Après Batumi, nous changeons de point de vue sur la Géorgie !
Nous avons quitté Batumi le plus vite possible un dimanche matin. Et après 9h de marchroutka (minibus) pour 250km nous arrivons à Mestia. Un peu inquiets quand même, nos 2 dernières destinations n'étaient pas vraiment paradisiaques.
Mais Mestia c'était bien...
Pour preuve on y est restés 10 jours, alors qu'on en avait prévu 3 ou 4.
Mestia c'est la campagne, la montagne, les lacs, les rivières, les glaciers, les vaches, les chevaux, le camping et les feux de bois qui vont avec.
Au bout de trois jours à trainouiller on s'est décidé pour une ballade vers les lacs, on a emmené notre pique-nique (tomates et concombres, une grande histoire d'amour) et Robert (prononcer à l'anglaise) notre chien demi aveugle, enfin disons qu'il nous a suivi.
On a entamé l'ascension vers la croix, tout en haut de la montagne. Pleins de courage qu'on était ! Mais bon, on n'est pas des grands sportifs et ça monte raide dans le coin, et puis la croix on la voit bien du milieu de la montagne aussi après tout. Alors on s'est assis sous un arbre et on a mangé, on a souri aux grimpeurs qui passaient sans même avoir l'air de souffrir puis on est redescendus, sans voir les lacs.
Le soir on s'est fait un grand feu au camping avec Jacob, notre voisin de pelouse, qui revenait d'un hôtel abandonné, datant de l'union soviétique, dans les montagnes. Et le lendemain matin on a commencé à remballer nos affaires, mais on a bien vu que ça chagrinait Jacob de rester seul au camping, alors on a tout remis dans la tente et on est restés. Jacob il est marrant, il est allemand aussi. Il voyage tout seul et il dit que ça lui pèse un peu parfois, comme moi il écrit ses aventures dans un journal mais ça ne suffit pas toujours, ne pas pouvoir partager.
Dans les jours qui on suivit on est allés voir l'hôtel, on y est ensuite retournés tous les 3 pour continuer jusqu'au glacier (ah on fait des progrès en randonnée!). On s'est fait encercler par des vaches pendant notre déjeuner, figurez-vous qu'on peut se sentir menacés par des vaches. On a pris des " raccourcis " dans les buissons qui nous ont ramené à notre point de départ, " never trust a german " on nous l'avait dit pourtant ! Et les glaciers sous le soleil c'est magique, l'eau coule sous des ponts de glace, ça fait un boucan d'enfer, il y a les montagnes derrière et la vallée tout en dessous de nous.
En arrivant au village la pluie a commencé à tomber. La nuit a été un peu dure (et je ne parle pas de l'alcool maison qu'on a essayer de nous faire boire...), c'était l'apocalypse dehors, tonnerre, éclairs, pluies diluviennes, tout ça sous tente, of course.
Et puis quelques jours après on a enfin réussi à quitter Mestia pour rejoindre Kutaisi où on a passé une nuit (mémorable), on a testé l'alcool géorgien le Chacha, un genre de Génépi en moins sucré et à 60°, que les hommes sont apparement obligés de boire cul sec. Nos hôtes se sont un peu moqué de nous. On a repris la route, toujours en marchroutka (minibus, suivez un peu!) vers Tbilissi pour prendre des nouvelles de nos demandes de visas iraniens.
Une semaine à Tbilissi rythmée par nos aventures avec le consulat iranien (bientôt un article pratique sur l'obtention du visa). Entre travail, ballades, visites touristiques, bains sulfureux, guest house et auberge de jeunesse. En fait d'auberge de jeunesse il s'agit d'un appartement, une grande coloc où les gens dorment apparement dans les dortoirs, un bordel constant...
Et puis mardi nous avons eu nos visas, et on a décidé de repartir vers la Turquie doucement, aller au bord de la méditerranée peut-être.
Alors oui on repart dans le mauvais sens ! Mais c'est pour la bonne cause, on a appris la semaine dernière que nous étions sélectionnés suite à un appel d'offre. Nous allons donc à nouveau travailler pour le GERES ( Stove+ pour être exact) et donc nous nous rendons à Istanbul pour prendre un vol direction Bamako !
Un tout petit détour sur notre route, pour notre plus grand plaisir. Une deuxième partie du tournage se fera fin juillet en Indonésie. Nous voilà donc repartis vers la Turquie.
On est contents d'avoir quitté la Géorgie, c'est un beau pays mais c'est très particulier. On a trouvé les gens assez rudes. Pourtant toujours prêts à nous aider, mais sans sourire. Le pays est toujours très marqué par presque un siècle sous le joug de l'Union Soviétique. Tout nous a semblé un peu étrange, le contraste entre les monuments et les ruines dans les villes, les bouteilles de bière de 2 litres, les animaux partout, à la montagne on comprend, au pied d'un hlm dans la 2éme plus grande ville du pays c'était plus curieux.
Je crois que c'est un peu plus facile ici quand on parle russe.
Sinon nous n'avons pas encore trouvé de robinet ou chasse d'eau sans fuites. Avis aux plombiers, il y a peut-être un marché ici !