En quête d’une idée de week-end rando en Bretagne, je songe à faire un tronçon du GR34; les blogs de voyage qui couvrent l’itinéraire concluent que l’une des plus belles sections est celle qui fait le tour de la presqu’île de Crozon: à l’extrême Occident de la France, prolongement de Brest, langue de terre entre les deux lèvres que forment au Sud la pointe du Raz et au Nord l’avancée brestoise. La “lèvre Nord” se prolonge par l’archipel de Molène et l’île d’Ouessant; la “lèvre Sud” par l’île de Sein.
La presqu’île de Crozon elle-même est en forme de croix: un long manche horizontal qui la relie par l’Est au continent et trois branches vers le Nord, l’Ouest et le Sud.
Armé du topoguide ad hoc, je répartis mes quatre jours sur place en: une journée de randonnée du Fret (où arrive la navette maritime de Brest) à Camaret en passant par la pointe Nord et le cap des Espagnols, une journée de pause à l’île de Sein, une journée de Camaret au gite de Saint Hernot à mi-chemin de la pointe Sud, et une journée courte par la pointe Sud jusqu’à Morgat.
Le premier jour je prends donc la navette de Brest, qui part à 9h30 et me dépose vers 10h30 au Fret (horaires ici). Je laisse au loin la rade de Brest, en compagnie d’une troupe de scouts surexcités.
Débarqué au Fret sous un grand ciel bleu matinal, je fait une halte dans une supérette pour me faire un sandwich, puis je commence la randonnée, dans le sens inverse des aiguilles d’une montre: pointe Nord (“cap des Espagnols”), Camaret-sur-Mer, pointe Ouest, pointe Sud (“cap de la Chèvre”), Morgat.
Le GR34 commence par contourner “l’Île Longue”, une petite presqu’île classée terrain militaire, où sont basés les sous-marins lanceurs d’engins français. Les premiers kilomètres sont assez construits, puis suivent le bord de route d’une départementale assez fréquentée.
Toujours longeant la mer, on la perd rarement de vue.
Quelques jolis villages sur la route, comme Roscanvel et sa petite église.
Le GR34 quitte la côte pour quelques kilomètres et ne la rejoint qu’au cap des Espagnols. Vue sur la rade de Brest.
Après le cap des Espagnols, le paysage devient plus sauvage (nettement plus beau à mon humble avis). Le GR34 redescend la point Nord vers Camaret-sur-Mer: en chemin quelques hameaux clairsemés, mais surtout une belle côte rocheuse, bien découpée, vallonnée, couverte de bruyères en fleur et ponctuée de blockhaus et de reliques militaires.
Le GR34 suit la côte sinueuse parmi les bruyères.
A mi-hauteur, un sympathique fort abandonné, en contrebas de la falaise (et par lequel, étonnamment, ne passe pas l’itinéraire officiel du GR34…): le fort des Capucins.
Atmosphère bien abandonnée, un vrai petit haikyo – ces lieux désaffectés dont l’exploration est presque un sport au Japon.
Un escalier monte sur le rocher qui surplombe les bâtiments en ruine; de là-haut, superbe vue sur la falaise, les brisants et ce qui reste du fort.
Petite marelle à l’intention des enfants mutilés.
Ciel sans nuage – tous les voiliers sont de sortie – et soleil qui frappe fort: les derniers kilomètres avant Camaret sont un peu longs, d’autant que le GR34 n’est pas toujours facile à suivre (il quitte parfois la côte pour contourner des zones militaires). Arrivé à Camaret, la ville au bout de la presqu’île de Crozon, je m’installe au camping municipal, après être passé devant deux autres campings (Trez Rouz, 2km avant Camaret, le long de la plage, et le Grand large, 1km avant Camaret). A 10 minutes de marche du centre-ville, un peu sur les hauteurs, le camping municipal est un bon choix; rien à redire. Quelques gites également, mais à réserver pour la plupart.
Un petit mot sur l’hébergement à ce stade: le site internet de la presqu’île de Crozon (très utile) donne une carte des campings, qui en l’occurrence ne sont pas disposés très régulièrement… En particulier, pas d’option sur la pointe Sud (j’ai donc dormi dans un gite à Saint Hernot).
Avant d’aller dîner je trouve encore l’énergie de me balader sur “le Sillon”: une langue de terre qui clôt le port de Camaret.
Sur ce Sillon, une charmante petite chapelle, une tour sans grand intérêt de Vauban, et un sympathique cimetière à bateaux – couleurs vives sous le soleil couchant.
Les pieds en compote, je décide de passer deux nuits au camping. Comme il n’y a pas de ferry pour Ouessant le lendemain (horaires ici, qui changent selon le mois), j’opte pour une journée “de repos” à l’île de Sein: récit ici.
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