Les visites guidées peuvent être épiques, en fonction du guide ou des gens qui nous entourent. 5 aventures cocasses me sont arrivées et il est grand temps que je vous les fasse partager.
5) A la Conciergerie, le guide parle pour lui même
Si vous allez un jour découvrir la Sainte Chapelle, c'est une bonne idée d'aller à la Conciergerie juste après d'autant qu'ils font des prix si vous visitez les deux endroits il me semble. Quelle joie dès lors où j'apprends que la visite guidée et gratuite. Pour info, j'étais parti avec deux collègues en reconnaissance pour un projet de voyage pédagogique: l'une enseignait l'histoire, l'autre les maths. Le guide commence à parler avec des mots savants sans les définir, ni sans remettre en contexte, ce qui est essentiel pour des non initiés. Au fur et à mesure de sa visite, les rangs se dispersaient et nombreux furent ceux qui ont réussi à échapper à cette diarrhée verbale. Nous avons enrayé le mouvement, laissant le guide au bout de 3 minutes.
4) Quand l'inspecteur Columbo nous fait la visite de Douai
Surement le guide le plus antipathique qu'il nous était de rencontrer à ma Mutti et moi. Les inspecteurs d'histoire géographie avaient eu la bonne idée d'organiser deux jours sur le thème du Moyen Age et des ressources locales. Ce fut passionnant pour la majorité des interventions mais pas pour celle de Douai, ou tout du moins la deuxième partie (car celle traitant des archives est toujours une expérience exaltante pour des historiens qui aiment être au contact des reliques du temps). C'est ainsi que pour la visite de Douai, notre guide qui prenait des airs de Gainsbourg et Columbo réunis, clope au bec, entama sans grande conviction le tour de la ville. Un propos monocorde qui fit exploser de rire ma Mutti qui me transmit sa maladie du rire et dont il fut impossible de nous défaire. La contagion avait atteint d'autres collègues. En plus d'être peu enthousiasmé par ce qu'il racontait, il s'arrêtait toujours au mauvais endroit: devant une route et les engins à deux roues des adolescents pétaradaient sans souci de notre tranquillité, arrêt devant une école maternelle lorsque la sonne la récréation ... Pas fun du tout.
3) A cause de Mutti
Ma Mutti sait parfaitement parler allemand. Elle le manie à la perfection et ose dire à chaque fois qu'elle est rouillée (oui car savoir dire écluse en allemand, ce n'est pas sorcier). Et la voilà qui parle un peu avec le guide de Brême avant la visite de l'hôtel de ville, resplendissant avec ses sculptures boisées au passage. Je baragouine moi-même quelques mots d'allemand avec le monsieur avant de regretter. Lorsqu'on entre, il s'aperçoit que nous sommes les seuls étrangers et décide de faire la visite en allemand, laissant à Mutti le soin de traduire. J'acquiesce d'un sourire sans comprendre un traître mot de ce qu'il vient de me raconter. Nous étions 4 et Mutti ne pouvant parler fort a bien expliqué à ma soeur et Marina mais je n'ai pu rien entendre. Je suis maudit avec les hôtels de ville de toute façon depuis la visite en flamand de celui de Louvain.
Magnifique hôtel de ville même si je n'ai rien compris
2) Coucou la Loire
J'ai embarqué sur le Loire de Lumière cet été afin de mieux comprendre les dessous du fleuve le plus sauvage d'Europe. La visite guidée fut d'ailleurs passionnante mais perturbée par le public d'handicapés mentaux qui nous accompagnaient. J'étais bien content au départ de me dire que c'est bien qu'ils s'adonnent à toute gendre d'activités mais ceux là étaient de vrais petits rigolos qui m'ont fait passé du rire à l'agacement. Répétant 1000 fois "Coucou" entre eux, ce gag avait pris des tournures amères au bout d'une heure. Encore plus quand l'un d'entre eux se mua en Rocky Balboa au niveau de la voix réclamant ses "glaces à l'italienne". L'objectif de faire rire avait fait mouche mais 40 fois la même blague, c'en est assez. Surtout quand votre guide ne peut plus parler ...
1) Visiter Brême à 15kms
Brême est une ville d'Allemagne mais aussi un Land. Souvenez vous en lorsque vous commandez un greeter sur Internet car ma guide vivait à Lesum, soit à 15 kms. Elle était fort sympathique mais m'avait envoyé un tas de sms contradictoires sur le rendez vous en vacances or le téléphone à l'étranger, ça coûte cher. La visite se déroule donc à Lesum, une ville très chic d'Allemagne où les villas ont fleuri comme les séquoias. Nous arrivons, il pleut et la guide nous offre gracieusement un café dans son immense demeure avant de repartir pour une ballade mi pluvieuse, mi nuageuse. Et là, ça recommence. Au départ en anglais (alors qu'elle savait parler français) avant de retomber dans l'allemand car Mutti est fortiche dans cette langue. Mutti, ayant un problème à la cheville, elle est aux petits soins et les deux nouvelles amies se retrouvèrent bras dessus, bras dessous (j'ai d'ailleurs immortalisé ce moment en photo). Imaginez donc la visite, Mutti et l'allemande se tenant fermement et discutant en allemand et nous trois derrière. Encore merci Mutti.
Mutti devant, nous trois derrière abandonnés