le cloître de l’église.
En 1027 Pietro Orseolo fut proclamé bien heureux par l’église de Rome et son corps fut porté à l’intérieur de l’église de Cuxa. Sa dépouille fut souvent déplacée jusqu’au 6 décembre 1644 lorsque ses ossements furent enfermés dans une caisse de bois dorée sur autel dédié à San Romualdo et sur lequel son nom fut ajouté. En 1731 il fut proclamé saint par l’Église et Venise demanda à avoir une relique du doge sanctifié: trois morceaux d’os de la jambe gauche furent expédiés qui arrivèrent à Venise en 1732. Le 7 janvier 1733, les reliques furent déposées, dans la basilique de Saint-Marc, dans une urne d’argent. Le 7 février 1732 une somptueuse cérémonie se déroula et Farinelli chanta lors de la messe.
Son portait est conservé dans l’église de l’Assomption à proximité de la Ca’ di Dio à Venise.
Sur son portrait, dans la galerie des doges du palais ducal, une auréole fut ajoutée à son portrait après sa canonisation.